Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK PROGRESSIF  |  VHS/DVD/BLURAY

L' auteur
Acheter Ce DVD
 


 

1967 The Piper At The Gate...
1968 A Saucerful Of Secret...
1969 Ummagumma
1970 Atom Heart Mother
1979 The Wall
1983 The Final Cut
1987 A Momentary Lapse Of ...
1994 The Division Bell
2014 The Endless River
 

- Style : Monkey3, Deconstruction, The United States Of America , Eloy, Mostly Autumn
- Membre : Rick Wright , Syd Barrett , Roger Waters , David Gilmour
- Style + Membre : Nick Mason

PINK FLOYD - The Early Years 1968 Germin/ation (2016)
Par BRADFLOYD le 21 Octobre 2024          Consultée 300 fois

Second volet tiré de l'énorme coffret The Early Years 1965-1972, Germin/Ation couvre l'année 1968 qui a vu l'éviction de Syd BARRETT au profit de son ami d'enfance David GILMOUR. La capacité du guitariste à apprendre les morceaux et imiter le style de BARRETT en mieux* permit au groupe de poursuivre l'aventure. Vous avez eu dans une précédente chronique une plongée dans la partie audio. Voici donc la partie vidéo que l'on trouve sous les formats DVD et Blu-Ray dans ce coffret.

D'entrée, nous remarquons que les FLOYD cherchent la reconnaissance internationale puisque les archives de l'époque montrent un groupe se produisant devant les télévisions belge, française, italienne et, bien sûr, anglaise. L'époque était consacrée aux prestations promotionnelles, l'importance pour les membres du combo étant de se faire connaître et, surtout, de se faire payer à l'occasion de performances plus improvisées que planifiées. Tout le premier semestre des FLOYD est ainsi consacré aux séances d'enregistrement de leur second album entrecoupées de quelques concerts en Europe du Nord, hormis en Italie les 18, 19 avril et 06 mai, en sus de la Grande-Bretagne.

Le continent, en particulier la Belgique et les Pays-Bas où le nombre de concerts pouvait se compter au nombre de trois par jour, se montrait particulièrement réceptif à la musique des PINK FLOYD (comme l'indique la télévision belge), à la grande surprise des intéressés. La France, quant à elle, n'était pas encore leur plus grand marché. Notre pays, en effet, qui se sera targué à travers ses journalistes d'avoir 'découvert' le groupe en 1969, soit un an après ces archives, n'a en fait rien découvert du tout. Mais il est de bon ton, dans l'hexagone, de raconter n'importe quoi dès lors qu'il s'agit de PINK FLOYD. En l'espèce, les archives françaises qui ont été exhumées pour ce disque sont télévisuelles (on regardait et écoutait du rock à la télévision à l'époque, bien avant Chorus ou autres Enfants du Rock), au même titre que les prestations pour la télévision belge les 18 et 19 février 1968, alors qu'il s'agit bien d'un concert donné à Kasterlee le 31 août de la même année.

La séance commence par la prestation bruxelloise composée de huit titres suivis des émissions françaises Bouton Rouge**, diffusée sur la seconde chaîne à 18H30 le 20 février, et Discorama le lendemain. Les titres produits restent assez classiques de l'époque. Il faut dire que la setlist des FLOYD est des plus réduites puisque seul un album est sorti en ce début d'année et que David Gilmour vient juste d'être intégré. A Saucerful Of Secrets ne sort en effet que le 28 juin. Pourtant, les prestations de février permettent d'entendre pour la première fois quelques titres enregistrés pour le disque à venir. Il en est ainsi de "Corporal Clegg", "Set The Control Of The Heart Of The Sun" et "Let There Be More Light", toutes les trois compositions de Roger WATERS. Ce dernier titre, d'ailleurs, fait l'objet de cinq interprétations sur ce disque notamment durant quatre émissions françaises à l'automne '68. A ces titres, on peut d'ailleurs ajouter "Remember A Day" le 06 septembre 1968. Quand je vous dis que la télévision française diffusait du rock à l'époque.

Qu'y voyons-nous alors durant près d'une heure trente de prestations filmées ? Un groupe, neuf, qui pourrait se chercher mais dont l'apport du nouveau guitariste change radicalement la donne. David GILMOUR est un vrai pro*** et son intégration, tout en discrétion de sa part sur le plan humain, est admirable. Certes, il y a de la redondance dans les titres proposés. Cependant, ceux-ci ne sont pas figés et permettent des digressions entre chaque capture. Les titres du futur album évoluent et l'on sent déjà une forte maîtrise du propos. Tranquillement, le groupe sort de l'ère BARRETT sans renier son passé. Certains titres joués n'apparaîtront que dans des compil' futures du fait de leurs sorties préalables exclusivement en 45-tours ("Paintbox", face B de "Apple And Oranges", "See Emily Play", un extrait de "It Would Be So Nice" et la vidéo promotionnelle de "Point Me At The Sky"), ce qui en fait le sel de ce disque.

