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- Style : Dick Rivers , Johnny Hallyday , Jacques Dutronc

Eddy MITCHELL - Big Band (2015)
Par BAKER le 18 Juin 2018          Consultée 929 fois

Héros était un album-prétexte pour Eddy Mitchell. Il l'avait clairement dit, et avait tenu parole quant au contenu du disque. Big Band, ce sera la même, mais en pastel. Après avoir travaillé avec de véritables légendes, le nouveau souhait d'Eddy était d'enregistrer un album entier au format Big Band, ce mélange de variété et de jazz légèrement suranné mais propice à toutes les folies d'arrangements. Un plaisir solitaire car, selon ses dires, il n'avait pas encore eu l'occasion de le faire.
Or, ce n'est pas tout à fait exact. Si le bonhomme a souvent utilisé des sections de cuivres ou de cordes, et s'il n'a jamais fait un 33 tours entier à base de big band pur, il a tout de même utilisé cette configuration sur deux moitiés d'album : l'excellente face B de Paris, et quelques titres de Grand Ecran. Il était donc logique que l'on compare ce disque "deluxe edition" aux antécédents. C'est en cela que Big Band s'avère être, peut-être pas l'album de trop pour Eddy, mais un pas en arrière.
On ne va pas s'éterniser sur le son et les arrangements : c'est globalement au niveau d'excellence qu'Eddy visait, c'est à dire celui du RAT PACK. D'ailleurs, le disque débute par un hommage à Frank SINATRA, tous cuivres pomponnants dehors, avec accessoirement un batteur qui n'hésite pas à faire parler la poudre. Une chanson correcte, réhaussée par sa qualité d'introduction qui marche très bien. D'ailleurs la première face du somptueux - et hors de prix - double vinyl est de haute teneur, avec une ballade nostalgique assez belle et intimiste aux paroles cruelles (parle-t-il d'une ancienne maîtresse ? Ma foi, on dit que Paris est UNE ville), et un "Cocktail Explosif" franchement réussi, au refrain parfait pour cette configuration (refrain signé Michel Gaucher, ceci explique cela).
Mais par la suite, le disque va souffrir d'une certaine lassitude, tombant dans le piège pourtant visible : baillonné par le format sonore imposé, Pierre Papadiamandis ne peut plus explorer cinq terrains à la fois comme au temps béni du Cimetière ou de Rio Grande. Du coup, certains titres manquent de peps, de mélodie forte : "Je N'ai Pas D'Amis" ou "Combien Je Vous Dois" ne décollent pas (la seconde en plus est concurrencée par son aînée "Comment t'es Devenu Riche"), "Avec Des Mots d'Amour" est anecdotique, bien que jolie. Meilleure, "Un Rêve Américain" possède une intro fabuleuse mais l'émotion distillée par le texte et la mélodie n'a pas la force tant désirée. La reprise de SINATRA, "Fly Me To The Moon", est correcte mais un peu lourde.
Jusqu'ici, un peu décevant mais rien de tragique ; cependant Big Band est un album qui recèle aussi quelque chose de plus problématique. C'est la seconde fois, après Grand Ecran, qu'outre la qualité moyenne des chansons, l'on peut ressentir une vraie lassitude chez Eddy. Et bien pire, un poil d'amertume. Se voulant optimiste et progressiste, "Quelque Chos-euh A Changé" verse un peu trop dans le facile, avec un refrain notamment très pataud surtout au niveau de la diction. Evidemment, ce sera le single... Bien pire encore, "Journaliste et Critique" est la faute de goût, la tâche sur le CV, avec une musique fort générique et un texte très mauvais et plus gênant qu'autre chose. Bon, pour être franc, c'est la première fois qu'Eddy rate un texte depuis 1979. A 72 ans, ça va. On en connaît, à 27, c'est leur hobby.
Album un peu décevant donc si l'on prend en compte la carrière entière de Schmoll et ses capacités. Mais vous ne pensiez tout de même pas que j'allais terminer un Mitchell Marathon sur une mauvaise nouvelle ? Notre bougre en a encore sur le pied, et deux titres se hissent largement au-dessus du lot, utilisant pleinement toutes les capacités du big band. "Si J'étais Vous" est un délice de chanson coquine, avec un Eddy chafouin et dragouilleur qui va allègrement piétiner le jardin de son copain Jacques DUTRONC. Et pour terminer le disque, une seconde reprise, mais quelle reprise. Le Hurt de Roy HAMILTON, déjà appriorié par PRESLEY notamment, est sublimé avec un orchestre explosif, piaillant, drôle et pompeux à souhait, et notre Eddy d'en faire des maxi-caisses : c'est l'éclate totale ! On sent le plaisir à chaque détour de note. Et sincèrement, si c'était une façon de clore sa discographie, elle est classe, aussi classe que l'ensemble de sa carrière. Pour une dernière séance, on a parfois eu envie de baîller, mais l'honneur est sauf ! Merci Eddy. Pardon, merci Monsieur Eddy.

Note finale : 2,5

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   ERWIN

 
   BAKER

 
   (2 chroniques)



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1. Il Faut Vivre Vite
2. Tu Ressembles à Hier
3. Un Cocktail Explosif
4. Quelque Chose à Changé
5. Combien Je Vous Dois ?
6. Un Rêve Américain
7. Si J'étais Vous
8. Je N'ai Pas D'amis
9. Avec Des Mots D'amour
10. Journaliste Et Critique
11. Promets Moi La Lune
12. Pleure



             



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