1969 est la grande année du retour du Killer Jerry Lee LEWIS au sommet des charts... de la country ! Sa boitE de production smash sort trois albums par an, tous plébiscités par critique et fans, indubitablement, le phénix de Louisiane est renaît de ses cendres. Mais c'est aussi l'année ou Sam Philips, patron de Sun records à Memphis vend son affaire a Shelby Singleton. Ce dernier découvre un trésor inestimable dans les cartons de la boite de Memphis, et notamment une liste immense d'oeuvres jamais publiés en 33 tours de Johnny CASH et Jerry Lee LEWIS. Vue la tournure des événements ces derniers temps, on ne va pas de gêner ! Tout ceci doit profiter au chaland !

D'ailleurs, il convient de repréciser à quel point la discographie des pionniers est à ce niveau problématique. Le succès du 45 tours ne s'est pas démenti pendant les fifties et dans le cas de LEWIS, un paquet de titres n'existe que sous le support du 45. Il va nous falloir faire preuve de patience pour en terminer avec notre cher artiste. En attendant, cette tache ardue se poursuit avec la sortie de ce Golden Cream Of The Country, marqué par le sigle légendaire en haut à droite de cette nouvelle pochette champêtre.

On redécouvre donc certains titres plus ou moins connus du grand public : d'ailleurs, Jerry Lee LEWIS devient un émule de Marty McFly en cette année 69 puisque des singles des sixties comme "She even Woke Me Up" téléscopent ceux des fifties comme "One Minute Past Eternity" au sommet des charts ! C'est gonflé mais c'est fort ! Il n'y a qu'un seul Killer, trésor de la musique populaire mondiale ! On redécouvre la ciselée "Home", dans un registre qu'on ne lui connaissait finalement pas. Quelle pusillanimité ! Ce mec sait tout faire ! Je sais, je passe ma vie à m'extasier devant ce type abject ! Bah c'est son aspect complètement hors de contrôle et rebelle qui me parle ! La "Rambling And Rose" popularisée par Nat King COLE trouve un écho positif dans cette version du Killer agrémentée de choeurs doowop.

Le petit piano et le ton tonky de "Invitation To Your Party" ne sont d'ailleurs guère rock'n'roll, pas assez pour en faire un succès des fifties. D'ailleurs le single sorti en single en 62 dans l'indifférence générale, "How's My Ex Treating You" renaît ici de se cendres, le sujet vraiment marrant de cette chanson goguenarde le fait vraiment, il fallait lui rendre justice tant elle est taillée pour Jerry Lee ! Si le ton de son chant s'est peu à peu adapté au registre de la country et qu'il tonne moins souvent qu'auparavant, le piano sait rester dégoulinant et brillant comme sur le mid tempo "I Can Trust Me In Your Arms Anymore", bien agréable. Le duo de Jerry Lee et Linda Gail a—il jamais été plus roots que sur cette version de "Seasons Of My Heart", Pas sur, les deux frangins ont font des tonnes sur ce titre de Georges JONES.

Hélas on connaît déjà tout le reste ! Les deux classiques de Hank WILLIAMS sont présents sur les plages de ses deux premiers albums, ils représentent à merveille l'héritage culturel de ce dernier sur son descendant naturel Jerry Lee LEWIS, ainsi "Jambalaya" nous permet faire la transition entre Hillibilly et Rock'n'roll avec les deux versions des artistes, l'évolution est évidente, le résultat tangible. "Cold Cold Heart" lui permet d'affirmer toute la chaleur de sa voix, mais bon, des redites ! La version ici présente de "Frankie And Johnny" nous renvoie en revanche aux débuts du rock'n'roll avec une guitare incisive et un Jerry Lee qui cabotine comme lui seul sait le faire. La reprise de Dorsey BURNETTE "As Long As I Live" est tout à fait magnifique. mais était déjà sur son deuxième opus paru en 60 ! J'aurai préféré avoir "It Won't Happen To Me" pour monter la note !

Un complément de discographie, ça reste une bonne nouvelle pour tout amateur de Jerry lee LEWIS qui se respecte ; mais les producteurs sont des chacals qui tentent aussi de nous refourguer de la vieille came déjà en notre possession par la même occase. Il y aurait eu mieux à faire... Man attendant ce premier envoi de enregistrements sun "posthume" nous permet de commencer modestement la complétude de sa discographie. Nous allons donc rester sur un aimable trois.