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1969 Ummagumma
1979 The Wall
1983 The Final Cut
1987 A Momentary Lapse Of ...
1994 The Division Bell
2014 The Endless River
 

- Style : Monkey3, Deconstruction, The United States Of America , Eloy, Mostly Autumn
- Membre : Rick Wright , Syd Barrett , Roger Waters , David Gilmour
- Style + Membre : Nick Mason

PINK FLOYD - The Wall (1979)
Par LUDO le 18 Avril 2005          Consultée 41641 fois

Chroniquer The Wall, pas facile quand même, hein ? Je me suis dit, pour cette chronique, que je vais vous sortir un texte hyper bien foutu, vous immerger dans le concept avec une vision bien personnelle de l'album. Seulement, quand on tète du PINK FLOYD depuis si longtemps, on est un peu formaté par tous les films, spectacles, reportages, livres, animations ayant un rapport avec The Wall. Donc, ça ne s'annonce pas évident. Dans tous les cas, vous me pardonnerez d'avance tous les superlatifs, adjectifs dithyrambiques et autres compliments que j'ai à exprimer, la critique n'est pas aisée avec cet album. Il est juste un goût amer que je garde dans la bouche chaque fois que j'évoque ce monstre, mais on y reviendra en conclusion.

1977 voit la sortie d'Animals, un des meilleurs PINK FLOYD, peut-être même LE meilleur (au moins ex-aequo avec Dark Side of The Moon, et s'ensuit une tournée extraordinaire. Au cours d'un concert, se produit la bavure : Roger Waters, en public pourtant l'incarnation du flegme anglais, crache sur un spectateur des premiers rangs. On peut supposer que c'est suite à cet 'incident' qu'a émergé de l'esprit de Waters cette idée pharaonique de construire un mur entre le public et le groupe.

Au-delà du concept, cette idée donne vie à cet album, torturé, dictatorial, paranoïaque, subversif, mais bougrement génial et bouleversant. Sur fond de guerre et de totalitarisme, Waters nous compte les mésaventures d'un pauvre homme tourmenté, Pink, qui se referme petit à petit aux confins d'une douce folie.
C'est au cours de la première partie de l'album qu'il construit son mur protecteur, derrière lequel il se cache et s'exclut. Que le spectacle commence ! "In The Flesh ?" explose sous les guitares et les synthés, rythmé par une batterie martiale annonçant le lâché d'obus des bombardiers en piqué. On attend l'explosion, elle arrive sous la forme de pleurs de nourrisson.

Flash-back.
L'heure est venue d'assembler les briques une par une... Pink construit son mur. Le souvenir d'un père sur "Another Brick In The Wall (part 1)", empli d'échos et de résonances. L'école, les profs, violents, humiliants, l'heure de la révolte a sonné. Le cri est donné avec le tubesque "Another Brick In The Wall (part 2)", véritable pamphlet contre le système éducatif, sur un rythme très funky et repris en choeur par des écoliers, pour se terminer par un solo anthologique très inspiré sur fond de nappes de synthés.

La tonalité d'un téléphone occupé retentit, comme un retour à la réalité, mais on en réchappe facilement grâce aux doux accords acoustiques de "Mother", vers qui on trouve un havre de paix, de conseils, de protection.
Le ciel s'obscurcit alors, sur fond de moteurs d'avions, d'arpèges de guitares et de synthés lugubres. On sombre encore plus sur "Empty Spaces" rythmé par un beat glacial et militaire et cette guitare si coulante, aiguë et angoissante.
Pink et les femmes, enfin LA femme, la 'petite' brique qui va le faire sombrer. Un désir, un pêché, des envies, expiés dans l'agressif "Young Lust". L'amour, qui s'efface petit à petit, un malaise émerge sur les notes d'un synthé lugubre, jusqu'à l'explosion, le ras-le-bol ("One of My Turns"). Vient le temps des regrets, un piano sombre, une respiration, les longues plaintes de Waters qui crie son désespoir sur "Don't Leave Me Now". Le point de non-retour est atteint et la tristesse éclate avec cette guitare qui pleure littéralement.
La colère s'exprime avec "Another Brick In The Wall part 3", c'en est trop, le mur s'achève sur une chanson quasi suicidaire, sur quelques notes de basses, "Goodbye Cruel World".

La deuxième partie s'ouvre sur une des plus belles chansons de l'album, "Hey You" partagé entre accords et arpèges acoustiques de toute beauté et un solo électrique rempli de douleurs. Pink est complètement refermé sur lui-même, désespérément seul. "Nobody Home" exprime sa mélancolie au travers d'un piano grandiose. Des arrangements symphoniques font leur apparition, tour à tour discrets ("Nobody Home", "Vera") ou alors carrément grandiloquents ("Bring The Boys Back Home").
Tel un réveil, la tonalité du téléphone retentit, et "Confortably Numb" émerge, peut-être LE plus grand titre du FLOYD, morceau à l'atmosphère sereine, porté par les violons, pour se terminer par un miracle, David Gilmour, comme touché par la grâce, entame certainement son plus beau solo, rageur et au feeling extraordinaire, inoubliable, indétrônable. Mais quelle frustration de l'entendre s'évanouir aussi vite alors qu'il prendra des dimensions presque orgasmiques en concert !

La suite de la seconde partie baigne dans une ambiance de totalitarisme dérangeant avec tout d'abord une reprise de "In The Flesh !" où Waters harangue la foule, le désormais classique "Run Like Hell", "Waiting For The Worms" rythmé tel une marche militaire, le tout accentué par les directives de Waters scandées dans le porte-voix.
Arrive alors la curiosité de l'album, le procès de Pink ("The Trial"), véritable opéra (genre que Waters affectionne), qui se termine par la chute du mur. L'espoir renaît alors, avec la douce mélodie de "Outside the Wall".

Il faut le dire, ce concept-album est quasiment parfait en tout point, et reste à mon humble avis inégalé. Seulement voilà, et c'est une opinion strictement personnelle, Waters signe avec cet album la fin de PINK FLOYD, du grand PINK FLOYD. The Wall est SON oeuvre, pas celle d'un groupe. On le sent déjà guidé par des idées et des concepts que l'on retrouvera tout au long de sa carrière solo. En partie à cause de lui, de son perfectionnisme et de son hégémonie, des tensions ont éclaté, entraînant petit à petit le groupe dans un gouffre qui portera bien son nom, "The Final Cut". Mais le FLOYD est déjà entré dans l'Histoire et c'est le plus important !

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   (5 chroniques)



- Roger Waters (chant, basse)
- David Gilmour (chant, guitare, synthé, basse)
- Richard Wright (synthés)
- Nick Mason (batterie)
- Bob Ezrin (arrangements orchestraux)
- Michael Kamen (arrangements orchestraux)
- Bruce Johnston (choriste)
- Joe Chemay (choriste)
- Jim Haas (choriste)
- John Joyce (choriste)
- Stan Farber (choriste)
- Toni Tennille (choriste)
- Islington Green School (chorale d'enfants)


1. In The Flesh?
2. The Thin Ice
3. Another Brick In The Wall (part 1)
4. The Happiest Days Of Our Lives
5. Another Brick In The Wall (part 2)
6. Mother
7. Goodbye Blue Sky
8. Empty Spaces
9. Young Lust
10. One Of My Turns
11. Don't Leave Me Now
12. Another Brick In The Wall (part 3)
13. Goodbye Cruel World

1. Hey You
2. Is There Anybody Out There?
3. Nobody Home
4. Vera
5. Bring The Boys Back Home
6. Comfortably Numb
7. The Show Must Go On
8. In The Flesh!
9. Run Like Hell
10. Waiting For The Worms
11. Stop
12. The Trial
13. Outside The Wall



             



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