Le Loner se déguise en Père Noël et nous propose le dix décembre Live at the Cellar Door, quarante-quatre ans après ce concert de 1970.
Dans son autobiographie, il nous annonçait la sortie imminente de cet enregistrement. Connaissant la complexité de son approche de ses archives, on peut considérer que la mise sur le marché a été… rapide.
1970, CSN&Y se sépare dans la douleur (ce ne sera pas la dernière fois) et Neil au mois d’août publie son album solo After the Goldrush qui lui apporte rapidement une forte exposition commerciale.
Pour préparer deux dates au le prestigieux Carnegie Hall de New York, il donne six concerts dans ce club de Washington DC.
Il est seul sur scène, avec sa guitare acoustique, son harmonica, un piano et c’est un concert de rêve !

La set list est un subtil mélange de chansons déjà anciennes de Buffalo Springfield, son premier groupe, « Flying on the Ground is Wrong » et «I am a child», et des titres de son album qui vient de sortir, d’ailleurs il entame le show par trois de celui-ci.
Mais on y trouve aussi et surtout le futur avec pour la première fois jouées en live « Old Man » qui sera le hit de Harvest mais également une fabuleuse version de « See the Sky About To Rain » qui sera sur l’album On the Beach en 1974.
Et la petite madeleine une version rare et superbe de « Cinnamon Girl » au piano !
Dans ses mémoires, il raconte… « J’étais allongé la jambe en extension, avec des poids attachés au pied pour diminuer la pression sur mes disques lombaires. Pendant le temps que je suis resté là bas, j’ai beaucoup écouté une cassette qui avait été enregistré au Cellar Door à Washington. Un enregistrement live produit par Henry Lewy. C’était très bon et j’ai pris des notes dans la perspective de m’en inspirer pour l’un de mes propres disques. Je finirai un jour ou l’autre par pondre un album très cool autour de ce que je faisais ces années là parce que oui, après tout ce temps, il y a encore des trucs que j’ai en route et pour lesquels je cherche une conclusion »
Cet album très cool sortira en 1972 et se nommera Harvest !
On comprend bien l’importance de ces concerts, où Neil Young en solo, ce qui à l’époque est très rare car il a surtout joué en électrique avec Buffalo ou CSN&Y, s’aperçoit que ses titres fonctionnent parfaitement, plus que cela même, ils prennent une dimension intimiste, presque sacrée.
L’ombre imaginaire de Dylan qui a fait lui le chemin à l’envers, passant de la guitare acoustique à l’électricité au festival de Newport, est tapie derrière la petite scène du club. Une beauté brute se dégage de ses chansons, le public communie avec l’artiste le portant vers les sommets de son art.
Cet enregistrement est depuis longtemps connu des fans du Loner, mais force est de constater que le travail fait sur la bande est somptueux, on entend parfaitement les accords de guitare et le son est profond et sans bruit de fond.

C’est du grand, du très grand Neil Young avec sa voix si particulière qui vous remue les tripes et tout le reste.
Si vous cherchez un enregistrement acoustique exceptionnel du Loner vous l’avez trouvé !