Chroniqueur, pose ton sévère jugement,
Et jette ton sombre et impartial dévolu
Sur la présente œuvre très flatteuse pourtant,
Qu’il serait niais mais aisé de porter aux nues.

De la tourbe verbale prends soin d’éviter
Les oiseux détours et commence sans tarder
Ton dernier article déjà très ennuyeux
Que tu sues à nourrir de ton talent douteux.

Us And Them endosse l’épineuse fonction
De succéder au fort banal Hits of Pink Floyd,
Le résultat étant de bonne qualité,
Il n’en souffre pas moins de quelques malfaçons.

D’abord, cette belle image assez mystérieuse
Dont le simple rapport avec le contenu,
Malgré sa qualité graphique reconnue,
M’est néanmoins très difficile à établir.

D’une première écoute, sans risque aucun,
Nous pouvons relever la bonne production,
Saluer le riche travail d’arrangements
Et la netteté de chaque composition.

De maintes très bonnes idées cet album fourmille
De très belles atmosphères il nous distille,
Œuvre d’un dosage adroit et intelligent
De lestes envolées, de silences planants.

Pourtant, de négliger nous ne pourrions guère
Les quelques bévues dont il se trouve doté
Tel ce violon soliste dans "Nobody Home"
Qui à l’accoutumée, d’embarras me fait braire.

De ce disque hybride nous mémoriserons
Le remarquable jeu orchestral de "Money",
Le beau mysticisme chronométré de "Time",
Et le dramatique "Another Brick In The Wall".

A cette gymnastique Coleman est dévot,
Une arcane de style il nous offre à nouveau,
Certes qu’à bien mieux il nous a habitués,
Us and Them ne reste qu’une curiosité.

Alors qu’il m’appartient à présent de conclure,
Je me suis permis cette prose chaotique
Pour décrire d’une singulière tournure,
Un album, malgré tout, s’avérant prosaïque.


P.S. : Merci à Mr. Ameforgée qui m'a aidé à écrire cette chronique.