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ROCK PROGRESSIF  |  COMPILATION

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1967 The Piper At The Gate...
1968 A Saucerful Of Secret...
1969 Ummagumma
1970 Atom Heart Mother
1979 The Wall
1983 The Final Cut
1987 A Momentary Lapse Of ...
1994 The Division Bell
2014 The Endless River
 

- Style : Monkey3, Deconstruction, The United States Of America , Eloy, Mostly Autumn
- Membre : Rick Wright , Syd Barrett , Roger Waters , David Gilmour
- Style + Membre : Nick Mason

PINK FLOYD - Echoes: The Best Of Pink Floyd (2001)
Par DARK PANDA le 7 Novembre 2010          Consultée 13482 fois

La vie réserve parfois des miracles. L'œuvre de PINK FLOYD, par exemple, une hydre à sept têtes au moins pour autant d'albums magiques et inoubliables (A Saucerful of Secrets, Meddle, The Dark Side of The Moon, Wish You Were Here, Animals, The Wall, The Division Bell).
Parallèlement, l'existence accouche aussi de choses absurdes. A l'image d'un best-of de PINK FLOYD, qui n'est par définition qu'un échantillon incomplet de bonheur. Réunir les meilleurs morceaux de ce groupe est en soi une idée saugrenue, voire un malheur, pour deux raisons très simples : la première est que le parcours entier de PINK FLOYD est un chef-d'oeuvre et constitue, de fait, un objet incompressible. La seconde tient de la lucidité : on n'arrache pas un être vivant à son milieu naturel, sans quoi il y a de fortes chances qu'il périsse. Ce devrait être le cas pour n'importe quel morceau de PINK FLOYD né au sein d'un album et ne peut donc en être extirpé, sous peine de perdre toute la saveur de son contexte. Un album du FLOYD est une odyssée, avec un début, des péripéties et une fin. Soustraire l'une de ces parties à son ensemble constitue donc, en plus d'un affront, le comble de l'incohérence. En effet, que deviendrait "Echoes", la fin dramatique et ensorcelée de Meddle, noyé au milieu d'un album de 13 pistes ? Le best of ici chroniqué a cela d'intéressant qu'il donne à cette interrogation une réponse immédiate : l'entreprise ne donne rien de bon.

Il faut cependant tenter de rester objectif, justement parce qu'on parle de PINK FLOYD, le groupe le plus subjectivement irrésistible de toute la musique contemporaine. Molle et intellectuelle pour certains, brillante et d'une richesse inégalable pour d'autres, la musique des Anglais a beau faire à peu près l'unanimité chez les mélomanes avertis et satisfaire un large public - l'illustre le nombre incroyable de visiteurs qu'attirent sur notre site les chroniques de leurs différents albums -, il n'en reste pas moins que les avis divergent, ne serait-ce que sur la qualité plus ou moins supérieure d'une galette par rapport à une autre. Discussions par ailleurs inutiles, puisque tout le monde sait que Meddle et Wish You Were Here sont les plus grands chefs-d'œuvres du groupe (mais bien sûr que si). D'un certain point de vue, donc, ce best of peut sembler judicieux : il coupe court à toute velléité entre amateurs de PINK FLOYD en proposant les meilleurs tubes du groupe, toutes périodes confondues, du psychédélisme hypnotique des débuts - "One of These Days", "Bike" - au pop-rock enflammé de la fin de carrière - "Sorrow", "High Hopes". Et il faut reconnaître que le choix des pistes est souvent fameux - et en même temps pas très compliqué : "See Emily Play", "Time", "Marooned", "Another Brick In The Wall", "Wish You Were Here", "Money", "The Great Gig In the Sky", bref, "le meilleur" de PINK FLOYD en 26 pistes équitablement réparties sur deux galettes. Le meilleur et non pas l'essentiel puisque, comme expliqué en introduction, l'essence du FLOYD ne peut se trouver qu'au sein-même de ses albums studios.
Il n'empêche, écouter à la suite les pièces les plus célèbres de la quinzaine d'albums du groupe peut s'avérer jouissif et prouve peut-être que les membres de PINK FLOYD, en plus d'être des artistes d'œuvres, sont aussi des artistes de tubes. Est-il utile de dire ici que le fait d'être les deux à la fois est tout simplement incroyable ? Non, mais c'est dit quand même.

