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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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1967 The Piper At The Gate...
1968 A Saucerful Of Secret...
1969 Ummagumma
1979 The Wall
1983 The Final Cut
1987 A Momentary Lapse Of ...
1994 The Division Bell
2014 The Endless River
 

- Style : Monkey3, Deconstruction, The United States Of America , Eloy, Mostly Autumn
- Membre : Rick Wright , Syd Barrett , Roger Waters , David Gilmour
- Style + Membre : Nick Mason

PINK FLOYD - Ummagumma (1969)
Par CHIPSTOUILLE le 10 Août 2006          Consultée 38202 fois

Ummagumma est un coup de folie, un cri du coeur ou bien un délire. Ummagumma est l'album du FLOYD le moins connu, le moins apprécié sans doute, le plus bizarre sûrement, le plus incompris peut-être, le plus fourre-tout et, surtout, le moins accessible. C'est le premier album de PINK FLOYD sans Syd Barrett. Par conséquent, lorsqu'un groupe décapité sort un tel album, c'est forcément un peu du grand n'importe quoi. Roger Waters qui avait [déjà] repris les rennes du groupe avait plutôt réussi l'album A Saucerful of Secrets. Il laisse pourtant chaque membre du groupe s'exprimer seul pour mener à terme ce troisième chérubin (quatrième si l'on prend en compte l'ordre de sortie des albums, la B.O du film More ayant été composée au même moment qu'Ummagumma).

Le premier acte appartient au claviériste Richard Wright, sûrement encore tout ému de pouvoir exprimer son univers artificiel sous ses doigts. Il compose alors un "Sysyphus" en quatre parties qui, aux premières lueurs, résonne très sombrement. Quelques pas plus tard, le piano vient nous envenimer d'un air assez caractériel qui devient au bout d'un moment sérieusement difficile à suivre. Les idées fusent, la musicalité est aux abonnés absents, et c'est après quelques minutes d'agonie crescendo que l'on retrouve les allures sombres du thème initial, finalement sans déplaisir, mais non sans douleur.

Le second acte est dévolu à Roger Waters, le bassiste, alors meneur de troupes. Contrairement à la tendance générale, "Grantchester Meadow" est une folk-song somme toute sympathique, qui joue à être SIMON AND GARFUNKEL sans Paul ni Art, et finalement sans grande envergure. On remarque tout de même une ambiance champêtre assez typée et montée de toute pièce. On se déplace de quelques pas supplémentaires pour retrouver quelque chose de similaire en forêt ; "Several Species of Small Furry Animals Gathered Together in a Cave [Ah zut c'est pas une forêt] and Grooving With a Pict" [respire] est à ce titre (et quel titre !) le morceau le plus génial de cet album hétéroclite. Les chants/cris/gargouillis divers réunis ici dans un boeuf jazzy complètement déjanté constituent une musique géniale d'inventivité, dont la fin sera peut-être trop vite remballée dans un discours inutile. Certains pourront également reconnaître là les prémices du morceau "Precursor" d'Amon TOBIN (de l'album Supermodified) qui reprendra le flambeau de cet exercice de style avec brio, chose suffisamment rare pour être soulignée.

David Gilmour, qui signe le troisième acte, semble bien le seul à avoir gardé les pieds sur terre en proposant "The Narrow Way". La seconde partie du morceau préfigure un certain style sabbathien des plus étonnants (on note tout de même la continuité dans le délire psyché). Le rapprochement avec Jimi HENDRIX est alors évident : le riff lourd est déjà là. Et dire que quelques années plus tard, on en fera un rayon musical complet ! Si la première partie est plus classique, la troisième est un avant-goût très prometteur de ce que PINK FLOYD saura nous démontrer dans ses albums suivants. "The narrow way - part III" constitue ainsi un sommet de pop (que j'oserai qualifier de 'balnéaire') grâce à une guitare d'arrière-plan déchirante sur fond de musique planante. On aurait d’ailleurs également pu lui dédier tout un rayon.

Le quatrième acte de Nick Mason s'avère, avouons-le, du grand n'importe quoi. Pour mieux endormir nos soupçons après ce très bon milieu d'album, de la flûte bourrée de trémolos façon KING CRIMSON et puis roulement de tambour... roulement de tambour... tching ! boum boum boum, tak tak tak, ting, bong boieng pouek... Quelque part perdu dans les grandes plaines de Mandchourie, un morceau basé sur le rythme, mais pas très rythmé, des bruitages et une ambiance typiquement film d'art et essai post-68, avec tout un tas de passages complètement paranormaux. Rappelez-vous cette somptueuse scène vers la fin de 2001 l'odyssée de l'espace lorsque Dave l'astronaute voyage vers Jupiter : c'est long, ça ne ressemble à rien, c'est angoissant, et à moins d'être sous perfusion de caféine, impossible à suivre d'une traite. C'est ça l'esprit Ummagumma !

Cinquième et dernier acte, les PINK FLOYD inventent avant tout le monde le 'disque bonus' (cette affirmation ironique reste à vérifier). Nous avons à faire donc à un live très court de 4 morceaux très longs, tous centrés sur la période Barrett, le maître à penser des morceaux joués n'étant alors déjà plus (enfin presque plus). Ce live n'est pas spécialement génial (souriez, on entend le public), son intérêt n'arrivant pas à nous convaincre d'outrepasser les bizarreries de la partie studio pour vous conseiller un éventuel achat, quand bien même on y retrouve le classique des classiques, "Astronomy Domine".

Ils l'ont donc fait, ils ont osé. Le résultat de cet album complètement délirant, ce sont trois titres (enfin 'passages', sinon j'écourte à deux) géniaux pour un océan de délire inutile. Si vous êtes à la recherche de l'album parfait, faites demi-tour, Ummagumma est plein de ces grands moments de solitude à la "FX" de BLACK SABBATH ou "The illusion" de KING CRIMSON, toutes ces petites choses expérimentales qui n'ont finalement abouti à rien. Pourtant, dans le désastre constitué, Ummagumma est salvateur, nécessaire. Il est le grain et l'ivraie, représente cette espèce de masse grossière que l'on nomme cocon et dont sortira un superbe papillon. Malheureusement, c'est un album que l'on achète souvent 'pour la collection', moi le premier. Allez, un petit coup de "The Narrow Way - part III" pour se consoler.

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- David Gilmour (chant, guitare)
- Roger Waters (chant, basse)
- Nick Mason (percussions)
- Richard Wright (claviers)


- ummagumma Studio Album
- sysyphus
1. Part One
2. Part Two
3. Part Three
4. Part Four
5. Grantchester Meadows
6. Several Species Of Small Furry Animals Gathered To
- the Narrow Way
7. Part One
8. Part Two
9. Part Three
- the Grand Vizier's Garden Party
10. Part One (entrance)
11. Part Two (entertainment)
12. Part Three (exit)

- ummagumma Live Album
1. Astronomy Domine
2. Careful With That Axe Eugene
3. Set The Controls For The Heart Of The Sun
4. A Saucerful Of Secrets



             



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