Recherche avancée       Liste groupes



      
EXPERIMENTAL  |  LIVE

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Spike Jones , The United States Of America
- Membre : Uk, The Mahavishnu Orchestra , Roxy Music, King Crimson, Genesis, The Blues Brothers , Johnny "guitar" Watson , Steve Vai , The Turtles
- Style + Membre : Captain Beefheart
 

 Guide Frank Zappa (1670)

Frank ZAPPA - Does Humor Belong In Music ? (1986)
Par LE BARON le 26 Juin 2016          Consultée 2878 fois

« Does Humor Belong In Music ? » est d'abord une cassette vidéo permettant de voir et d'entendre ZAPPA et son groupe de 1984, lors d'un concert à New-York. Si l'album reprend le titre de la vidéo, il propose un contenu différent. Les morceaux ne sont pas forcément les mêmes, et lorsqu'ils le sont, il s'agit d'enregistrements dans d'autres villes, réalisés tout au long de la tournée.

S'il s'agit dans les deux cas d'enregistrements live, sans aucun over-dub, le disque est techniquement un faux concert : ZAPPA est passé maître de la « resynchronisation ». Rappelons qu'il s'agit de mélanger des enregistrements. Comme chaque concert est enregistré sur un 24 pistes, ZAPPA mixe un seul et même morceau à partir de plusieurs sources. Cela laisse un peu songeur : il s'agit bien de musique Live, mais elle n'a jamais été jouée exactement telle qu'elle est présenté sur le disque.

Le titre « Let's Move To Cleveland » pousse la technique très loin : l'introduction provient d'un concert à Los Angeles, le solo de piano de Saint Petersburgh, le solo de batterie de Vancouver, le solo de guitare de Amherst, le chorus de fin nous ramène à Los Angeles. Les puristes du Live seront horrifiés : il ne s'agit donc pas du « témoignage » d'un soir, comprenant éventuellement quelques pains, mais d'une œuvre maîtrisée de bout en bout. Ceci dit, ZAPPA ne fait que pousser davantage la logique des enregistrements en concert. La musique, dès lors qu'elle est amplifiée, fausse déjà complètement les lois de l'acoustique : entendre un chanteur placé à deux mètres d'une batterie est simplement impossible. L'enregistrement biaise encore davantage la donne : même sans over-dubs, un concert est mixé, on enlève les bruits parasites, on met en avant un instrument ou un autre, on ajoute une réverbération totalement fictive, etc. ZAPPA l'a bien compris et utilise donc toutes les techniques à sa disposition pour faire « sonner » son disque comme il le souhaite. Ajoutons également qu'il délivre toutes les indications nécessaires sur les dates et lieux d'enregistrement. Il ne triche donc pas, puisqu'il donne toutes les clefs pour comprendre ce qu'il a voulu faire. Le « hard-core maniac » est alors inondé de joie, ayant l'impression de partager un peu des pouvoirs magiques de son idole.

Revenons tout de même au disque. Il impressionne avant tout par les immenses qualités du groupe. Hormis Alan Zavod, tous les musiciens sont des compagnons de ZAPPA depuis plusieurs années : Ray White, Ike Willis, Bobby Martin, Scott Thunes, Chad Wackerman. Les morceaux s'enchaînent à toute allure. A ce stade, il ne s'agit pas seulement de dextérité : chaque musicien semble avoir tellement intégré la musique de ZAPPA qu'il la fait sienne.

ZAPPA offre des chorus de haut niveau sur plusieurs titres. Il démarre même avec « Zoot Allures ». Là aussi, il se démarque de bien des musiciens. « Zoot Allures » est un morceau dont le tempo est très lent. Démarrer un concert avec, et en prenant un solo qui plus est, n'est pas à la portée de tout le monde. La plupart des groupes « sacrifient » le premier morceau qui permet à chacun de se régler. Mais pas ZAPPA, qui exige de lui et de son groupe d'atteindre directement le sommet, sans aucun échauffement.

L'album pêche toutefois par deux aspects : d'abord, il ne propose que de nouvelle versions de morceaux, mais pas de créations. Dommage. Ensuite, on ressent une certaine « faiblesse » du disque à cause du son de l'époque. Il n'y pas de percussionniste. Quant on sait l'importance donnée au marimba dans la musique de ZAPPA, cela manque cruellement. Et l'ajout de synthétiseurs n'est qu'un mauvais palliatif. Sans la chaleur du bois, on perd beaucoup. De plus, Chad Wackerman a définitivement abandonné la batterie acoustique pour la batterie électronique. Et la batterie électronique, dans les années 80, c'était dur ! Des sons sans nuances, tout droit sortis des pistolets lasers de séries B, qui fatiguent, même s'ils sont amusants.

Vous l'aurez compris, ce n'est pas mon album préféré. Il reste toutefois d'une grande qualité.

A lire aussi en EXPERIMENTAL par LE BARON :


Frank ZAPPA
You Can't Do That On Stage Anymore, Vol.2 (1988)
Magistral !




John ZORN
Iao / Music In Sacred Light (2002)
And its number is six hundred and sixty-six...


Marquez et partagez





 
   LE BARON

 
  N/A



- Rank Zappa (guitare, chant)
- Ray White (guitare rythmique, chant)
- Ike Willis (guitare rythmique, chant)
- Bobby Martin (synthétiseur, saxophone, chant, cor)
- Alan Zavod (synthétiseur)
- Scott Thunes (basse)
- Chad Wackerman (batterie)
- Dweezil Zappa (guitare sur whipping post)


- does Belong In Music ?
1. Zoot Allures
2. Tinsel-town Rebellion
3. Trouble Every Day
4. Penguin In Bondage
5. Hot-plate Heaven At The Green Hotel
6. What's New In Baltimore
7. Cock-suckers' Ball
8. Wplj
9. Let's Move To Cleveland
10. Whipping Post



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod