On le sait, Scorpions a une discographie un peu en dents de scie, le groupe étant capable du mauvais comme du pire (et parfois presque du meilleur, tout de même).

Avec Love At First Sting, les teutons ont fait beaucoup pour l'industrie traditionnelle de la cordonnerie en remettant au (dé)goût du jour les célèbres gros sabots, ourlés de poils de vache et fragrance de bouse. Ce ne serait pas grave si les titres étaient plus accrocheurs.

Néanmoins, avec les grosses guitares et le chant chafouin, il n'y a pas grande différence stylistique avec Blackout, pourtant plus recommandable. Mais il y a quand même "Rock You Like a Hurricane", me dira-t-on, qui dégouline de partout et qui colle aux doigts! J'opine du chef, mais n'est-ce pas l'exemple typique du classique que l'on a entendu et ré-entendu et ré-ré-entendu jusqu'à ne plus rien éprouver qu'une demi-molle? En outre, les autres classiques "Big City Nights" et "Bad Boys Running Wild" sont quelque peu surestimés, à mon humble avis.

Certains morceaux moins connus permettent tout de même de rentabiliser le prix d'achat (partons du principe qu'on n'est pas des pirates), tels "I'm Leaving You", "Coming Home" lorsqu'il est question de balancer la sauce ou bien "Crossfire" avec sa batterie martialisante sympathique.

Et puis il y a "Still Loving You". Probablement la pire chose venue d'Allemagne depuis le nazisme. Titre qui a eu et a toujours beaucoup de succès en France, ce qui n'étonnera personne, bien sûr. Une concentration de mauvais goût, guitares qui dégobillent dans tous les coins et Klaus Meine qui geint comme une chèvre atteinte de la grippe du poulet. C'est un peu comme une immense partouze de cassoulet, de bouillabaisse et de raviolis, les oreilles qui saignent en plus. Le pire de ce qu'on peut faire en terme de "ballade" en six minutes et des pancakes.
Si Rudolf Schenker juge la chanson responsable d'une augmentation des naissances en France durant les années qui ont suivi, c'est sûrement pour se donner bonne conscience face aux statistiques des suicides après écoute qui ont augmenté d'autant. Je dédie d'ailleurs ce paragraphe à tous les mélomanes morts foudroyés.

On m'accusera peut-être d'être légèrement excessif, toutefois je ne recommanderai jamais cet album, même à mon pire ennemi, juste à cause du dernier morceau. Vous voilà prévenus.