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Jerry Lee LEWIS - She Still Comes Around (1969)
Par ERWIN le 12 Juin 2020          Consultée 1103 fois

L'histoire de cet album commence par l'analyse de sa pochette qui montre que le seul et unique Killer de la musique populaire est passé du statut de superstar du rock and roll à celui de grand espoir de la country. Nous avions tout d'abord des photos flashy inhérentes à son statut de départ, puis cela s'est ruralisé, et nous voici aujourd'hui aux prises avec une image marronâsse prise dans un motel sordide, visiblement au bord d'une highway quelconque. Le miroir reflète l'image de notre ex-star en proie à des conflits qui ressemblent aux fléaux classiques de l'Amérique des seventies : l'alcool, la drogue, la solitude, les soucis d'argent. Pas flamboyant n'est-il pas, mais sans doute cela a-t-il vocation à changer son image dans l'esprit des fans de country, finalement l'image d'un homme normal.

En effet, le succès inespéré de son précédent album a conduit l'artiste à changer son fusil d'épaule. Il ne vend pas son âme au diable – non là c'est le contraire – mais se lance dans une quête invraisemblable pour regagner définitivement le sommet des charts et l'amour de ses fans après une décennie de vaches maigres. Alors préparez-vous à accueillir ce nouvel opus country de bout en bout !

Et ça marche du diable ! Un ton presque débonnaire instille "She Still Comes Around" - 2eme au billboard-. On se surprend à constater la facilité avec laquelle Jerry Lee campe ce personnage résigné aux antipodes de la flamboyance de sa personnalité de base, mais c'est cette portion de fragilité qui va le révéler pour la seconde fois au public américain, et faire de lui la plus bankable des stars de la country de ces années. Quel revirement du destin ! "To Make Love Sweeter For You" atteint rapidement la première place du billboard. Quel rebond ! La chanson est mignonne : Jerry Lee transformé avec un talent consommé en crooner countrysant n'y est pas vraiment lui-même. Disparue l'agressivité. Il suffisait de ce changement radical pour que les gens s'identifient à notre maintenant très aimable Louisianais.

Et que vaut cette resucée de "Let's Talk About us" - composé par le grand Otis Blackwell - des années fastes de chez Sun ? La piano entame le boogie, les choeurs doowopisent et l'ambiance s'affiche clairement à la bonne humeur. Le Killer cabotine à souhait sans se fourrer au beau milieu. C'est super agréable, et comme à l'accoutumée, on se dit "mais quel talent ce mec" ! Je préfère cette version à l'originale, avec un Jerry Lee plus goguenard que jamais. Cela dit, nous avons aussi un peu d'autobiographie avec la "Louisiana Man" de RUSTY and DOUG, ça faisait longtemps ! Chassez le naturel, le voilà qui revient au volant de sa Rolls Royce corniche en terrifiant les flics de l'highway du coin ! Quelle bonne humeur, quelle vista !

On est laidback sur "They're Playing My Song" et franchement endormis sur "I can't Get Over You". Quel étonnement de voir notre infernal artiste s'adapter à une country classique et somme toute pas du tout rebelle, bien en accord avec la vie rangée de l'Américain moyen. Jerry Lee a toujours soutenu avoir fort peu abusé de l'alcool dans sa vie.- ?!?!?- Alors diantre ! Quelle n'est pas notre surprise lorsqu'on entend sa charmante version de "There Stands The Glass" de Webb PIERCE. Allez, on t'a reconnu man, on sait bien que c'est le premier de la journée. Mais sera-ce le dernier ? Rien n'est moins sûr ! Quel acteur, on serait presque tenté de le croire, et sa voix est un vrai miracle !

On nage dans l'esprit ricain sudiste le plus pur avec "Out Of My Mind". Le chanteur y donne l'impression de se balader avec sa gratte le long d'une route. Le ton se veut plaintif, le piano sobre. La lap steel retentît dans le lointain. Un condensé du monde des cowboys ! Les roucoulades du piano et de la lap steel continuent sur "Release Me", sur le thème de l'amour perdu et de la route. Il continue de rouler tout le monde dans la farine, mais il le fait tellement bien sur ce quasi rocksteady dégoulinant d'un piano vagabondant au gré des humeurs badines de l'ex-Killer ! Et ça continue avec la "Today I Started Loving You Again" de Merle HAGGARD. Enfin, "Echoes" écrite par sa petite sœur Linda Gail est finalement le symbole d'un nouvel homme qui ne donne plus de coups de pieds dans son piano, qui ne lève plus le coude à n'importe quelle occase, qui ne drague plus tout ce qui porte jupette, et qui lit sa bible plus de dix fois par jour, dixit le principal intéressé !

C'est tout de même fou ! Mais comment diantre fait cet hurluberlu échappé d'un enfer quelconque pour s'imposer quel que soit le genre de musique qu'il propose ? Vous allez me rétorquer avec raison qu'il ne compose pas grand chose, comme son voisin du Mississippi, le king ELVIS. C'est bien sur son seul talent d'interprète que Jerry Lee LEWIS impose sa marque dans l'histoire de la musique populaire. Rien à faire, je ne parviens pas à être sévère avec ce gars. Suis-je partial ? J'ai pourtant l'impression que non. C'est donc un nouveau 4.

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   ERWIN

 
  N/A



- Jerry Lee Lewis (chant-piano)
- Kenny Lovelace (guitare)


1. To Make Love Sweeter For You
2. Let's Talk About Us
3. I Can't Get Over You
4. Out Of My Mind
5. Today I Started Loving You Again
6. She Still Comes Around
7. Louisiana Man
8. Release Me
9. Listen, They're Playing My Song
10. There Stands The Glass
11. Echoes



             



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