Eh bien moi, je l’aime beaucoup cet album !
Souvent considéré comme le parent pauvre de la période 'dorée' (dans tous les sens du terme) de SCORPIONS, cet album n’a pas tant que cela, de mon point de vue, à rougir de la comparaison avec son prédécesseur (Lovedrive) et son successeur (Blackout). Bien entendu, l’urgence dans laquelle il a été composé et enregistré laisse poindre de légères imperfections ou facilités, mais dans l’ensemble nous tenons un album solide et inspiré, parfaitement conforme à ce que nous pouvions attendre de SCORPIONS à l’époque. Sa pochette reste dans l’esprit licencieux cultivé par le groupe, j’aime bien son côté cinématographique et sa part de mystère.

Au rayon des réussites, le titre d’ouverture "Make It Real" fait honneur à la réputation mélodique du combo, avec un chouette riff d’ouverture, des couplets mettant en valeur la belle voix de Klaus Meine et un refrain très réussi. Le solo de Mathias Jabs n’est pas mal non plus, très mélodieux, et la reprise quasi a capella qui le suit est une belle idée.
"Only a Man", qui dépote bien mais s’essouffle un peu au bout de quelques minutes, renouvelle d'ailleurs ce procédé.
"Falling In Love" me plaît également beaucoup grâce à son excellente introduction signée Rudolf Schenker qui révèle un des meilleurs riffs de l’album, et à son refrain canon.
Dans le registre rentre-dedans, on trouve également "Don’t Make No Promises", parfait écho au "Another Piece of Meat" de Lovedrive, doté d’un texte tout aussi improbable (grâce au 'Kolossal' humour de notre 'Hermann ze german').
D'un tempo plus medium, "Hold Me Tight" est très réussi, de par le chant remarquable de Klaus et le riff implacable distillé par Rudolf, alors que "Twentieth Century Man", un peu plus quelconque, s'avère la piste la moins inspirée de l’album, sans rien de rédhibitoire néanmoins.
J’ai gardé le meilleur pour la fin, tout d’abord "Lady Starlight", superbe ballade merveilleusement chantée et dotée d’un sublime solo dans sa dernière partie (œuvre de Rudolf pour une fois). Il faut ensuite parler de "The Zoo", grand classique du groupe dont il condense tout le savoir-faire tout en étant foncièrement original. Original est également le titre éponyme "Animal Magnetism" souvent incompris ou mal considéré, alors que de mon point de vue il représente une face progressive de SCORPIONS trop peu souvent exploitée dans sa seconde partie de carrière. Je le trouve canon, avec son riff fantastique et un climat mystérieux parfaitement en phase avec le thème de l’album. Le chant de Klaus nous donne, comme souvent, des frissons, et Hermann Rarebell fait parfaitement le job dans ce registre pesant.

Cet album est celui de cette période que je réécoute avec le plus de plaisir, l’absence de rabâchage sur les ondes lui conservant une fraîcheur que j’apprécie particulièrement. Du bien beau travail.