Après un Atom Heart Mother pas brillant du tout, Pink Floyd repart aussi vite, comme tant de collègues de l'époque, et propose dès 1971 Meddle. Le troisième album de la seconde vie des Flamants Roses est pour ainsi dire une réussite, tout comme le grand Ummagumma, même s'il est par moments bien faibles.

Ainsi, difficile de se sentir floué quand Meddle commence avec l'un des morceaux de référence de PF. "One of these days" a tout de l'ouverture féroce et puissante : un morceau qui commence de manière douce, avec ces fameuses basses jouées par Waters ET Gilmour, avant une montée en puissance jouissive et un final remarquable. Cependant, après ça, on a tendance à trop vite oublier le reste de la face A. C'est à moitié compréhensible avec "A Pillow of Wind" et "Fearless", et encore, on est loin du remplissage. "San Tropez" est un honnête morceau décontracté et agréable, le seul malheur de ce passage easy listening étant de se trouver sur un disque de virtuoses progressifs dont on attend du grandiose. Enfin, "Seamus" est anecdotique mais sympa, avec les jappements canins plutôt drôles.

Et puis il y a "Echoes".

À titre personnel, je considère faire partie des rares à ne rien comprendre au succès de cette suite. Les écoutes successives, le parallèle avec 2001 : l'Odyssée de l'espace n'y ont rien fait, à part une intro remarquable et des ambiances très belles, et bien il n'y a là rien d'incroyable. Ceci étant, il est aisément compréhensible qu'à l'époque "Echoes" ait pu faire un flambard, tant il montrait un Pink Floyd innovant et assoiffé de découvertes musicales qui justifient clairement son appartenance au rock progressif, et pas de seconde zone.

Meddle, soyons francs, est une réussite franche et sincère. "Echoes" est certes surestimé, mais disons qu'il fait quand même partie des rares morceaux dont la hype est méritée, et la face A se trouve être un solide moment à écouter. Du coup, il aurait été intéressant que Pink Floyd continue sur sa lancée en studio, ainsi serait-il devenu l'un des meilleurs groupes de tous les temps. Mais la suite prouvera que non, que PF sera plus tenté par les stades qu'autre chose. Dommage.