Malgré l'interprétation régulière de chansons issues de Times and a Word, il faut dire les choses telles qu'elles sont : le deuxième album studio de YES est l'un des opus les plus faibles de sa discographie.

Cependant, comme indiquée dans la chronique d'Arp2600, c'est plus pour une question de forme. Les arrangements orchestraux étouffant Tony Kaye et surtout ce pauvre Peter Banks – qui en plus ne joue même pas sur "Time and a Word", la guitare acoustique étant assurée par David Foster, un ami de Jon Anderson – desservent la musique, devenant donc boursouflée et agaçante. Un exemple concret étant "Then", aux roulements de batterie particulièrement frappants sur les couplets, mais gâchée par des violons inutilement grandiloquents. Ensuite, même sans les cordes, on tient là un album de pop progressive qui contient son lot de chansons solidement bien écrites, parfois émouvantes (la chanson-titre, bien sûr), mais qui n'a rien de réellement mirobolant, surtout au vu du potentiel des musiciens.

En vérité, pour vraiment rendre justice au 2e album de YES, la solution serait tout bonnement de le réinterpréter en intégralité, sans un quelconque orchestre derrière. Une idée qui ne risque hélas de ne jamais voir le jour, ne serait-ce que parce que la mythologie YES officielle ne commencerait qu'avec l'album suivant, The Yes Album.