Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par RAMON PEREZ

C’est une tâche bien difficile de chroniquer un album de PINK FLOYD. Il est en effet inutile de présenter le groupe. Qui ici n’en à jamais entendu parler ? Pour ce qui est de Wish You Were Here, c'est le neuvième album studio du FLOYD (si on met de côté Zabriskie Point, bande originale du film d’Antonioni), dont la lourde tâche est de succéder à l’immense Dark Side Of The Moon, sûrement l’un des meilleurs albums de tous les temps, tous genres confondus.

David Gilmour a toujours un son de guitare si beau que je pourrais éplucher le dictionnaire des synonymes en long en large et en travers pendant des heures sans être certain de trouver un mot qui correspondrait à ce que je ressens à l’écoute du moindre phrasé solo de ce génie de la guitare ! Comment ne pas être submergé de frissons en écoutant la première partie de "Shine On You Crazy Diamond" ? Un son si pur qu’on croirait presque, en se retournant, voir le groupe jouer juste derrière soi. Le mediator effleure les cordes qui produisent des notes si belles qu’on voudrait ne jamais les voir s’arrêter, et quand la voix de Roger Waters vient se superposer à l’ensemble, que dire si ce n’est que le mot 'merveilleux' semble n’avoir été inventé que dans le but de qualifier ce "Shine On You Crazy Diamond (Part One)".

La suite est du même acabit. "Welcome To the Machine" offre durant sept minutes des sonorités presque electro, mais vu la qualité de composition de Roger Waters, ce morceau surpasse sans problème tous ceux des groupes évoluant dans la même catégorie musicale. "Have A Cigar" est peut-être le titre le moins intéressant du disque. Bien que d’une très bonne qualité, il ne décolle jamais vraiment et je ne ressens pas la même magie qu’à l’écoute des autres morceaux de PINK FLOYD. Peut-être est-ce dû au fait que c'est Roy Harper et non Roger Waters qui chante sur ce titre.

Arrivent ensuite les arpèges de l’intro du titre éponyme, David Gilmour pose sa voix au timbre si particulier mais qui colle tellement bien à la musique du FLOYD, et c’est reparti pour six trop courtes minutes de frissons ininterrompus. Encore cette intro aux claviers sur "Shine On You Crazy Diamond (Part Two)", et le morceau s’envole avec l’entrée en lice de Nick Mason à la batterie et les parties de guitares effrénées de David Gilmour. A partir de la sixième minute, on retrouve un peu le même genre de sonorité, aussi bien de la guitare que des synthés, que celles de Dark Side Of The Moon, jusqu’à ce qu’à la neuvième minute, l’ambiance planante et psychédélique qui sied si bien au groupe reprenne le flambeau pour terminer ce voyage au pays du mystérieux et de l’énigmatique (il n’y a qu’à voir la pochette et les photos à l’intérieur du livret) de la plus belle façon qui soit.

Encore une fois, PINK FLOYD offre à son public un album majeur, une 'masterpiece' comme diraient nos voisins d’Outre-Manche. Certes inférieur à son prédécesseur (mais peut-on espérer qu’un jour quelqu’un fasse mieux ?), et même si tout n’y est pas parfait, Wish You Where Here mérite tout de même ses cinq étoiles, tant est infini à son écoute le lot d’émotions ressenti.