L'arrivée de GILMOUR a obligé le groupe à réenregistrer en février les parties jouées par Syd BARRETT. Il en va ainsi de "Astronomy Domine" et "The Scarecrow". "Corporal Clegg" et "Set The Control For The Heart Of The Sun" sont issus des sessions de A Saucerful Of Secrets, le tout étant chanté en playback, ce qui provoque des décalages réguliers entre le son et le visuel. Cela est d'autant plus notable lorsqu'on s'attarde sur le jeu de Nick MASON, qui fait un peu n'importe quoi par rapport aux enregistrements, ou le jeu de clavier de WRIGHT sur "Set The Control For The Heart Of The Sun" ne correspondant pas au son entendu. Quant à "Paintbox", le chant n'étant que du fait de Richard WRIGHT, GILMOUR 'joue' le rôle de BARRETT, mais l'on sent bien son désintérêt que de mimer une chanson qu'il ne connaît pas. "See Emily Play" est la chanson chantée par BARRETT et le film est un 're-jeu' du scopitone original. Amusant. "Bike" pour sa part reste la chanson originale avec la voix de BARRETT mais agrémentée d'images de la session d'enregistrement de l'émission belge. Enfin, "Apples And Oranges" enregistrée pour l'émission Vibrato voit Roger WATERS faire du playback sur les parties vocales de BARRETT. Détail amusant, Nick MASON fait, lui aussi, du playback sur la partie intermédiaire alors qu'on ne l'a jamais entendu chanter. Sur cette partie bruxelloise, la qualité de l'image est magnifique (un peu de grain toutefois pour le dernier titre), le son tout autant. La restauration est extraordinaire, et c'est peu de le dire.

Passons maintenant à l'émission Bouton Rouge, en couleur. Le grain est plus marqué mais la restauration reste excellente lorsqu'on connaît cette émission par les anciens supports plus ou moins 'pirates'. Contrairement aux enregistrements durant les deux jours précédents en Belgique, les titres sont joués en direct et reprennent "Astronomy Domine" et "Set The Control For The Heart Of The Sun" auxquels le groupe ajoute "Flaming" et "Let There Be More Light". Les voix sont quelque peu sous-mixées, le son est brut, mais le témoignage est important parce que c'est la première fois que l'on entend GILMOUR en réel, notamment lors des parties chantées préalablement par BARRETT. Surtout, il montre le groupe tout en maîtrise après quelques mois d'errance, BARRETT refusant la télévision dans un premier temps**** et de jouer carrément sur scène dès décembre 1967. Ne serait-ce que pour cette partie, l'achat du disque en devient indispensable pour tout fan qui se respecte. Et puis, quel plaisir de voir le présentateur Pierre Lattès prendre son pied sur "Let There Be More Light" !

"Paintbox" n'apporte rien de plus, dans l'émission Discorama du point de vue du son (l'enregistrement est le même que pour Bruxelles), les images étant en noir et blanc et les bulles de 'couleur' en surimpression sur les visages rappellent les light shows que le groupe produisait à l'époque. Ce titre est suivi par une impro du groupe, en couleur, sur des images de la société de l'époque. Chose étrange, il est indiqué que celles-ci datent du 26 mars 1968 alors que les premières images montrent les émeutes parisiennes du mois de mai. En revanche, il est regrettable que la prestation de "It Would Be So Nice" ne soit qu'un extrait d'à peine plus d'une minute à l'occasion de l'enregistrement fait en avril '68 pour l'émission italienne Rome Goes Pop. L'image est réellement extraordinaire, le son est magnifique et, surtout, même s'il semble que celui-ci soit de studio, il apparaît que les instruments sont branchés. Vraiment dommage. Pour l'émission en direct du 06 mai à Rome, la question ne se pose pas : nous assistons à une version très différente et très évoluée de ce que l'on connaissait de "Interstellar Overdrive" (très proche de l'impro de "Careful With That Axe, Eugene", le thème général n'intervenant qu'à la fin des 7 minutes du titre) avec une qualité d'image à l'avenant. A croire que les Italiens étaient les meilleurs pour filmer à l'époque.

Un élément amusant, qui rejoint le disque précédent, concerne les interviews lunaires de journalistes qui n'y connaissent rien. Je vous invite à écouter celle de Roger WATERS par un journaliste flamand le 31 août 1968 qui vaut son pesant avant que le groupe ne joue, dans un déluge de décibels, "Astronomy Domine". GILMOUR, pour l'occasion, a abandonné sa Telecaster pour une Stratocaster blanche. Autre intérêt de cette prestation, ce n'est pas David GILMOUR qui est la voix principale mais Roger WATERS, ce qui donne une coloration très différente à ce classique du groupe. Enfin, l'enregistrement est incomplet et réduit dans sa partie centrale de même que dans sa coda. Vraisemblablement pour faire entrer ce titre dans le format 'single'.

