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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Style : Van Der Graaf Generator, Henry Cow, Sleepytime Gorilla Museum, Gizmodrome
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KING CRIMSON - Larks' Tongues In Aspic (1973)
Par ONCLE VIANDE le 18 Novembre 2006          Consultée 20490 fois

Disons-le sans détour, le quintet Fripp/Wetton/Bruford/Cross/Muir reste la formation la plus remarquable jamais mise sur pied par Robert Fripp. Un groupe au potentiel de feu qui, en quelques mois seulement, redistribue les cartes musicales et accouche d’une galette qualifiée par la presse de meilleur disque de rock émancipé à ce jour. Il faut toujours rester méfiant face à ce genre de formules triviales, mais force est de constater que ces 'Langues d’alouettes en gelée' cristallisent enfin ce que le rock progressif a toujours voulu accomplir : une musique expérimentale et audacieuse, gardant son expression rock et son potentiel émotionnel.

Le groupe part se rôder sur scène en novembre 1972. Outre Bill Bruford, transfuge de YES et recrue de luxe, le public découvre le phénomène Jamie Muir, convergence de toutes les attentions. Sifflet, tôles, cris, appeaux, chaînes, fouets, métaux, tout est instrument pour ce fou furieux dont on ne peut que regretter le passage éphémère au sein du groupe.

C’est par l’intermédiaire de John Wetton que Robert Fripp rencontre le parolier munichois Richard Palmer James, lequel se charge désormais d’écrire les textes du roi.

Avec Larks’ Tongues in Aspic, la musique de KING CRIMSON ne se contente plus d’être belle mais s’oppose à une certaine esthétique ronronnante (GENESIS, PINK FLOYD) tout en gardant ses prétentions novatrices. Une violence nouvelle, qui était jusque là la prérogative des groupes de métal, fait irruption dans sa musique, et l’on est amené à se demander par quel miracle le groupe qui enregistrait il y a encore un an Islands a pu opérer un virage sonore aussi drastique.

Larks’ Tongues in Aspic n’est pas parfait, loin de là. Si "Book of Saturday" est une chanson d’une rare élégance, "Exiles", certes très beau, comporte indéniablement des longueurs et "Easy Money" constitue quant à lui le véritable talon d’Achille du disque. Mais ces quelques faiblesses ne parviennent pas à entacher l’excellence de l’ensemble dont l’âme réside dans la diabolique trinité "Larks’ Tongues 1 – The Talking Drum – Larks’ Tongues 2".
KING CRIMSON franchit ici le pas décisif de la musique pure, (comprendre instrumentale), et y trouve sa vocation naturelle. Il fallut la parution du premier MAHAVISHN ORCHESTRA pour qu’il en prenne pleinement conscience. La parenté entre les deux groupes est d’ailleurs évidente, ne serait-ce qu’au niveau de l’instrumentation (guitare/violon), mais KING CRIMSON met l’accent sur les contrastes et le collectif et non sur la virtuosité individuelle.
Ce disque marque également un changement profond du processus créatif. Les compositions redeviennent collectives et leurs trames sont mises en place sur scène au détour d’improvisations débridées (on pense à la longue pièce restée inédite "The Rich Tapestry of Life"). Si la forme est élaborée en direct, la matière est forgée en studio où le groupe se presse en janvier pour immortaliser cette magie fragile.

A l’inverse de Starless and Bible Black, Larks’ Tongues in Aspic est un objet très produit proposant un son fouillé, (cloches tibétaines, pîpâ, vent, oiseaux, voix méditatives), et prend délibérément une orientation 'musique du monde' qui en renforce l’universalité. Le caractère malsain qui habite les instrumentaux participe à l’image toujours actuelle du groupe, 'dure et torturée'.

"Larks’ part 1", suite aux contrastes vertigineux, (heavy metal, musique contemporaine et musique chinoise -qui dit mieux ?), "The Talking Drum", transe aux effluves arabisantes, "Larks’ part 2", version électrique du sacre du printemps de STRAVINSKY, autant de petits chefs-d'oeuvre qui font de ce disque l’un des plus précieux joyaux de la couronne.

Larks’ Tongues in Aspic enfin occupe une place centrale dans la discographie de KING CRIMSON. Il est la passerelle entre l’ancien et le nouveau. Sur aucun autre disque, les deux visages du roi ne se côtoient de la sorte, et cette complémentarité, superbement imagée par la pochette, contribue à en faire son plus fidèle manifeste. Bien plus qu’une pièce maîtresse ; le sceau du roi.

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   ONCLE VIANDE

 
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   (3 chroniques)



- Robert Fripp (guitare, mellotron)
- David Cross (violon, alto, mellotron)
- Jamie Muir (percussions, accessoires)
- Bill Bruford (batterie)
- John Wetton (basse, chant)


1. Larks’ Tongues In Aspic (part 1)
2. Book Of Saturday
3. Exiles
4. Easy Money
5. The Talking Drum
6. Larks’ Tongues In Aspic (part 2)



             



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