Il m'aura fallu plusieurs écoutes pour apprécier toute la richesse de ce deuxième album du Loner.

A la première écoute, les deux colosses de l'album que sont « Down By the River » et « Cowgirl in the Sand » peuvent paraître passablement longuets et ennuyeux. Pour ma part, ce n'est qu'après avoir écouté les versions acoustiques de ces deux morceaux sur le Live at Massey Hall (1971) que j'ai pu apprécier leur saveur originelle.

Quant au reste, c'est du très haut niveau.
« Cinnamon Girl » évidemment, avec ses riffs génialissimes qui donneront naissance à la face violemment électrique de Neil YOUNG, genres Rust Never Sleeps et Ragged Glory. « Everybody Knows… » est très réussie bien que très courte. « Losing End » dans le même style enjoué, n'est pas mal.

L'acoustique « Round and Round » est ravissante. Mais ma mention spéciale revient à « Running Dry » terriblement poignante avec un chant sublime. Mais quelle idée d'avoir rajouté cet abominable violon suraigu qui bousille l'ensemble ! C'est tout de même un chef d'œuvre méconnu de l'immense discographie du Canadien.

Je n'irai pas jusqu'à donner 5/5 à ce disque. Hormis le violon calamiteux de « Runnig Dry », il faut bien avouer que « Down by the River » a tendance à s'essouffler sur la longueur, malgré un refrain tout bonnement divin ! Même reproche à « Cowgirl in the Sand » mais dans une moindre mesure. Les versions du Live at Filmore East (1970) sont cent fois supérieures à celle d'Everybody Knows (...).

Malgré ces quelques défauts, Everybody Knows This is Nowhere est un grand disque. Le premier chef d'œuvre de Neil Young, pas moins.