La dernière partie du disque, mis à part la vidéo promotionnelle de "Point Me At The Sky", met à l'honneur les émissions Samedi et Compagnie, Surprise Partie et Tous en Scène qui étaient diffusées à la télévision française à l'automne 1968. Samedi et Compagnie était une émission en direct et l'on y reconnait Eddy Mitchell à côté de Jacqueline Alexandre et du présentateur Albert Raisner*****. Enregistrés en noir et blanc le 06 septembre, "Let There Be More Light" et "Remember A Day" font la part belle au dernier album du groupe, mais en playback et tronquées pour les deux titres. GILMOUR joue sur une Jacobacci, un modèle français dérivé de la Gretsch, et l'on sent le groupe particulièrement gêné de participer à cette émission. Pour Tous en Scène, le groupe joue en public et en direct. Belle restauration de l'image. Pour la première fois, on entend GILMOUR jouer un solo sur sa Stratocaster blanche alors que le titre n'en comporte pas originellement. "Flaming" est jouée à l'identique avec GILMOUR à la voix, comme un dernier hommage à l'ancien leader du groupe. Cependant, celui-ci se permet un pont musical fort bienvenu. Enfin, les images de l'émission Surprise Partie permettent d'entendre une version longue de "Let There Be More Light", jouée en réel. Là encore, l'image a été magnifiquement restaurée. Et avec les yeux d'aujourd'hui, il est quand même étrange de voir des gens, à un mètre du groupe, se désintéresser de celui-ci pour danser au son de cette musique quelque peu psychédélique. Autre époque.

Conclusion ? Là, on commence enfin à avoir de la belle ouvrage. Les restaurations sont au top, la musique des plus intéressante et le son à l'avenant. Cela mérite très largement son 4/5. Et ce n'est pas fini.


* * Syd BARRETT a appris la guitare auprès de David GILMOUR. Pourtant, à cause son style particulier, ce dernier n'aurait eu, selon ses dires, quelques difficultés à se fondre dans les chaussons de son prédécesseur.
** Une référence à Bâton Rouge, peut-être, pour la première émission de rock que l'on pouvait suivre à la télévision française de 1967 à 1968.
*** Ayant joué avec les Jokers Wild, David GILMOUR avait écumé, bien avant que le FLOYD ne fasse appel à lui, les scènes européennes. La ville de St Etienne ou celle de St Tropez s'en souviennent peut-être. On dit même que BB et lui auraient…
*** Syd BARRETT avait soutenu qu'il n'avait pas de raison qu'il participe à Top Of The Pop, John LENNON n'estimant pas nécessaire de se commettre dans une émission de télévision dans le but vendre des disques.
***** Teddy Vrignault et André Gaillard (des Frères Ennemis), Sheila, Yves Joly et Karin Averty ont aussi participé à l'émission. Celle-ci a été diffusée le 21 ou le 5 octobre, les sources divergent à ce sujet suivant que l'on va sur le site de l'INA ou que l'on s'informe auprès de Glenn Povey.

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par BRADFLOYD :


David GILMOUR
Luck And Strange (2024)
L'album d'un guitariste au plus haut de son art




PINK FLOYD
The Later Years - 1987-2019 (2019)
Pour les fans, mais pas que...


Marquez et partagez





 
   BRADFLOYD

 
  N/A



- David Gilmour (chant, guitare)
- Roger Waters (chant, guitare, basse)
- Nick Mason (percussions)
- Richard Wright (claviers)


- dvd & Blu-ray (même Liste De Titres)
- 

'tienerklanken', Bruxelles
&
1. Astronomy Domine

2. The Scarecrow
3. 
corporal Clegg

4. Paintbox

5. Set The Control For The Heart Of The Sun

6. See Emily Play
7. 
bike

8. Apples And Oranges ('vibrato')


- 'bouton Rouge', Paris


9. Astronomy Domine

10. Flaming

11. Set The Controls For The Heart Of The Sun
12. 
let There Be More Light


- 'discorama', Paris
13. Paintbox
- 'the Sound Of Change', London
14. 
instrumental Improvisation
- 'all My Loving', London
15. Set The Controls For The Heart Of The Sun
- 'rome Goes Pop', Rome
16. 
it Would Be So Nice (excerpt)
- 'pop 68', Rome
17. 
interstellar Overdrive
- 'tienerklanken - Kastival', Belgique
18. 
astronomy Domine

19. Roger Waters Interview
- 'samedi Et Compagnie', Paris
20. 
let There Be More Light
21. 
remember A Day
- 'a L'affiche Du Monde', London
22. Let There Be More Light
- 'tous En Scene', Paris
23. 
let There Be More Light

24. Flaming
- 'surprise Partie', Paris
25. 
let There Be More Light

26. Point Me At The Sky (promo Video)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod