Nous sommes à peine six mois après la sortie du premier album de Barbra STREISAND et la jeune femme remet déjà le couvert pour ce qui s’annonce être une prometteuse suite. Son contrat l’ayant rendu maîtresse de son destin, vous voyez qu’elle a choisi de ne pas plus nommer ce second opus que le premier. Cette fois, la pose de la couverture ajoute une donnée jusqu’alors ignorée de la plupart : Barbra est une terrible charmeuse, on pourra penser ce que l’on veut de son physique, mais son charme et son charisme sont indéniables. Elle n'est pas craquante sur cette photo, sérieux ? L'artiste est déjà dans le velours après avoir écoulé plus de deux millions de son premier opus.

La moitié des compositions ici présentes sont de Harold Arlen, le premier single est "When The Sun Comes out", toujours dans cet esprit B.O qui caractérisait le premier opus de Barbra. La voix est toujours magnifique de volupté et de puissance, techniquement à la pointe du genre. Si la composition était plus originale, ce serait encore mieux, mais la performance en elle-même est superbe.
"My Colouring Book" est le suivant, tout de quiétude et d’innocence, pas très rock’n’roll bien sûr, mais le talent est la. Ces deux singles n’étaient pas faits pour devenir de grands succès de toute manière, Barbra n’en avait cure.

Quatre autres compositions d’Harold Arlen : un aspect bluesy pop se dégage de "Any Place I Hang My Hat Is Home", et cela convient magnifiquement à la voix de Barbra qui s’en sort avec talent. Pas facile à chanter cela dit, elle monte les octaves avec une facilité déconcertante. La tranquille "Right As The Rain" se pose en hymne romantique, transcendé par la voix magique de Miss STREISAND. On continue avec "Down With Love", dans une ambiance complètement B.O – c’est tiré d'Oliver- , Barbra en fait des tonnes et des tonnes. Il nous reste "Like A Straw In The Wind", une complainte onirique d’un tout autre niveau, la meilleure du compositeur.

La clarté exceptionnelle de sa voix fait merveille sur "I Don’t Care Much" où un accordéon bien frenchy lui rend la politesse, l’ensemble étant très sympa. On se croirait dans un musical 'français' à la Un Américain à Paris de Vincente Minelli.
"Lover Come Back To Me" propose une belle explosion de cuivres rutilants, dans une vibe très jazzy et Barbra toute à son aise comme si elle avait été Ella FITZGERALD toute sa vie. Très impressionnant !
Très peu d’orchestration sur "I Stayed Too Long At The Fair" mais on s’en fout, Barbra prend la chanson à bras-le-corps et il pourrait ne pas y avoir d‘instruments du tout, le résultat serait le même.
"Who Will Buy ?" est une chanson sur le temps qu’il fait et le temps qui passe, une belle allégorie tempérée par l’humeur coquine de Barbra. Le rythme rapide de "Gotta Move" laisse à la chanteuse la possibilité de s’adapter à une certaine trépidance. Devinez quoi ? Elle est toujours à l’aise !

Barbra STREISAND est une interprète de génie, de ce point de vue pas le moindre doute. Nous savons depuis son premier album qu’elle est intouchable sur le sujet. Ensuite, nous pouvons débattre de la qualité des compositions qui constituent l’album. Nous sommes légèrement en-deçà du premier album. Les versions ici proposées sont souvent meilleures que les originales, pas difficile avec une voix pareille. Je continue de constater beaucoup de similitudes entre sa voix et celle d’Ella FITZGERALD. Plus de deux millions d'albums écoulés pour un trois fort et stable.