Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

Commentaires (6)
Questions / Réponses (2 / 10)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Spike Jones , The United States Of America
- Membre : Uk, The Mahavishnu Orchestra , Roxy Music, King Crimson, Genesis, The Blues Brothers , Johnny "guitar" Watson , Steve Vai , The Turtles
- Style + Membre : Captain Beefheart
 

 Guide Frank Zappa (1704)

Frank ZAPPA - Freak Out ! (1966)
Par TOMTOM le 9 Octobre 2024          Consultée 332 fois

C’est l’une de mes anecdotes préférées de l’histoire de la musique : Tom Wilson, éminent producteur chez Verve/MGM, transfuge de Columbia où il a enregistré Bob DYLAN, est convié au Whisky a Go Go où un orchestre au look improbable joue un morceau sur les émeutes de Watts. Au bout de cinq minutes, il leur promet un contrat et lève le camp, pensant, sur la foi de cette seule prestation, qu’il embauche un groupe de blues blanc. Il faudra attendre quelques jours et le début de l’enregistrement de "Who Are The Brain Police ?" pour que Wilson se rende compte que le groupe de blues sonne bizarrement et qu’il a peut-être signé… autre chose.

Freak Out !, premier album de Frank ZAPPA et des MOTHERS OF INVENTION, est enregistré en mars 1966 et c’est effectivement 'autre chose'. C’est un album où le chanteur ne vous dit pas que sa copine est l’amour de sa vie chérie-oh-oui, mais qu’elle ferait mieux 'd’aller chialer sur l’épaule de quelqu’un d’autre'. C’est un album qui nous dit - première phrase, première chanson - QUE L’ON N’APPREND RIEN A L’ECOLE. C’est un album avec du kazoo et 10 000 autres sons couillons, mais qui cite dans ses remerciements Edgar VARESE, Igor STRAVINSKY et Elvis PRESLEY. Surtout, c’est un album qui part à l’assaut de la culture artificielle et du conformisme apeuré et qui veut que vous le sachiez ("It Can’t Happen Here").

Si on revient souvent à Freak Out !, c’est que c’est déjà un condensé des grandes obsessions zapaïennes, servi par des chansons qui détournent les codes de l’époque bénie des années 50-60 pour mieux atteindre leur cible. Les plus évidentes sont "Hungry Freaks, Daddy", titre d’ouverture parfait pour planter le décor, "Motherly Love", un affront fait à quiconque a essayé de composer une chanson pop, "Go Cry On Somebody Else Shoulder" hilarante et "Brain Police" totalement flippée de la tête. J’ajoute "Anyway The Wind Blows" pour sa mélodie imparable. Précisons que sur ces titres, les MOTHERS originaux cohabitent avec des musiciens de studio, décuplant la férocité des arrangements et donnant une patine très sixties à l’ensemble.

La deuxième partie du disque, c’est encore 'autre chose'. "Help I’m A Rock" est la chanson qu’utilisait déjà le groupe en concert pour faire monter des spectateurs sur scène et leur faire hurler des insanités au micro. "Trouble Every Day" est un grand moment du disque, le fameux blues sur les émeutes de Watts, une description froide et clinique de l’ultra-violence qui arrive chez vous en direct live grâce à la télévision. Pour "Return of The Son of Monster Magnet" (dont la première partie est sous-titrée 'la danse rituelle du tueur d’enfant'), ZAPPA raconte que Tom Wilson était défoncé et qu’il avait au préalable accordé aux Mothers 500 dollars de percussions ainsi que l’autorisation d’enregistrer de nuit avec tous les freaks de Sunset Boulevard dans le studio. Commentaire du moustachu : Cette nuit-là, Wilson était sous acide ; je l’ignorais, il ne me l’a dit qu’après. J’ai essayé d’imaginer ce qu’il a bien pu penser, assis dans la cabine, écoutant toute cette merde bizarre qui sortait des hauts-parleurs.

Sorti sous la forme d’un double-disque au cours de l’été 66 aux Etats-Unis, Freak Out ! sort l’année suivante en Europe sous la forme d’un simple, amputé de trois titres sur les pressages français, anglais et allemand ("Go Cry", "How I Could Be Such A Fool" et "Trouble Every Day" raccourcie à 2 min 30). L’accueil qu’il reçoit s'avère peu ou prou le même que celui réservé aux albums suivants : soit on considère que ZAPPA est un cinglé fini, soit que c’est un génie.

A lire aussi en ROCK PSYCHÉDÉLIQUE par TOMTOM :


SANTANA & BUDDY MILES
Live ! (1972)
Réveiller les volcans




The DOORS
Morrison Hotel (1970)
Une chambre s'il vous plait, et une bière

(+ 2 kros-express)

Marquez et partagez





 
   ONCLE VIANDE

 
   TOMTOM

 
   (2 chroniques)



- Ray Collins (chant, harmonica, percussions)
- Jim Black (batterie, voix)
- Roy Estrada (basse, voix)
- Elliot Ingber (guitare rythmique)
- Frank Zappa (chant, guitare, direction)


1. Hungry Freaks, Daddy
2. I Ain’t Got No Heart
3. Who Are The Brain Police ?
4. Go Cry On Somebody Else’s Shoulder
5. Motherly Love
6. How Could I Be Such A Fool ?
7. Wowie Zowie
8. You Didn’t Try To Call Me
9. Any Way The Wind Blows
10. I’m Not Satisfied
11. You’re Probably Wondering Why I’m Here
12. Trouble Every Day
13. Help, I’m A Rock
14. It Can’t Happen Here
15. The Return Of The Son Of Monster Magnet



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod