Je sais que les opinions concernant le physique de Barbra STREISAND sont parfois mitigées, voire sévères. Il n’en demeure pas moins vrai que la jeune femme me semble ici non seulement charmante mais aussi particulièrement séduisante. Chacun ses goûts, me direz-vous ? Moi je la trouve craquante sur cette photo ! Toujours est-il que la chanteuse s’impose peu à peu tant lors de ses films que ses musicals ou juste les sorties de disque. Peu de détracteurs, voire pas du tout, tant sa personnalité rayonne sur le monde du show biz. On la voit avec le même plaisir à l’écran, elle est toujours lumineuse et solaire. Nous sommes en 67, c’est l’année de ses 25 ans pour ce dixième opus !

"My Funny Valentine" est une des plus belles chansons de l’histoire, cela ne fait pas le moindre doute, le jeu consistant à trouver son meilleur interprète parmi les quelques milliers de versions existantes. Je reste pour ma part sur celle de Chet BAKER, difficile à seulement approcher. Mais celle de Barbra n’est pas loin du tout de cette qualité, la chanson trouvant ici une nouvelle vibration avec notamment un premier couplet de toute beauté quasiment a capella, seulement soutenu par un alto. Le boléro de "Lover Man" est aussi un thème récurrent chez Miss STREISAND qui prouve toujours combien ce style enlevé mais fiévreux lui correspond à merveille.

"Stout-Hearted Man" est assurément un des points d’orgue de cette livraison, des cuivres discrets et des cordes d’obédience variété. Puis "The Nearness Of You" est smooth en diable avec sa petite guitare rondelette. La voix de la chanteuse s’adapte parfaitement à la vibration de la chanson et à ses cuivres discrets. "When Sunny Gets Blue" est une bluette jazzy, toute de sensibilité vêtue. Le petit thème de "More than You Know" nous rapproche à nouveau des élans de Ella FITZGERALD. Décidément, cette comparaison n’est pas fortuite, irrémédiablement le statut de Barbra prend peu à peu place aux cotés de Nina, Ella, Sarah ou Billie.

Les musicals s’enchaînent, cette fois il s’agit de Very Warm For wway avec la bossa nova "All The Things You Are", une chanson du merveilleux Jerome Kern, dont la douceur n’est plus à prouver. "I’ll Know" sort du musical de 1933 Guys and Dolls et sonne un brin surannée mais la performance de Barbra reste céleste, toute sa technique au service de cette composition. Elle va finir par épuiser les ressources du musical Meet Me In Saint Louis, cette fois, c’est "The Boy Next Door" qui passe à la casserole. Beaucoup de smooth dans cette composition jazzy cool, à laquelle la voix de Barb rend pleinement justice. "Make The Man Love Me" sortie de A Trees Grows in Broklin est un brin kitschounette.

Barbra est sur une légère pente descendante en terme de ventes d’albums, même si le temps va se charger de remettre cela à zéro au bout de quelques décennies. Mais, à l’époque cet album pourtant très correct se vend deux fois moins que ses prédécesseurs. Il n’en demeure pas moins que la présence de cette version de "My Funny Valentine" vaut son pesant de caramels mous. Je vous engage vivement à son écoute, même si Chet BAKER ou Kim NOVAK paraissent intouchables là-dessus. Un trois équilibré et une pochette que j’adore !