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 Guide Frank Zappa (1536)

Frank ZAPPA - London Symphony Orchestra Vol. 1 (1983)
Par LE BARON le 27 Mai 2016          Consultée 2675 fois

Dans « The Real Frank Zappa Book », son « autobiographie », Frank ZAPPA revient assez longuement sur son expérience des orchestres symphoniques. Approché à diverses reprises par des orchestres européens, il raconte pourquoi nombre de projets furent abandonnés, faute d'argent la plupart du temps. Est-ce vraiment l'unique raison ? N'y aurait-il pas également une distance inévitable entre l'iconoclaste américain et la tradition européenne ?

ZAPPA semble ignorer qu'en Europe on distingue encore nettement la musique dite « sérieuse » de l'autre, la populaire. Et il ne montre pas beaucoup de déférence envers cette vieille institution qu'est l'orchestre dédié à la musique classique ou contemporaine. Dans son livre, la description des différents pupitres est drôle et tout à fait irrespectueuse. Et comme d'habitude, lui qui ne vit que pour la musique, il comprend mal certaines habitudes des musiciens, notamment celle consistant à aller s'en jeter un derrière la cravate dès que possible. Lorsque l'on ajoute à cela la vieille défiance envers le syndicalisme de ZAPPA (il a toujours eu un côté poujadiste, on en parlera lorsqu'il se prendra pour un politicien), et la tendance à profiter du système de certains musiciens, on comprend que deux mondes se sont rencontrés, mais pas forcément compris.

Ce LSO Vol. 1 sonne pourtant ses retrouvailles avec une musique particulièrement exigeante. Et il est indéniable qu'il nous livre ici un très beau cadeau. Car si nous voyons un musicien venant du monde du rock passer à la philharmonie, nous sommes très loin des orchestrations pompeuses et niaises que servent habituellement cette démarche. Je pense à Pink Floyd, par exemple, ou à Deep Purple dont le passage à l'orchestre montre bien une certaine « pauvreté » d'écriture. Ce qui fonctionne grâce au son et à l'énergie du rock passe mal la rampe du son classique qui dénude les mélodies et les harmonies au point où ce qui pouvait passer pour simple mais efficace devient creux et dénué d'intérêt. Pour ZAPPA, il suffit d'écouter « Envelopes », déjà présent sur « Ship Arriving Too Late To Save A Drowning Witch » dans sa version, disons rock, pour se rendre compte que la richesse de l'écriture permet justement ce nouveau traitement sonore.

« Envelopes », donc, mais aussi « Sad Jane , "First Movement», qui ouvre l'album avec une grande élégance. Morceau quasi impressionniste qui surprend un peu : le tempo est lent, le jeu des textures est très beau, onirique même. Le deuxième mouvement, également très réussi, s'ouvre sur la batterie de Chad Wackerman. Frank ZAPPA l'a en effet embarqué dans l'aventure, de même qu'Ed Mann, son percussionniste. Il ne s'en explique pas particulièrement, mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il a souhaité « étoffer » la musique par endroits, comme s'il craignait l'ennui. Il reste ainsi fidèle à lui-même. La musique doit être assez dense pour que l'auditeur reste attentif d'un bout à l'autre de l’œuvre.

« Pedro's Dowry », déjà présent sur « Orchestral Favorites » (ou « Läther »), est également formidable. L'orchestre est excellent, et les parties de percussion brillantes et envoutantes.

La petite « faiblesse » de l'album, c'est « Mo 'n Herb's Vacation » qui semble étiré malgré de courts passages puissants (les cordes du premier mouvement). Bien sûr, les sirènes et les percussions nous font penser à Varèse, mais l'ensemble paraît presque académique par moments. On tourne un peu en rond, ce qui affaiblit le disque, puisque les trois mouvements représentent rien moins que la moitié de l'album. Dommage !

LSO reste cependant un bel album, très beau parfois, même si, à la longue, il sonne trop « propre ». ZAPPA semble s'être senti un peu à l'étroit et avoir remisé un peu de son exubérance musicale. Peut-être s'est-il malgré tout senti intimidé par l'orchestre ? Même pour un compositeur de sa stature, passer du côté de la musique « sérieuse » est une démarche importante. ZAPPA aurait sans doute aimé être reconnu comme compositeur davantage que comme olibrius rigolard et brillant. Il avait fait sienne la déclaration d'Edgard Varèse : « Present Day Composers Refuse To Die ». Et le fait qu'il ait emprunté un chemin musical plus « accessible » après ses premiers albums, notamment « Lumpy Gravy », n'a pas fini de faire débat parmi les amateurs. Ce disque est pour eux, quel que soit le bord sur lequel ils se situent, pour alimenter leurs échanges.

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   LE BARON

 
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- Kent Nagano (direction)
- The London Symphony Orchestra
- David Ocker (clarinette)
- Chad Wackerman (batterie)
- Ed Mann (percussions)


- london Symphony Orchestra Vol. 1
1. Sad Jane
2. Pedro's Dowry
3. Envelopes
4. Mo'n Herb's Vacation



             



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