Une guitare, ou un piano, et une voix.

Rien de plus, pas même un harmonica. Et cela suffit à vous emporter loin, très loin. Neil YOUNG a ce talent pour faire énormément avec pas grand chose. Aucun spectateur du Massey Hall à Toronto, ce soir de 1971, n'a du ressortir blasé après un concert d'une telle qualité.

Le plus frappant, c'est le son. Impeccable, 40 ans après, comme si le Loner jouait devant nous aujourd'hui. Le frisson est immense. Imaginez-vous en train de découvrir en direct les futurs classiques de l'album Harvest (paru en 1972). Ecoutez "Old Man" chanté avec une énergie débordante, "There's a World" tout en sobriété, et ce medley "A Man Needs a Maid / Heart of Gold" à vous tirer toutes les larmes de votre corps !

Et puis il y a les pépites inédites que sont "Journey Through the Past" ou "Love in Mind", deux sublimes ballades au piano jusque là uniquement présentes sur le rarissime Time Fades Away. Il y a aussi l'encore plus rare "Bad Fog of Loneliness" très réussie et ce "Dance Dance Dance" enjoué, salué par un tonnerre d'applaudissement.

On pourrait citer toutes les chansons tant chacune apporte son lot d'émotion. Les deux titans que sont "Down By the River" et "Cowgirl in the Sand" deviennent deux belles ballades aussi humaines que les autres dans ce dépouillement si unique.

Dire que ce live acoustique a dormi pendant près de 36 ans dans les placards de Neil YOUNG avant d'être publié dans ses Archives... Live at Massey Hall est un chef d'oeuvre. Rare sont ceux qui arrivent à donner tant de caractère à leurs oeuvres dans un registre acoustique si sobre: un instrument/une voie. Neil YOUNG seul sur scène, face à un public hypnotisé par tant de grâce et de génie.

Un Guitare ou un Piano, et une voie unique... et vous avez un album indispensable du Loner. Un de ces tout meilleurs disque même !