Il fallait que ça arrive ! Voilà un tribute à l’amour voulu et imaginé par la grande Barbra STREISAND à la légende de son amour pour James Brolin. Voyez donc la jolie photo qui les associe pour le meilleur et qui illustre à merveille le titre A Love Like Ours. C’est l’album de Barbra et on la retrouve d’ailleurs derrière la console de production et tout est axé sur le romantisme, elle a même jugé bon de mettre un superbe livret avec plein de photos du mariage à l’intérieur du CD. On s’éloigne des préoccupations musicales de base ! Bref, nous sommes à la fin du 20ème siècle et ceci est son 28ème album, à 57 ans, il n’y a pas d’âge pour être amoureuse !

Le premier single est un duo, il l’oppose à Vince Gill, que la plupart d’entre vous connaissent en tant que chanteur du combo country-rock PURE PRARIE LEAGUE. "If You Ever Leave Me" est la chanson qui les associe, et devinez quoi ? Pas la moindre trace de country rock là-dedans, tout au plus un ersatz de countrypolitan qui pointe pourtant dans le hot de la country à la 62ème place. C’est modeste certes, mais, finalement, c’est le cador de l’AOR Richard MARX qui l’a écrite, rien à voir avec la country, non ? Le suivant est "Ive Dreamed Of You", qui s’élève telle une aube de printemps dans la clarté du début du jour. C’est romantique à souhait, ainsi qu’on s’y attend, et cela a dû faire pleurer dans les foyers américains. On atteint la 22ème place du billboard, pas si mal.

Le couple GERSHWIN a composé "Isn’t It A Pity", et l’ambiance s’en ressent immédiatement : la contrebasse tonne, le piano divague, la batterie agonise et Barbra se lance dans le grand show de l’amour. Barb a déjà travaillé avec Jule Styne lors des années Funny Girl. L’homme est un cador qui a donné ses titres de gloire entre autres à Marylin MONROE dans Gentlemen Prefers Blonds. "The Music That Makes Me Dance" propose alors une ambiance très smooth, très club de jazz la nuit dans New York. La tonalité globale de "We Must Be Loving Right" nous rapproche de Nashville et du son country. Agréable mais pas indispensable, vous y noterez le joli solo de lap steel guitar.

"If I Never Met You" présente tous les défaut que j’exècre dans la variété américaine, celle qui a tenté de succéder au Great American Songbook, pas ma came, c’est trop. "If I Didn’t Love You" est d’ailleurs du genre à me donner envie de jeter ma chaîne stéréo par la fenêtre. "Just One Lifetime" est l’apologie de l’amour grandissant entre James et Brolin comme une profession de foi commune, pleine de beaux sentiments qu’on espère durables et qui le sont puisque le couple plus de 25 ans plus tard est toujours solidement uni. C’est moyen au niveau musical. "It Must Be You" propose une approche plus moderne et sonne donc mieux, plus dynamique, même si le style pratiqué reste très variété.

Michel LEGRAND et le couple Bergman sont à la manœuvre sur "Wait", à la forte connotation B.O. C’est bien sûr pétri de bons sentiments, mais le titre se laisse pas mal écouter, d’autant que Barbra y livre une performance de tout premier choix. Les Bergman ont apporté deux autres titres : "The Island", qui sonne telle une composition exotico caribéenne, aux percussions langoureuses. L’orchestration en fait un peu des tonnes, c’est à vomir de cordes sirupeuses ! Un piano solitaire accompagne Barb sur "Love Like Ours" mais le titre manque un peu de fond à mon sens. Nous nageons dans la variété la plus calibrée qui soit.

Cet album très particulier dans la discographie de Barbra STREISAND est une véritable glorification de son amour pour James. Pas mal de titres sont clairement inutiles et seul "Isn’t It A Pity" me semble taillé pour une once de postérité. Le matériel ici proposé n'est à mon sens pas le plus efficace pour donner l’image de la transcendance de l’amour. Je n’irai donc pas, à nouveau, au-dessus du 2 pour cette livraison 99. Barb a bien du mal a se renouveler.