Autre joie de la compilation, son mélange habile des quatre grandes périodes du groupe - à savoir rock psychédélique (1967-71), rock progressif (1973-77), Roger Water's band (1979-83) et world-rock gilmourien (1987-94) : les deux disques s'avèrent fichtrement bien organisés et illustrent la virtuosité intacte et la cohérence de toute l'oeuvre de PINK FLOYD à travers le temps. Voir succéder le psyché "Arnold Layne" de Syd Barrett à l'acidulé "Learning To Fly", issu de l'avant-dernier album des Anglais, est proprement sidérant et vraiment intéressant. Par tous les bénéfices dus à cet amalgame temporel, on comprend mieux en tout cas pourquoi le best of n'a pas été réalisé de manière chronologique.

Bon. Voilà pour les avantages. J'ai commencé par eux pour une raison simple, c'est qu'il y en a finalement peu. Venons-en maintenant, avec colère, à tout ce qui ne va pas. Parce que ce medley de PINK FLOYD, aussi complet qu'il puisse vouloir être, est d'une grande maladresse : passée la bêtise de vouloir résumer l'aventure Floydienne en 26 morceaux, on se rend vite compte que le choix-même de ces titres est parfois scandaleux : déjà, pas moins de cinq pièces issues de The Wall figurent dans le best of, ce qui est tout bonnement excessif. Bien sûr, ce concept-album est un réservoir de tubes avec "Comfortably Numb", "Hey You" et l'indispensable "Another Brick In The Wall", mais il reste que ce n'est pas le meilleur album des Britanniques, et qu'il ne devrait donc pas posséder tant de place sur Echoes : The Best Of Pink Floyd. D'autant que d'autres efforts du groupe y brillent par leur absence totale, telle la bande originale Obscured By Clouds, pourtant splendide. Cet oubli délibéré, en plus d'être une faute de goût, nuit à un double disque qui se veut d'ailleurs varié et synthétique de l'entière œuvre de PINK FLOYD. Ummagumma, More et Atom Heart Mother, trois autres albums manquant à l'appel, alors que The Final Cut, paroxysme de la macrocéphale période dirigée par le bassiste Roger Waters - durant laquelle les autres membres de PINK FLOYD sont plus ou moins cantonnés à des rôles de figurants -, possède une piste, "The Fletcher Memorial Home", hautement inutile. Au profit de ces quelques titres inopportuns, plusieurs créations extraordinaires ont donc été écartées, tels "A Saucerful Of Secrets", "Saint-Tropez" ou encore "If". Dommage, vraiment dommage.

Autre source de mécontentement, la place accordée à certains titres sur les 13 pistes de chaque galette, notamment "Echoes" - qui clôture l'album Meddle - et "High Hopes" - qui clôture The Division Bell. Respectivement à la cinquième place du premier disque et à la douzième du second, ces œuvres originellement destinées à terminer leur album apparaissent sur le best of entourées d'autres titres, une situation qui détruit totalement leur mission de départ. Ainsi noyées, elles interdisent à l'auditeur de finir l'écoute sur leurs sonorités et perdent donc beaucoup de leur message, forcément aussi de leur éclat. Une dé-contextualisation bien sûr engendrée par la nécessité naturelle de la compilation, qui ne peut remettre chaque titre à sa place. Mais tout de même, les deux disques auraient pu se terminer sur ces deux hymnes d'une importance capitale. Surtout dans le cas symbolique de "High Hopes", ultime création de PINK FLOYD car dernière piste de leur dernier album studio, The Division Bell - et qui se termine, dois-je le rappeler, sur ces paroles, elles aussi les dernières du groupe : Forever and ever. Je reconnais pourtant que placer "High Hopes" en avant-dernier titre du best of afin de finir celui-ci sur "Bike", issu du tout premier album, est aussi un symbole fort, scellant par là l'intemporalité et l'éternité de l'offrande musicale apportée par le groupe. Mais j'aime procrastiner et maintiens que j'aurais préféré voir "High Hopes" clôturer ce best of, tout comme il clôture l'oeuvre entière du FLOYD.

Tout est dit, ou presque. J'ai gardé le meilleur - comprendre le pire - pour la fin. Quelle est la plus terrible chose que l'on pourrait faire à un morceau de PINK FLOYD, mis à part l'arracher à son contexte ? Le démembrer et le raccourcir, bien sûr ! L'horreur incarnée, n'est-ce pas ? Oui, en effet. En même temps, qui oserait faire une chose pareille, je vous le demande. Mais... que vois-je ? Sur cette compilation, le morceau "Echoes" long de 26 minutes en est amputé de six (!), il n'y a que les deux premières minutes de "Marooned" (!!), "Shine On your Crazy Diamond" ne comporte que sept de ces neuf parties originelles (!!!) et "High Hopes" a été raccourci d'une minute et 32 secondes (!!!!). Je ne commenterai pas cette infamie incompréhensible et gratuite, car aucune raison, même valable, ne devrait aboutir à un geste aussi honteux, impropre et indécent.

Certains diront que je suis fou de pinailler sur ces errements anecdotiques, puisque quand bien même, les plus célèbres morceaux du FLOYD sont ici regroupés et que là était le seul objectif de ce best of. Bien sûr, mais à force de petites erreurs, on engendre une catastrophe. Et voir certaines des plus grandes œuvres du FLOYD amputées ne peut être excusé, ni d'ailleurs toléré. Parce qu'on parle de PINK FLOYD et que chacune de ses créations est un don de génie, une perle à laquelle on ne touche pas, sous peine d'altérer irrémédiablement l'alchimie qui la fait justement si juste et si belle. Il n'y a finalement pas d'excentricité dans ce jugement, simplement de la raison.

Ainsi donc, cette chronique s'achève sur un double sentiment, dont découlent deux conseils distincts suivant la nature du lecteur : connaisseurs de PINK FLOYD, passez votre chemin car cette compilation ne vous apprendra rien. Si ce n'est qu'elle vous permettra d'écouter le morceau "Arnold Layne", single composé par Syd Barret sorti en 1967 - qui n'avait encore jamais trouvé de place sur une galette du FLOYD - et "Shine on You Crazy Diamond Part I et II" en intégralité, sans coupure - mais tronquée de ses deux dernières parties.
L'argumentation est maigre, mais contentera peut-être les plus mordus.
A ceux qui connaissent mal l'oeuvre de PINK FLOYD, courez vous procurer ce best of. Car c'est aujourd'hui le plus complet de l'oeuvre du groupe, malgré l'absence de certains albums et deux ou trois morceaux pas forcément indispensables. Pour autant, se contenter de cette compilation ne saurait être envisageable : si elle s'avère appropriée afin d'appréhender le plus synthétiquement possible la richesse des Anglais, elle reste terriblement incomplète. Chaque album de PINK FLOYD est une réussite sublime et homogène, il faut donc poursuivre votre aventure musicale par eux, absolument, pour goûter à la véritable magie de ce groupe.

PINK FLOYD restant PINK FLOYD, je me vois dans l'obligation de mettre une très bonne note à ce best of. Parce qu'on peut être irrité par certains choix artistiques et blâmer les producteurs pour avoir osé raccourcir certain morceaux, mais rien à faire, on pleure toujours autant en écoutant le solo de guitare électrique de "Time" - leur meilleur -, ces notes ravageuses de basse au début de "One of These Days" et le chant aussi fragile que rageur de Roger Waters, sur les dernières lignes de "Hey You". Même blessée, la bête continue de vivre, "Forever and ever".

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- Syd Barrett (guitare, chant)
- David Gilmour (guitare, chant, basse)
- Roger Waters (basse, guitare, chant)
- Richard Wright (claviers, piano, synthétiseur, autres instruments)
- Nick Mason (batterie, percussions)


1. Astronomy Domine
2. See Emily Play
3. The Happiest Days Of Our Lives
4. Another Brick In The Wall
5. Echoes
6. Hey You
7. Marooned
8. The Great Gig In The Sky
9. Set The Controls For The Heart Of The Sun
10. Money
11. Keep Talking
12. Sheep
13. Sorrow

1. Shine On You Crazy Diamond (parts 1-7)
2. Time
3. The Fletcher Memorial Home
4. Comfortably Numb
5. When The Tigers Broke Free
6. One Of These Days
7. Us And Them
8. Learning To Fly
9. Arnold Layne
10. Wish You Were Here
11. Jugband Blues
12. High Hopes
13. Bike



             



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