Wish You Were Here... une sempiternelle question se pose après sa sortie : Pink Floyd peut-il faire mieux ? Ou à la rigueur, peut-il faire différent et tout aussi bien ? C'est ce que la légende veut bien faire croire, et ce dès le fameux Animals, et sa pochette cultissime.

Les faits sont têtus cependant, l'écoute d'Animals désacralise le monstre. Si l'on écarte les inutiles interludes en début et fin de disque, ce sont trois pavés qui attendent l'auditeur, trois supposés poings dans la gueule. La vérité est qu'il n'y en a qu'un : "Sheep". Les vociférations de Roger Waters ainsi que la guitare hurlante de David Gilmour sont en phase (rien à voir en coulisses), mais c'est Rick Wright qui casse la baraque tout au long d'une odyssée acide, aux textes bien sentis. En guise de réponse au punk, ça se pose bien haut en effet. Bon, s'il faut chipoter, la fin tourne en rond, mais ce n'est pas trop grave.

Ce qui l'est vraiment, c'est de devoir se farcir "Dogs" et "Pigs" au préalable. Le premier est bien trop long pour ce qu'il propose, et aurait dû être réduit à la même longueur que ses camarades. De plus, en dehors des envolées guitaristiques de Gilmour très appréciables, on ne retient pas grand-chose. Mais c'est toujours mieux que "Pigs", sorte de mélange foireux entre rock progressif et blues (logique), qui ne marche pas.

L'état de grâce artistique de Pink Floyd est fini. The Dark Side of the Moon a pu faire illusion, Wish You Were Here a plaidé en la faveur du groupe, et Animals montre un groupe finalement pas si endurant que ça dans les sphères rock. Et donc, la logique voudrait que l'album suivant soit très bon ?

Si seulement...