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- Style : Elvis Presley , Eddie Cochran , Gene Vincent , Stray Cats, Buddy Holly , Little Richard, Ricky Nelson , Bill Haley And His Comets, Johnny Cash

Jerry Lee LEWIS - Killer Country (1981)
Par ERWIN le 12 Avril 2020          Consultée 974 fois

Les soucis de santé seraient-ils loin derrière lui que le killer se remet à poser tel un jeune premier sur la couverture de son dernier né ? Tout le laisse à penser. En tout cas, le voilà tout apprêté, comme s'il songeait à se transformer en pasteur évangéliste, à la Jimmy Swaggart, son cousin. On assiste ici au retour du producteur Eddie Killroy, celui-là même qui avait relancé la carrière de Jerry Lee en 68, en le transformant en artiste country. Entre ça et le titre, le doute n'est pas permis, le Louisianais s'est replongé dans sa passion première. Le mythe raconte que LEWIS aurait enregistré un autre album rejeté par Elektra, et qui circule encore aujourd'hui sur de vieilles K7 sous le manteau. Bref, le torchon brûle, et il faudra trouver une autre maison pour payer la pension de l'insupportable pionnier.

Voyez donc cette version boogisé du "Folsom Prison Blues", bien tressautante. Le violon en rajoute mais on est bien loin de Johnny CASH. On pourrait dire qu'elle est plus couillue que l'originale, moderne mais oui ! Un moment fort sympathique qui remémore à tout un chacun combien Jerry Lee LEWIS est un interprète de folie, faisant siens de nombreux classiques ! En ces fières années, rares sont les titres où il ne s'interpelle pas dedans d'ailleurs – un seul d'ailleurs : "Too Weak to Fight", dingue non ? - écoutez-le, l'égocentrique !

L'autre instant à retenir de ce disque est sa version de "Over The Rainbow". Posons l'engin : d'un côté Judy GARLAND, ses couettes et l'esprit de conte fantastique du magicien d'Oz au Kansas, centre du monde de la musique – quoi vous n'avez pas entendu parler de MANILLA ROAD, de KANSAS et de MOONDOG ? Blaireaux va ! -, de l'autre, ce vieux déglingué alcolo drogué trousseur de jupons, violent et amateur d'armes... Oui, il a tous les vices, et comme St Pierre n'en veut pas là-haut il est toujours là, le diable ! Et cette version improbable donc, pleine de toute sa verve incroyable, mordante, moqueuse, paradoxale. Ah c'est beau pour sûr ! Ne partez pas sans l'avoir écouté ! Oui, il parvient à citer son prénom là encore ! Non, il ne respecte rien !

Plusieurs titres nous transportent dans les plaines du middle west : ainsi la charmante "I'd Do It Again", toute de tranquillité vêtue. Puis entre doowop et country "Too Weak To Fight", voilà de la vraie musique ricaine, celle qui n'a jamais traversé l'océan Atlantique. La voix du chanteur y est superbe. La joie et l'ambiance sont les mêmes sur "Change Places with Me", avec son petit refrain scandé par Jerry Lee et le piano qui gronde, très sympa. Le single "Thirty-Nine and Holding" est sans doute le plus mainstream du lot avec son refrain taillé pour les charts où il atteindra la sixième place, pas mal pour un vieux crouton ! Tout ceci est de bon aloi mais rien de bien révolutionnaire ! Le Louisianais redescend vers la Nouvelle-Orleans sur "Mama, This One's for You", avec cuivres, piano et lap steel, une chanson légère pour maman !

Quelques élans rock ? Oui, nous avons même un vrai boogie dans le coin, il s'agit de "Juke Box Junky". La bonne humeur est là, mais nous sommes loin de ses meilleurs élans, même le solo est un brin statique. "Let Me on" est un titre de boogie country, lap steel et basse galopante sur un refrain très entraînant, et un solo de piano rageur. Le mid tempo "Late Night Lovin' Man" donne envie de taper du pied, normal que le killer ralentisse de temps en temps non, mais ça reste bien sympa ! Et cette manière invraisemblable qu'à ce mec de toujours faire tourner ses chansons autour de lui, c'est quelque chose ! Là encore, c'est écoutable mais sans crier au génie.

Si vous avez bien suivi, vous savez qu'il faut voler cette version de "Over The Rainbow" là où vous voulez les gars, Jerry Lee LEWIS n'a besoin de personne pour être un des pires êtres humains au monde, croyez-moi, inutile de lui refiler des royalties ! Alors, pas de doutes, on est bien dans son pays, le "pays du tueur", et malgré sa personnalité détestable, on ne peut que sourire en l'écoutant. C'était le dernier volume pour Elektra, petite parenthèse dans sa crise de la quarantaine. Mais ce n'est pas fini, le tueur a encore du temps devant lui ! C'est donc un 3 très équilibré qui plaira aux amoureux de country.

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   ERWIN

 
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- Jerry Lee Lewis (chant-piano)
- David Kirby (guitare)
- Duke Faglier (guitare)
- Steve Chapman (guitare)
- Kenny Lovelace (violon-guitare)
- Bobby Thompson (banjo-guitare acoustique)
- Russ Hicks, Stu Basore (steel guitare)
- Bobby Dyson (basse)
- Bunky Keels (electric piano-organ)
- Jimmy Isbell (drums-percussions)
- The Lea Jane Singers (backing vocals)
- John Gobe, Rex Peer, Terry Mead (cuivres)
- Shelly Kurland (cordes)


1. Folsom Prison Blues
2. I'd Do It Again
3. Jukebox Junky
4. Too Weak To Fight
5. Late Night Lovin' Man
6. Change Places With Me
7. Let Me On
8. Thirty-nine And Holding
9. Mama, This One's For You
10. Over The Rainbow



             



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