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HARD ROCK / GRUNGE  |  STUDIO

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Neil YOUNG - Ragged Glory (1990)
Par SUNTORY TIME le 9 Mars 2011          Consultée 9076 fois

Il est des albums que l’on ne retient pas forcément, mais qui ont une réelle empreinte dans l’Histoire de la Musique. Quand Neil YOUNG sort Ragged Glory en 1990, on a eu tendance à se dire « un album de plus » (on se le dit encore de nos jours). Pourtant, sans faire partie des disques les plus connus du Loner, il s’agit là de l'affirmation d’un courant musical, ou plutôt la preuve qu’un vieux de la vieille comme Neil YOUNG peut devenir le fer de lance d’un mouvement issu des jeunes générations. Noise, Grunge, voire Shoegaze, appelez cela comme vous voulez, mais il est clair que Ragged Glory a marqué une multitude de groupe majeurs de ces années nonante, comme NIRVANA, SONIC YOUTH ou encore PEARL JAM.

Ragged Glory marque le retour du Loner vers le rock gras et crade de Everybody Knows This is Nowhere ou Rust Never Sleeps, mais ici poussé à l’extrême. Il paraît que le sol a tremblé autour du ranch-studio de Neil YOUNG en Californie, que la végétation s’est asséchée à cause des ondes sonores. Vous voilà prévenus, là où Neil YOUNG et son fidèle Crazy Horse passent, les plantes trépassent. Ici pas de fioritures ou de finesse de composition, c’est du travail de bûcheron (canadien bien sûr !), taillé à la tronçonneuse diesel, et élagué à la hache sans retenu. Ragged Glory, c’est du lourd, du brutal, ça disperse, ça ventile, ça éparpille façon puzzle ! Neil YOUNG et Frank Sampedro accrochent leurs Gibson et branchent les amplis saturation au max. Qu’importe la qualité du son, faut que ça défonce les tympans !

Bon, plus sérieusement, ce qui frappe à l’écoute de ce long disque (plus d’une heure quand même), c’est l’homogénéité de l’ensemble. Neil Young a toujours eu tendance à varier ses albums, même les plus prononcés rock, par quelques morceaux plus doux en guise d’interludes. Ici rien de tout ça, c’est du 100% grosse guitare, pas de moment de répits. Autre constat, les morceaux sont pour la moitié assez longs et répétitifs. Pour faire simple, la plupart des titres sont construits sur le même schéma que les grands classiques « Down by the River » et « Cowgirl in the Sand », c'est-à-dire Couplet/Refrain/Solo de guitare/couplet/Refrain/ Très long solo de guitare/Couplet/Refrain/ parfois encore un solo de guitare. Ainsi les longues pièces que sont « Country Home », « Over and Over » s’étalent longuement avec solos de gratte signés Mister YOUNG en-veux-tu-en-voilà. Idem pour les deux monstrueuses chansons jumelles que sont « Love to Burn » et « Love and Only Love », parmi les morceaux les plus rageurs du disque, et atteignant tout deux les 10 minutes. Riffs bien gras et solos gargantuesques, la recette fonctionne à merveille.

Et puis il y a le titre le plus violent, plus rapide et direct, qu’est « Fucking Up » (l’orthographe du titre est censurée sur la pochette !). Ici la rythmique est plus intense, le Loner n’est pas content, et le fait savoir, les riffs sont méchants et enragés, sans compter que le titre se clôt sur une minute entière de saturation de guitare. Ca grogne, ça râle, ça grince, c’est Mister YOUNG dans toute sa splendeur ! Ha, et j’oubliais « Farmer John », reprise d’un vieux groupe de rock & roll appelé Don & Dewey. Ici ce n’est plus des riffs de guitare, ce sont des décharges électriques, des rugissements abstraits, accompagnés d’une batterie lourde comme un 36 tonnes, et des « Whaaooo ! » particulièrement faux qui ponctuent la chanson. C’est un véritable et joyeux bordel que nous proposent Neil YOUNG et son Crazy Horse, pour le coup vraiment fou à lier (« HoooOOOoo ! »).

Beaucoup de bruit donc, mais les mélodies sont belles et bien présentes. Il suffit d’écouter les refrains de « Country Home » « Over and Over » ou l’entraînant « Mansion on the Hill » (et ces riffs divins !) pour se rendre compte que la musique est présente. Pareil pour le calme (tout est relatif) et court « Days That Used to Be ». Et pour finir dans la continuité de l’album précédent, l’inégal Freedom, Neil Young nous propose un titre en live, « Mother Earth », fable écologique chantée en chœur par le groupe, juste accompagné d’une guitare électrique au son plus corrosif que jamais. Personnellement, la mélodie du morceau me fait pas mal penser à une certaine ballade nord-irlandaise(avis aux spécialistes).

De part son homogénéité, cette « Gloire en loques » peut dérouter l’auditeur, et n’est vraiment pas recommandée aux fans purs et durs de la folk de Harvest ou Comes a Time. On est à des années lumières de ces ballades élégantes qui ont fait le succès du canadien. Ce disque peut paraître un poil longuet, mais pour qui aime le son gras et brutal des guitares, ainsi qu’une rythmique de batterie lourde et invariable, cet album est idéal, ne serait-ce que pour sa valeur historique (par ici, les fans de grunge !). Neil YOUNG retrouve le chemin du succès critique et public, il paraît en pleine forme et semble vraiment s’être amusé pour enregistrer ce disque bordelique avec son Cheval Fou. Ragged Glory, c’est agressif, brouillon, crade, ultra-saturé, malpoli et inélégant … mais bon dieu, quel pied !!!

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   SUNTORY TIME

 
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- Neil Young (guitare et chant)
- Frank « Poncho » Sampedro (guitare et chant)
- Billy Talbot (basse et chant)
- Ralph Molina (batterie et chant)


1. Country Home
2. White Line
3. Fucking Up
4. Over And Over
5. Love To Burn
6. Farmer John
7. Mansion On The Hill
8. Days That Used To Be
9. Love And Only Love
10. Mother Earth (natural Anthem)



             



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