AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Qui ne connaît pas cette pochette qui mixe dans une pose plus que suggestive deux immenses noms de la musique populaire ? A ma gauche, le sémillant et toujours séduisant Kris KRISTOFERSON, plus-mâle-tu-meurs, un des ténors de la country aux states, acteur talentueux ; à ma droite et toute frisée comme aux plus beaux jours de The Best Years Of Our Lifes, notre Barbra STREISAND, visiblement sous le charme et le pouvoir – doutez- en - du bellâtre barbu. Pas besoin de faire dans la dentelle, nous sommes face à l’une des grandes sorties de l’année 76 ! Le film du même nom sera tout aussi apprécié des masses mélomanes.

Le grand Paul WILLIAMS est à la baguette pour plusieurs titres de cette livraison dont le grand single "Evergreen". La mélodie mémorable jouée sur quelques arpèges de guitare est l’une de ses plus belles assurément, et probablement la plus connue. Un exemple très réussi de variété à l’américaine, avec les aspects propres à la countrypolitan et une orchestration très seventies. Mais le classique est là, pas de doute. Kris rejoint Barb dans le film pour quelques partages vocaux. Trois semaines à la tête du hot billboard, un des titres de l’année. Kris chante ensuite la "Watch Closely Now" de Paul avec assurance, on est clairement rock, assez proche des thèmes chers aux ROLLING STONES.

"Queen Bee" est du compositeur Rupert Holmes dont Barb a toujours aimé les chansons. Cette fois, une petite vibe soul pop se dégage du titre. "Everything" est toujours de Rupert, une balade au piano, typique de ce qui me laisse totalement indifférent chez Barb. On reste dans une soul assez standard sur "Hellacious Acres" chantée par Kris. "The Woman In The Moon" nous ramène à nouveau dans le giron d’une variété sophistiquée qui manque cruellement de mordant, même si Barbra s’égosille avec la puissance qu’on lui connaît. Des accents presque disco sont notables sur "I Believe In Love", avec une jolie basse et des chœurs perchés. "Lost Inside Of You" est un slow chanté en duo par les deux superstars. Mais une orchestration typée ultra-seventies ruine un peu le propos. Enfin, "Crippled Row" ne m’impressionne guère avec le son Nashville for ever.

Malgré une légende tenace, A Star Is Born n’a rien d’un classique. Bien sûr, il y a la présence d’"Evergreen", mais rien du reste ne présente de réel intérêt. Du coup, le nombre de semi remorques – près de 10 millions d’unités du disque – vendus de par le monde paraît aujourd’hui un chiffre incroyable pour une œuvre somme toute secondaire. Je suis donc sur un deux qui paraîtra sévère aux afficionados du genre.