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 Guide Frank Zappa (1670)

Frank ZAPPA - London Symphony Orchestra Vol. 2 (1987)
Par LE BARON le 16 Août 2016          Consultée 3059 fois

4 ans après sa rencontre avec le LSO et un premier album, ZAPPA publie un deuxième opus extrait des mêmes séances. Il s'agit donc d'un disque de 1987 proposant un enregistrement de 1983. Les dates ont cependant peu d'importance, on sait que le temps est une donnée secondaire dans la discographie de ZAPPA. En revanche, la chronologie a du sens. Et cet album de musique avec orchestre symphonique fait suite à « Jazz From Hell », entièrement composé et joué au Synclavier. On a donc l'impression d'un retour salutaire à la luxuriance de l'orchestre, après une musique électronique trop proche de la sécheresse.

Le compositeur passe à l'époque tout son temps chez lui, dans son studio. Il a bien sûr beaucoup de projets, mais ne semble pas vouloir reprendre les enregistrements avec des musiciens. Il commence en fait véritablement à travailler sur ses immenses archives. Seule la brève tournée de 1988 et le « Yellow Shark » le remettront au contact de ses interprètes et du public.

L'album s'ouvre sur un « Bogus Pomp » dérivé de « 200 Motels », et déjà entendu sur « Orchestral Favorites ». C'est un condensé de l'univers Zappaïen. On y trouve pèle-mêle les influences de Stravinski, Bartok, Varèse, Debussy même, mais également l'univers de la culture populaire chère à ZAPPA : films d'épouvante, dessins animés, comic books. L’enchaînement des séquences musicales, souvent courtes, toujours inventives, peut faire penser à un Carl STALLING, trop méconnu compositeur de la Warner qui a travaillé sur les Looney Tunes.

Et si « Bogus Pomp » y fait penser, c'est parce que le morceau se développe comme une suite de scénettes qui se renouvellent sans cesse, vous faisant passer d'une émotion à l'autre en quelques mesures. ZAPPA, s'il est presque toujours sarcastique dans ses chansons, ose tout dans sa musique. On passe ainsi du splendide au dérisoire, de la mélancolie à la bouffonnerie pure, le tout légèrement, sans emphase, mais composé avec sérieux.

C'est ce sérieux dans l'écriture qui permet justement de ne pas l'être, sérieux. Cela peut passer pour un paradoxe, mais c'est bien plus : l'expression d'un amour immense de l'expression artistique, sous toutes ses formes. Comme s'il nous permettait d'aimer Godard et Max Pécas, Dostoïevski et les Pieds Nickelés. ZAPPA est un iconoclaste. En tant que tel, il ne respecte aucun des nombreux préjugés de la culture musicale. En revanche, il respecte éminemment les formes. S'il écrit de la musique contemporaine, c'est pour de bon. Et lorsqu'il écrit un doo-wop crétin, c'est également pour de bon.

« Bob in Dacron », composé de deux mouvements, porte la même empreinte. Appliqué, virtuose, on se laisse prendre par cette espèce d'impressionnisme agité. Il ne s'agit pas de contemplation, mais d'exploration sonore. Certes, l'ambiance paraît plus calme qu'à l'écoute du premier morceau, mais on sent en permanence une bienheureuse tension. Il ne s'agit pas de s'endormir.

« Strictly Genteel », qui clôt l'ensemble, est un grand classique de ZAPPA. Le LSO en donne une interprétation malheureusement pompeuse dans sa première partie. Alors que le morceau a été joué de façon alerte et légère par les différents groupes de ZAPPA, la version donnée ici semble pataude, lourde. Tant pis ! Passons la première moitié, et consacrons-nous au final, délicieusement sentimental.

L'ensemble est donc une réussite. Plutôt tonale, la musique de ZAPPA est ici abordable. On n'est pas loin de la musique de film, au fond. Pas John WILLIAMS, Dieu merci, mais plutôt Bernard HERRMANN rencontrant Ennio MORRICONE et, bien sûr, Carl STALLING. Des univers apparemment différents pouvant parfaitement s'accorder.

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   LE BARON

 
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- The London Symphony Orchestra Dirigé Par
- Chad Wackerman (batterie)
- Ed Mann (percussions)


1. Bogus Pomp
2. Bob In Dacron
3. Strictly Genteel



             



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