Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

Commentaires (66)
Questions / Réponses (1 / 2)
Parallhit
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

1967 The Piper At The Gate...
1968 A Saucerful Of Secret...
1969 Ummagumma
1970 Atom Heart Mother
1979 The Wall
1983 The Final Cut
1987 A Momentary Lapse Of ...
1994 The Division Bell
2014 The Endless River
 

- Style : Monkey3, Deconstruction, The United States Of America , Eloy, Mostly Autumn
- Membre : Rick Wright , Syd Barrett , Roger Waters , David Gilmour
- Style + Membre : Nick Mason

PINK FLOYD - Meddle (1971)
Par ERWIN le 31 Décembre 2009          Consultée 26460 fois

J’ai 3 ans. Mes parents m’ont nonchalamment installé avec mes voitures sur le tapis du salon, je joue avec toute l’innocence de cet âge, je ne suis pas encore obsédé par les femmes et la vie commence à peine. Maman s’approche d’un objet brillant et trafique Dieu seul sait quoi, puis s’éloigne alors que j’engage un combat actif entre mes majorettes.

Puis, le vent se met à souffler dans mes oreilles, c’est curieux car le soleil est fort, il fait chaud aujourd’hui. Un autre son me parvient, sourd et angoissant. J’entends pour la première fois de la musique, la basse de Roger Waters – mais aussi celle de Gilmour puisqu’ils sont deux à jouer - puis les synthétiseurs de Rick Wright. Je m’arrête de jouer et, assis sur le tapis, je fixe l’étrange objet rond qui tourne devant moi. Un vrombissement strident mais puissant arrive alors. C’est la guitare de David Gilmour, exceptionnelle pour cette année 1971, un son à la fois démoniaque et angélique - je suis guitariste aujourd’hui depuis plus de 25 ans. Simplement phénoménal. La batterie de Mason se joint aux forces combinées des flamants roses pour ce morceau d’anthologie qu’est "One of These Days", un des premiers morceaux 'métal' de l’Histoire – j’écoute du métal avant tout aujourd’hui encore. Jusqu’à cet interlude vocal du batteur, la voix passée dans un vocodeur ressort d’outre-tombe, grave, nasillarde et inquiétante - ne cherchez pas, oui j’écoute aussi du death metal aujourd’hui. Une pierre angulaire de la musique.

Le jeune bambin reste pétrifié d’émotion, sa vie vient de prendre une direction, même s’il ne le sait pas encore, il va aimer la musique, la guitare, le métal, et les gros rythmes megabass.

Le vent poursuit sa quête et "A Pillow of Winds" amorce alors sa calme ambiance, mais un esprit 'triste' et folk contribue à son déroulement. "Fearless" s’ouvre avec les choeurs du Liverpool Football Club - mais pourquoi j’aime tant le foot britannique et le club d’Anfield Road, on se le demande ? Petite ode sans prétentions, mais 'a fuckin masterpiece' avec sa montée de guitare en puissance contrôlée - opérée par Roger Waters ! "You'll never walk alone" putain ! Qui n’a jamais entendu le kop de Liverpool chanter cet hymne dans le chaudron d’Anfield ne sait pas ce qu’est une ambiance.

"San Tropez" est un des ovnis - quel paradoxe ! - dans cet album progressif. Le rythme entêtant et catchy soutient la voix de Waters, la guitare sourde de Gilmour s’y fait plaintive. Ah ! Cette lap steel guitar - oui j’adore utiliser un bottleneck pour faire du blues bien crasseux. Et je garderai toujours une passion pour les petits rythmes jazzy chaloupés ! Le petit piano de Wright s’en mêle, donnant une dimension 'smooth' à mourir à cette comptine.

Après l’épisode jazzy, voilà l’intermède bluesy de Meddle avec "Seamus". Et il est sympa. Vous voulez savoir si j’aime le blues ?

Evoquer "Echoes" ? J’ai le droit ? Je me sens tout intimidé à la simple idée d’en parler. Alors, je suis toujours tout petit sur le tapis du salon, voyez-vous. J’entends comme une note de piano, je ne sais pas encore que c’en est une, passée par Rick Wright dans un "Leslie". J’entends un son aquatique, une vibration sensuelle qui me parle et m’entraîne dans les profondeurs de la mer. Et la gratte ! Putain la gratte ! Encore une fois, on est en 1971, Gilmour sort pourtant les sons marins les plus beaux qui soient. Et ce sonar. Dingue ! Ce que je fais aujourd’hui ? Pilote de sous-marin de poche… Pas vous ?

Les voix de Gilmour et de Wright se mêlent pour le meilleur, dans un ensemble où douceur et passion s’entrecroisent jusqu’au fabuleux bridge. Il n’y a là aucune critique à formuler. Ce morceau parfait est le symbole de la période fastueuse de PINK FLOYD. Et dans le monde du rock progressif, personne ne s’est autant approché de la perfection. Le recueillement seul doit prévaloir. Toute la complexité du morceau ne peut être expliquée par un tout jeune enfant, mais c’est cette complexité qui va le pousser à découvrir ensuite toutes les formes de musique, d’en être amoureux jusque dans leurs aspects les plus extrêmes ou les plus incompris.

Certains pourront arguer de la faiblesse de "San Tropez" et de "Seamus". Mais je ne vois pas en quoi le jazz et le blues même simplistes devraient être interdits au FLOYD. Aucun morceau n’est dispensable. "Fearless" et "A Pillow of Winds" portent leur contribution a l’égal des autres morceaux du skeud. Et si vous trouvez "Echoes" et "One Of These Days" supérieures aux autres compositions, et bien vous avez raison, elles planent à des milliers de kilomètres au-delà des mots de la critique et des goûts, elles sont intouchables.

Jusqu’à cette pochette dont je pensais tout petit qu’elle représentait un nez. Mais non, ptit gars, c’est une oreille. C’est le sens de l’écoute, Meddle est bien plus que cela. Sans être un pur et dur du FLOYD, il semble m’avoir conduit où je suis. Si ma vie s’est ouverte à la musique un jour, je le dois sans doute à cet album, avec lequel je suis lié pour toujours. Certains sont connectés au cochon et à la Battersea d'Animals, d’autres à la vache d'Atom Heart Mother, d’autres encore à la poignée de mains pyrotechnique de Wish You Were Here ou au prisme de Dark Side..., et nombreux sont ceux qui croient être une brique dans le mur. Je suis quant à moi connecté corps et âme à l’oreille de Meddle, un des plus grands albums de musique de tous les temps.

J’ai grandi, je ne joue plus avec mes voiturettes, mais c’est aujourd’hui mon fils qui est assis avec moi sur le tapis du salon et qui écoute avec attention le vent qui débute "One of These Days".

La musique ? C’est la vie. Meddle ? C’est le premier battement d’un cœur.

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF :


HEGOA
Rêve De Papier, Partie 1 - Rime à Rien (2018)
Rock progressif lyonnais, conceptuel et coloré.




KANSAS
Leftoverture (1976)
Raison d'État


Marquez et partagez





 
   ERWIN

 
   DAVID
   MARCO STIVELL
   MONSIEUR N
   SUNTORY TIME
   WALTERSMOKE

 
   (6 chroniques)



- Roger Waters (basse, chant)
- David Gilmour (guitares, chant)
- Nick Mason (batterie, percussions)
- Richard Wright (synthés, chant)
- Pater Bown (ingénieur du son)


1. One Of These Days
2. A Pillow Of Wind
3. Fearless
4. San Tropez
5. Seamus
6. Echoes



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod