Quel drôle de titre ce Encore ! Pensez donc ! Le dernier album de notre Barbra STREISAND nationale a eu tant de succès que les boss de la Columbia se sont dit qu’il fallait absolument remettre le couvert. On a mis les petits plats dans les grands et on retrouve ici une belle brochette des plus grandes comédies musicales de l’histoire. C’est certes le moins qu’on puisse faire pour l’immense Barbra. A nouveau, le packaging s’adresse clairement aux mélomanes d’un certain âge. IL va de soi que notre artiste aura bien des difficultés à plaire à la jeunesse des années 2010, alors le choix est vite fait pour ce 35ème album alors que Barb a 74 ans. Non, ça ne se voit pas.

Barb partage "At The Ballet" avec Anne HATHAWAY et Daisy RIDLEY. Certes, nous sommes en pleine comédie musicale, mais la mélodie est belle, dynamique et tout à fait moderne. Le titre est tiré de Chorus Line, un standard indémodable et la fusion des trois voix féminines le fait carrément pour un joli moment. On pensait que Barb écraserait de sa classe le titre, mais il n’en est rien. On racole large avec Seth McFARLANE sur "Pure Imagination" où la voix mâle et grave de l’acteur rend un bel hommage à Willy Wonka and the chocolate factory, un moment assez réussi dans cet opus. Voilà ce qui légitime l’écoute de ce nouvel album.

Nous avons trois titres de Stephen SONDHEIM sur cette livraison, nous débutons avec "Loving You" où elle partage la vedette avec Patrick WILSON, de plus de 30 ans son cadet, un titre que je trouve assez transparent. On retrouve le coquinou Alec BALDWIN sur "The Best Thing That Has Ever Happened". Je ne savais même pas qu’il pouvait chanter, le diablotin. Il s'agit d'un petit duo sympathique au rythme martial qui ne restera guère dans les mémoires. Le surprenant Antonio BANDERAS l’accompagne sur "Take Me To The World". On découvre la voix un peu chevrotante de l’Espagnol, pas désagréable mais pas non plus capable de rivaliser avec la New Yorkaise.

Tiens, Hugh JACKMAN est de la partie ! "Any Moment Now" joue sur les difficultés des rapports dans les couples. C’est très B.O, avec une touche jazzy sud américaine. Tout ceci se veut ensoleillé avec une jolie vibe positive. Les cuivres tonnent sur "Anything You Can Do" où Melissa MCCARTHY donne une réplique très entendue à Barb, les deux filles ont l’air de bien s’amuser. Jamie FOXX, qu’on a connu incarnant les traits de Ray CHARLES, est aussi de la partie sur "Climb Every Mountain", tiré de The Sounds Of Music ; la fusion des deux voix ne me convainc guère. Sortir cette chanson de son contexte est une réelle difficulté sans les images champêtres qui vont avec. Anthony NEWLEY lui donne la réplique sur "Who Can I Turn To" avec une certaine emphase, mais la composition me laisse un brin de marbre. Enfin, on en termine avec le slow qui l’oppose à Chris PINE sur "I'll Be Seeing You", assez jolie.

L’exercice de style devient une habitude pour notre Barbra STREISAND alors qu’elle aborde la dernière ligne droite d’une carrière exemplaire en tous points. Il allait de soi que la chanteuse regagnerait les pénates du great american songbook. Bien lui en a pris puisque cet album chasse les BLINK812 des premiers places du billboard. On a perdu le décompte des numéros un de la chanteuse depuis un bail et peu importe, elle fait partie de la légende. Certes, je ne conseille guère ce nouvel opus, écoutez "At The Ballet" et passez votre chemin.