Bon, ça devait arriver. Chapman en a eu ras la casquette, Carter n'a rien compris au caractère ingérable de son chanteur. En gros, tout le monde s'est barré et le filou des îles se retrouve tout seul avec un UFO qui tient plus du monocycle que de la soucoupe volante de qualité. Quand on a une personnalité de merde, qu'on accumule les bouteilles de jack Daniels et qu'on cherche à cogner sur tout ce qui bouge, que voulez-vous ? Il ne suffit pas d'avoir une voix d'or pour que le succès soit toujours au rendez-vous. Du coup, nous voici avec notre Phil en Californie à une époque où les groupes de hair metal du coin trustent les premières places des hits parades. Mike Varney, le boss de Shrapnel Records, école des shredders en herbe de ces années de gloire, a le bon goût de présenter Atomic Tommy M - Tommy McClendon - un de ces poulains prometteurs à notre forte tête et la sauce prend. On rappelle Paul Raymond - un homme qui mérite un nobel pour sa patience - et Doug Gray, et en voiture Simone.

Ne nous voilons pas la face : on est à des années lumière du niveau d'UFO d'antan. Bah oui, les claviers et rythmes basiques sont ici trop répandus pour faire un bon album digne de ce nom. Les mélodies ne sont pas mémorables. Alors, oui, certains titres attaquent plus fort comme "Meanstreets" mais restent malgré tout trop plats. On peut certes tirer du chapeau les interventions du nouveau gratteux qui tient son rang face à ses illustres anciens, mais c'est bien peu pour pallier des titres sans saveurs.

Ce n'est pas avec des titres FM, des synthés partout et peu originaux, comme sur "This Time" qui tente d'émuler un "Jump" de VAN HALEN, imaginez la rigolade, ou la médiocre "The only Ones", qu'on va trouver là de quoi se sustenter, même avec des jolis solos de guitare. En fait, les compos servent peu la voix si belle de Phil. Celles de McClendon pêchent par manque de fond, voyez plutôt l'indigence de "Name of Love" presque du sous SURVIVOR. Ou cette "One Heart" vraiment insignifiante. Oui, on apprécie les solos du nipponisant "The Only Ones" mais le résultat n'est pas à la hauteur.

La sympathique "Heaven's Gate" malgré sa débauche de riffs cache en fait une autre ritournelle FM de derrière les fagots. Or, UFO n'est pas un groupe campagnard et non, c'est un groupe de l'espace, bordel ! Donnez-nous notre dose de space rock bon sang ! "Wreckless" n'est guère plus appétissante. On aura un petit haussement de sourcil sur "Blue", mieux construite et plus à même de séduire les anciens - ouais je n'imagine pas un instant que de jeunes oreilles puissent apprécier ce hard rock FM tout kitschounet de basse extraction. Enfin cette compo est sympa, même le bridge se laisse bien apprivoiser et Tommy balance une belle sauce sur un solo d'enfer.

La soucoupe volante vient de se transformer en moissonneuse batteuse, mais même pour ce job-là, elle n'est pas géniale. C'est un tout petit 2, et pour un groupe de cette envergure, ça fout un peu les boules. La route est cependant encore longue pour le commandant Mogg et son OVNI, il y aura beaucoup d'équipages, mais pour le moment, ça rame sévère !