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HARD-BOP  |  COMPILATION

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Miles DAVIS - Dig (1956)
Par DERWIJES le 9 Août 2019          Consultée 1008 fois

Du temps que passa Miles DAVIS à Paris, l'histoire a retenu sa collaboration légendaire avec Louis MALLE. Mais pour le trompettiste, le plus important a été le respect qu'il reçut dans notre ville lumière.
On peut alors comprendre que le retour à New-York a dû être rude. Revenir à la ségrégation américaine après y avoir échappé. Certains y voient d'ailleurs la raison pour laquelle Miles se remit à consommer abusivement de l'héroïne, une addiction qui allait le poursuivre pour encore un bon moment.

Son retour s'accompagna néanmoins d'une décision : le be-bop, c'est fini. S'il s'était déjà émancipé de son ami et mentor Charlie PARKER en développant le cool jazz, il était temps d'aller plus loin dans l'exploration de ce genre. Réunissant quelques musiciens, il commença l'exploration de ce qui allait devenir le hard-bop. Fini, les morceaux courts et concis, place à des jams étendues sur des standards du jazz.

Voilà Dig dans les (très) grandes lignes : un album de hard-bop habité par la drogue ravageant les musiciens. Honnêtement, ce n'est pas un disque essentiel du corpus Davisien, mais si nous en parlons aujourd'hui, c'est pour son line-up.
Voyez donc : nous retrouvons Art BLAKEY à la batterie, collaborateur habituel de Miles à l'époque. Il y a aussi Sonny ROLLINS au saxophone dans l'une de ses toutes premières apparitions. Mais surtout, Dig est le premier album où figure Jackie McLEAN. Pour les aficionados du saxophoniste, cela suffit à en faire un incontournable.

Attendez-vous pourtant à être déçu. Sur Dig, ce sont Miles DAVIS et Sonny ROLLINS qui se taillent la part du lion. Cela s'entend sur le morceau éponyme où ils s'échangent leurs solos au fur et à mesure, montant la pression jusqu'à l'apothéose finale où les deux instruments se rejoignent en unisson (cette phrase n'avait pas le même sous-entendu dans ma tête). Ou encore sur "Denial", constitué d'une série de courts solos lancés brutalement par la trompette que le saxophone reprend. Tendez l'oreille et vous pourrez entendre le sax alto de McLean s'inviter discrètement à la fête ici et là.
Mais, c'est malheureusement la batterie qui en souffre le plus. Art Blakey nous régale pourtant de son talent, mais la production de l'album ne cesse de lui couper l'herbe sous le pied, interrompant brusquement ses solos ou le cachant en arrière-plan. Oui, la production reste très moyenne. Même la ré-édition de 1965 remastérisée par le grand Rudy Van Gelder ne parvient pas à réparer les pots cassés. Le son y reste caverneux et même froid, comme s'ils avaient enregistré dans un studio d'enregistrement beaucoup trop large. La faute aux matériaux d'origine ? En plus des deux 33-tours, certains morceaux proviennent d'autres horizons : "Denial" était ainsi sorti uniquement en single, "It's Only A Paper Moon" et "Dig" proviennent de The New Sounds, alors que "Conception", "My Old Flame", "Bluing" et "Out of the Blue" étaient intégrés à l'origine au disque Blue Period.

En dehors des titres déjà abordés, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. La majorité des titres sont mollassons et joués sans passion, comme si les musiciens s'échauffaient, avec quelques fulgurances éphémères ça et là.
C'est d'autant plus dommage que trois des sept morceaux (sur l'édition CD du disque) sont des compositions originales de Miles DAVIS, alors qu'ils semblent plus inspirés sur les reprises de quelques standards, parmi lesquels le classique de Broadway "It's Only A Paper Moon".
Au final, Dig est plus intéressant pour ce qu'il représente que pour ce qu'il contient : le son de jeunes musiciens ambitieux qui tentent de se tailler une place dans le monde changeant du jazz et tissent des relations musicales.

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   DERWIJES

 
  N/A



- Miles Davis (trompette)
- Jackie Mclean (saxophone alto)
- Sonny Rollins (saxophone ténor)
- Walter Bishop, Jr. (piano)
- Tommy Potter (basse)
- Art Blakey (batterie)


1. Dig
2. It's Only A Paper Moon
3. Denial
4. Bluing
5. Out Of The Blue
6. Conception
7. My Old Flame



             



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