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- Style : Dick Rivers , Johnny Hallyday , Jacques Dutronc

Eddy MITCHELL - Héros (2013)
Par BAKER le 7 Juin 2018          Consultée 1963 fois

Loin de moi l'idée de faire mon vieux con prophétique, mais il est largement reconnu qu'une fois à la retraite, certaines personnes dépérissent à vue d'oeil. Arrêter de travailler, pour certains c'est vital, mais pour d'autres c'est le début de la mort. Surtout quand on a aimé son job (plus ou moins, bien sûr) et qu'on n'a fait que ça dans sa vie. Or, qu'a fait Eddy Mitchell entre le 16 janvier 1960 et le 19 novembre 2013 à 19h57 ? REPONDS ! Il a chanté. Oh, il a fait (très bien) l'acteur, il a animé (très bien) une émission de télé, il a fait des bêtises à droite à gauche, mais globalement, voilà un homme qui a passé 53 ans à écrire de belles paroles et les chanter. Aussi, quand il décide d'arrêter les tournées, il ne peut s'empêcher de continuer de créer, et ici décide de se faire plaisir avec un album-cadeau. Peut-on lui en vouloir ? Pas le moins du monde.

Surtout quand il nous fait profiter de ses lubies. Car désormais, comme seul le plaisir compte, Eddy fait des albums juste pour concrétiser de p'tits kiffs personnels. Et justement, pourquoi cet album s'appelle Héros ? Au singulier, lui, sur la pochette, vautré comme une vieille bouse dans un fauteuil plus moelleux qu'une aine de princesse au petit pois ? Non, au pluriel. Les héros, ceux de tous les jours qu'il va glorifier sur la jolie ballade soul "Les Vrais Héros" (qui n'ont pas de cape ni de masque, mais encore moins de costume cravate), mais surtout SES héros, musicaux. Ce disque est juste un prétexte pour jouer avec les musiciens qui ont bercé son enfance.

Et là on va pas se mentir, 50% de l'intérêt du disque provient de ce casting exceptionnel. Lee Sklar, le Gandalf de la basse ; à la guitare le légendaire - le mot est encore faible - Steve Cropper, tout en rythmiques sèches et tendues : sur "Pour Tuer Le Temps", dans votre enceinte droite, vous avez 50 ans d'Histoire de la musique américaine, avec un H majuscule. Côté claviers, Bill Payne au piano parfois déchaîné ("J'Veux Qu'On M'Aime", sorte de suite à "Lèche-Bottes Blues" toute en punch) et à l'orgue, attention les yeux, Booker T., onctueux, fiercy, largement au niveau de sa légende, en solo, en nappes et en bruitages divers. Malgré leur âge canonique, les vieux compères Charlie McCoy (quel harmonica suave sur "La Complainte") et Russ Hicks assurent. Enfin, pour la batterie, trois monstres se succèdent, dont le génial Vinnie Colaiuta, et le jazz hero Peter Erskine tout en balais effeuillés.

Heureusement, les chansons suivent aussi. Si Come Back avait été une montagne russe qualitative, Héros se montre un poil plus consistant. Il y a encore des titres plus anecdotiques ou ratés, avec un peu de fatigue à l'appui, comme "La Cour des Grands" qui n'arrive pas à se hisser à la hauteur de sa grande soeur "Avoir 16 Ans", mais globalement c'est un régal. Notamment deux ballades symphoniques tristes : logiquement ça plombe un album, ici ça le magnifie. "Leo", signée Michem Amsellem, est extrêmement mélodique et très poignante, et "Premiers Printemps" est d'une nostalgie à toute épreuve, un moment de délicatesse rare.

Si ce n'est pas LE meilleur album d'Eddy Mitchell, Héros est une belle surprise. On sent le plaisir en studio, et si le héros, puisqu'il compte, est fatigué, on ne le sent que très peu. En prime, entre le piano à la Joe JACKSON de "Final Cut", le titre d'ouverture typé "Dernière Séance" ou la reprise de Hank WILLIAMS qu'on jurerait sortie de Après Minuit, le disque fait preuve d'une belle hétérogénéité. Petit bémol cependant pour la fin. La reprise de BEAU DOMMAGE se montre charmante, surtout pour les enfants, mais Nolwenn Leroy, invitée surprise, en fait un peu trop. Et surtout, si l'idée de faire présenter les zicos sur le final n'est pas nouvelle mais bienvenue, on pourra être gêné par le choix de Jean Dujardin. Avec le recul, son intervention est pénible et son humour n'est pas sincère. On a très envie de le shunter pour profiter une dernière fois des musiciens qui sont, et c'est tout à leur honneur, les vrais héros de l'album. Comme souvent, en fait. Bien plus que les mass medias ne semblent le croire.

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- Eddy Mitchell (chant)
- Nolwenn Leroy (chant)
- Jean Dujardin (guest)
- Steve Cropper (guitare)
- Dean Parks (guitare)
- Fred Tackett (guitare)
- Booker T. (orgue)
- Bill Payne (piano)
- Charlie Mccoy (harmonica, vibraphone)
- Russ Hicks (pedal steel)
- Lee Sklar (basse)
- Matt Chamberlin (batterie)
- Vinnie Colaiuta (batterie)
- Peter Erskine (batterie)
- Gabe Witcher (violon)
- Jack Ashford (percussions)
- Michel Gaucher (saxophone)
- Waku Family (choeurs)


1. Le Goût Des Larmes
2. Les Vrais Héros
3. Premiers Printemps
4. Pour Tuer Le Temps
5. La Cour Des Grands
6. J'veux Qu'on M'aime
7. T'es Pas Doué Pour L'amour
8. Final Cut
9. T'es Seul, Tu Stresses, T'es Mal
10. Léo
11. La Complainte Du Phoque En Alaska
12. Aux Anges



             



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