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Jerry Lee LEWIS - Young Blood (1995)
Par ERWIN le 28 Avril 2020          Consultée 958 fois

Sérieux... Je me répète je sais, mais cette photo ! Nous sommes dans l'année de ses soixante printemps, et cela fait maintenant deux ans que Jerry Lee LEWIS a choisi de s'installer en Irlande pour incompatibilités d'humeur avec l'IRS dans son beau pays natal. Cela ne l'empêche nullement de poser tel le pape devant son lac personnel, assis sur son canapé à lui, et oui, un tel paysage champêtre, ça surprend quand on connaît le bonhomme, mais nous voici à Nesbit dans son ranch du Mississippi ! Son emploi du temps est tout tranquilou, et depuis le flop de son dernier opus en date I Am What I Am en 84 – Onze ans déjà ! - , le Killer s'est acoquiné avec ses potes Johnny CASH, Carl PERKINS et Roy ORBISON pour sortir le Class Of 55 - nous y reviendrons -.

En 89 c'est le moment historique ou sort le film autobiographique "Great Balls Of Fire" avec l'épatant Dennis Quaid dans le rôle de Jerry Lee, qui s'en sort pas mal. Le film présent l'avantage de mettre en scène des instants magiques de la carrière du vieux pionnier, comme cet épisode ou il fout le feu au piano pour déchaîner le public et provoquer la fin du concert avant le passage du rival Chuck BERRY. Et invariablement on revient au bon dieu, puisque c'est aussi l'époque ou son cousin Jimmy Swaggart devient le plus grand évangéliste américain, et fait pleurer les masses décérébrées devant leur écran le dimanche matin, à la grande rage de son cousin... Qui revient finalement aux Memphis studios pour mettre en boite ce Young Blood avec ses potes James Burton et Kenny Lovelace aux guitares !

On ne change pas une méthode qui satisfait l'artiste, alors on parle de Jerry Lee sans cesse, ça donne : "I'll never Get Out Of This Life Alive", qui est une bonne blagounette, un mi-rock mi-tonk en mid tempo, plutôt sympa pour débuter cette livraison, mais le solo de James le fait plus que celui de piano, qu'est-ce à dire ! L'éponyme "Young Blood" se veut bien moderne, n'est-ce pas d'ailleurs la signification du titre ? Ah le vieux cochon aimera toujours la chair fraîche pour sur ! "Goosebumps" dépote plus, on note une certaine inflexion "logique" sur la voix du Killer, qui a perdu en agressivité. Cela reste de la bonne came et ce rock endiablé bien servi par un son moderne est très agréable, avec un piano qui déchire bien, le seul vrai titre de gloire de cette galette au final !

Il y a donc beaucoup de boogies au tempo ralenti, et oui, c'est ça l'age ! Les roucoulades reprennent de plus belles sur "Crown Victoria Custom'51", bien foutu ce petit Boogie, on s'y laisse avoir. Une histoire de bagnole évidemment ! Nous avons aussi "High Blood Pressure" ou il évoque à nouveau ses réactions de vieux croulant lorsque une jeunette s'approche de lui ! "Down The Road A Piece" est légèrement plus trépidant, mais on sait qu'elle est le fond de commerce du killer dorénavant ! Les titres se ressemblent certes un peu mais restent de bon aloi comme "House Of Blue Light".

Il accuse le coup sur "Restless Heart", ou il dépeint sa vie et ses voyages. La santé le préoccupe, c'est évident, et sa si belle voix souffre légèrement plus qu'auparavant. Un petit country mainstream tranquille. On est d'ailleurs peinards et bien péquenôts sur "One Of Them Old Things" ou il ne manque plus que les yodelisations du chanteur ! Il y a un seul slow countrysant, plutôt traînaillant, "Miss The Mississippi And You", mais la voix est restée belle. "Gotta Travel On" est le seul tonk rapide du lot, avec qui plus est un super solo de piano !

Le fiddle de Kenny Lovelace et la lap steel sont en bonne place sur "It Was The Whiskey Talkin To Me" que vous aurez peu-être entendu sur la BO de Dick Tracy. Tout ceci est taillé pour les charts country folks du pays de l'oncle Sam, voyez donc cette ambiance New Orleans lors du solo cuivré ! "Poison Love" repart sur un rythme que les Blues Brothers ont popularisé au début des eighties et enfin, le voilà à proposer sa version du "Things" de Bobby DARIN, lui qui était aux antipodes du teenage idol ! Pas dément mais cool.

Soixante ans ! Imaginez donc ! On n'aurait jamais pensé que le vieux saltimbanque du rock'n'roll tiendrait si longtemps ! Il est pourtant bel et bien là, certes, la livraison ne se démarque pas particulièrement par son originalité, on retrouve l'habituel blend de Country, de Rock de Boogie du pionnier, et je n'ai qu'un nom à vous donner pour la cause, celui de "Goosebumps". Mais Jerry Lee LEWIS ne démérite en aucune manière, sa voix a bien sur vieillie, mais la performance reste agréable et sans temps mort. Cet album de 95 se situe donc dans une moyenne très acceptable.

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   ERWIN

 
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- Jerry Lee Lewis (chant-piano)
- James Burton (guitare)
- Buddy Harman (batterie)
- Kenny Lovelace (guitare-fiddle)
- Andy Paley (batterie)
- Joey Spampinato (basse)


1. I'll Never Get Out Of This World Alive
2. Goosebumps
3. Things
4. Miss The Mississippi And You
5. Young Blood
6. Crown Victoria Custom'51
7. High Blood Pressure
8. Restless Heart
9. Gotta Travel On
10. Down The Road A Piece
11. It Was The Whiskey Talkin To Me
12. Poison Love
13. One Of Them Old Thing
14. House Of Blue Lights



             



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