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ROCK PROGRESSIF  |  VHS/DVD/BLURAY

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1969 Yes
2021 The Quest
2023 Mirror To The Sky
 

- Style : 5uu's, Nektar, Emerson, Lake & Palmer, Kansas
- Membre : Squackett, Chris Squire , Rick Wakeman , Asia, The Moody Blues , Uk, Yoso, Jon Anderson , Gtr, King Crimson, Jon & Vangelis
 

 Site Officiel (2149)
 Billboard : Owner Of A Lonely Heart (1079)

YES - Yesspeak (2003)
Par AIGLE BLANC le 1er Octobre 2020          Consultée 2124 fois

En 2003, YES en grande activité entame une tournée européenne pour fêter les 35 ans de son existence. Y officient Jon Anderson, Steve Howe, Chris Squire, Alan White et Rick Wakeman, soit la formation la plus appréciée des fans d'origine et qui, depuis 1996, s'est lancée dans un projet de reconstruction de son image artistique, l'intention étant de balayer d'un revers de main la période Trevor Rabin couvrant globalement les années 1981 à 1995, de 90125 à Talk, en passant par Big Generator et Union.
Après un virage à 90 degrés en faveur d'un rock A.O.R légèrement teinté de progressif, qui lui avait pourtant valu de rester dans la course des 'dinosaures' du rock progressif encore en activités malgré le bulldozer du punk, le groupe a décidé de revenir aux fondamentaux de son art dont il avait eu le tort, selon Jon Anderson, de trop s'éloigner. L'énorme travail abattu dans ce sens a débouché sur le diptyque The Keys To Ascension où la formation est parvenue, ô miracle !, à retrouver non seulement son identité musicale initiale, mais aussi un niveau élevé d'inspiration, du moins dans la partie enregistrement studio de ce projet hybride mi-concert mi-album avec de nouveaux titres. Les deux derniers albums en date alors, The Ladder puis Magnification, avaient confirmé la belle renaissance du groupe presque revenu à son meilleur niveau, celui de la grande époque de Close To the Edge/Relayer.

Le cinéaste Robert Garofalo a suivi la tournée européenne du groupe, du moins ses dernières dates jusqu'à l'ultime concert donné à Barcelone, dont le documentaire montre quelques passages seulement en guise de transitions entre ses dix chapitres ou segments. En effet, Yesspeak qui ne se veut pas la captation d'un live s'organise principalement autour des entretiens off et backstage avec les membres du groupe.
Malheureusement, la ligne éditoriale de ce double DVD maintient une certaine confusion. S'il ne s'agit donc pas d'un live filmé, mais de cinq entretiens individuels avec les musiciens, le coffret contient pourtant un supplément (intégré à la seconde galette), succédant au documentaire principal, qui s'avère ni plus ni moins que la captation du live à Montreux délivré le 14 juillet 2003 au cours du célèbre festival de jazz. Non seulement ce live a été édité isolément quatre ans plus tard, en 2007, sous formats CD et DVD, mais Yesspeak en propose un format des plus singuliers qui risque fort de surprendre autant que d'agacer les fans de YES. En effet, le label Classic Pictures nous offre en bonus le live complet (2 heures et 5 minutes) sous la forme d'un diaporama constitué d'images extraites de sa captation filmée. Quel intérêt de filmer un live si c'est pour ne nous en montrer que des images arrêtées issues du même film ? Quant à la piste sonore, il doit s'agir de celle ayant fourni l'édition CD de 2007 ; le son par conséquent en est fort satisfaisant.

A ce caractère hybride de la ligne éditoriale, où règne une certaine confusion, s'ajoute l'absence parmi les crédits de toute information relative à ce live. Suite à mes propres recherches, il s'agit bien du live à Montreux, alors que le documentaire montrant des extraits du concert à Barcelone concluant la tournée européenne des 35 ans de YES laissait croire que ce diaporama proposé en supplément n'était autre que celui de Barcelone. Quel embrouillamini !
Exceptés les deux reproches susmentionnés, ce double DVD vaut largement le détour et ne devrait pas satisfaire que les fans. En effet, le documentaire qui en constitue l'ossature principale bénéficie d'une réalisation fort solide. Par un montage d'une grande fermeté, le réalisateur parvient à dynamiser un quintette d'entretiens qui aurait pu aisément sombrer dans la neurasthénie la plus profonde. C'est là que le cinéaste recourt intelligemment à cette option qu'a si bien généralisée l'ère du DVD, à savoir un chapitrage des plus pertinents.

YES se voulant la réunion de cinq musiciens, chacun virtuose de son propre instrument, dont la somme surpasse leurs talents respectifs, le documentaire consacre à chacun d'eux un chapitre entier d'environ 15 minutes permettant de mesurer son apport singulier dans le groupe, soit l'équivalent de cinq chapitres condensant la moitié du film. Rick Wakeman rappelle à juste titre que les apartés solo que s'offrent à chaque concert les membres du groupe, loin de constituer des parenthèses au sein du show, sont là pour démontrer leurs capacités techniques dans l'usage de leur instrument de prédilection. Et ce n'est pas le moindre mérite du documentaire que de confirmer l'alchimie incroyable produite par la réunion de ses cinq musiciens, à travers des extraits du concert de Barcelone, ultime étape de leur tournée européenne.
Bien que les entretiens ne soient jamais ennuyeux, ils ne sauraient rassasier le fan toujours plus avide d'informations nouvelles. Ils savent bien que Jon Anderson est le rêveur du groupe, que Rick Wakeman est un infatigable showman accumulant à lui seul plusieurs vies, lui-même se définissant comme un rescapé en sursis. Chacun sait la passion de Steve Howe pour les guitares qu'il collectionne avec un soin maniaque au point de réserver deux places quand il prend l'avion, pour lui et sa guitare Stratocaster qu'il ne supporterait pas de déposer dans la soute à bagages. En revanche, le documentaire par son chapitre singulier permet aussi de porter un éclairage rare sur le batteur Alan White, de loin le plus sportif du groupe, passionné de sports nautiques, et montre la belle complicité qui l'unit au claviériste Rick Wakeman, sans doute les deux musiciens de YES les plus potaches qui, dans leur loge partagée à Barcelone, se lancent dans des discussions adolescentes insatiables avec une touchante naïveté. Quant au segment consacré à Chris Squire, il révèle le fossé entre son image publique et celle que lui ont octroyée ses confrères du groupe pour lesquels c'est le leader incontesté de la bande, le showman à égalité avec Rick Wakeman, capable lors de sa partie solo de faire littéralement corps avec sa basse en sautant et gesticulant dans une transe des plus débonnaires.

Le point d'achoppement le plus aigu de ce documentaire, risquant de faire grincer des dents le fan le plus transi, réside dans son commentaire dithyrambique que clame sur un ton constamment emphatique notre cher Roger Daltrey. Je ne saurais dire le degré de sincérité du chanteur des WHO lorsqu'il s'agit d'enchaîner les phrases les plus élogieuses concernant chaque membre du groupe, mais cela ressemble bien tout de même à un commentaire autorisé par le groupe dont la partialité dès lors est sujette à caution. Pour ma part, j'ai tendance à y voir une sorte de dérision typiquement britannique. Après tout, la presse encense bien de pseudo artistes aussitôt célébrés aussitôt publiés, alors pourquoi pas le groupe YES dont la longévité parmi les groupes de rock progressif en remontre à bien des formations éphémères.

Le documentaire d'une durée approximative de 2h30 a le bon goût de ne pas se limiter aux entretiens individuels avec chaque membre de la formation classique de YES, mais de consacrer la moitié de son temps aux divers aspects de la vie du groupe, soit un total de cinq chapitres survolant l'histoire ancienne et actuelle de YES, sans oublier non plus un éclairage sur l'équipe technique accompagnant le groupe depuis parfois des décennies ("On the Road"). C'est ainsi que chaque musicien est accompagné en tournée de son technicien attitré à qui sont dévolus l'accordage des instruments, leur nettoyage, leur transport et leur manipulation. Cela démontre l'attention extrême qu'ils accordent à leur instrument de prédilection, en relation avec le perfectionnisme du groupe ou du moins son ambition d'excellence.

Le premier chapitre "Sacred Ground", plutôt original dans sa conception, est même consacré à la terre d'asile des membres de la formation, c'est-à-dire la destination optée par chacun dès la fin d'une tournée conséquente, le lieu dont ils ont besoin pour se ressourcer et se remettre de leurs émotions afin de redescendre en douceur sur terre, loin des fastes et délires propres aux tournées gigantesques.
"Full Circle" quant à lui survole la carrière de YES en se concentrant exclusivement sur les membres de la formation classique jusqu'à leur reformation récente de 1996 aboutissant à la tournée des 35 ans d'anniversaire. Ce n'est donc pas une histoire complète ; si vous en désirez une, reportez-vous au rockumentaire Yesyears paru en 1991 lors de l'Union Tour et qui raconte toute la carrière du groupe, du moins celle jusqu'à l'album Union.

Le meilleur chapitre reste et le dixième et dernier, "Yes Music", qui aborde l'essence-même de la musique du groupe. Les musiciens qui s'expriment sur l'entité que constitue YES ont parfaitement compris l'identité musicale du groupe pour qui la musique composée est plus importante que l'individualité de ses membres. Le documentaire explique aussi les raisons non seulement du succès de YES mais aussi de sa longévité. Jon Anderson est persuadé à juste titre que c'est dû à la qualité de leur jeu de scène. Cette conclusion passionnante parvient à susciter l'exaltation incroyable que ressentent les milliers de fans dans le monde à l'écoute de cette musique ambitieuse et originale. Rick Wakeman affirme avec raison que YES dans ses années glorieuses des 70's avait 20 ans d'avance sur les autres groupes de rock. Sa musique ne vieillit pas, fait suffisamment rare pour être mentionné, un bémol devant être fait concernant les années 80 au parcours difficile pour le groupe.

Quant au bonus consacré au concert de Montreux de 2003, il s'agit à n'en point douter d'une excellente performance d'un groupe ayant retrouvé l'énergie et la foi en sa musique originelle après les errements de la période Rabin diversement appréciée par les fans.

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   AIGLE BLANC

 
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- Jon Anderson (chant, guitare acoustique)
- Steve Howe (guitares électrique et acoustique)
- Chris Squire (basse)
- Alan White (batteries)
- Rick Wakeman (claviers)


- dvd 1
1. Sacred Ground
2. Full Circle
3. There's Always Been A Yes
4. Spotlight On Chris
5. Spotlight On Jon
- dvd 2
6. Spotlight On Steve
7. Spotlight On Alan
8. Spotlight On Rick
9. On The Road
10. Yes Music
11. Supplément :
12. Live At Montreux 2003



             



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