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ROCK PROGRESSIF  |  LIVE

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- Style : Van Der Graaf Generator, Henry Cow, Sleepytime Gorilla Museum, Gizmodrome
- Membre : Robert Fripp , Porcupine Tree, Swans, Ministry, Frank Zappa , Storm Corrosion, Foreigner, Liquid Tension Experiment, Pete Sinfield , Bad Company, Theo Travis & Robert Fripp , Andy Summers & Robert Fripp, Asia, Alan Simon , Emerson, Lake & Palmer, Uriah Heep, Yes, Camel, Talking Heads, Giles, Giles And Fripp, Uk, Greenslade

KING CRIMSON - The Great Deceiver (1992)
Par WALTERSMOKE le 17 Février 2014          Consultée 5600 fois

Jusqu'en 1992, les fans de KING CRIMSON étaient en quelque sorte des enfants délaissés. En effet, alors que KING CRIMSON est un vrai monstre sur scène, tenant plus du raptor affamé que du diplodocus lent et prévisible (YES, je te regarde), bien peu d'albums live retranscrivant des concerts dantesques avaient alors été publiés. Pire, sur les deux déjà publiés, Earthbound s'apparente plus à une épreuve pour tester le masochisme de certains.
Mais pour qui sait être patient, son attente a été récompensée, puisque dans les années 90, les archives du crimso sont enfin réouvertes, avec un début en fanfare et des plus remarquables. En effet, The Great Deceiver, épais coffret de 4 CD, déboule et ouvre le bal.

Rien que sur le papier, The Great Deceiver fait envie. Il s'agit d'enregistrements issus de concerts donnés par le Roi en 1974, avec Bill Bruford, David Cross et John Wetton pour accompagner Robert Fripp sur scène. Rien qu'avec cette donnée, l'attention est tout de suite captée. Il faut savoir que la période Wetton (à défaut de trouver un meilleur nom) a vu la sortie de trois pierres précieuses du rock, accompagnées des concerts les plus intenses jamais donnés par KING CRIMSON. Malgré sa longueur cumulée remarquable (quasiment 5 heures de musique !), The Great Deceiver s'apparente plus à la carotte de glace qu'on échantillonne dans un continent glacé. Une carotte très instructive, d'ailleurs.
Le menu est constitué de l'intégralité du concert de Providence, le 30 juin 1974, dont est tiré le morceau éponyme qui ira se greffer sur Red, ainsi que des sections de concerts donnés à travers l'Amérique, ainsi qu'en Écosse et en Suisse. À première vue, cela appelle à de nombreuses redondances, mais fort heureusement, ce n'est pas le cas. En effet, le répertoire du crimso est assez riche pour éviter ce genre d'écueil, et surtout, les improvisations occupent un tiers du coffret, ce qui n'est pas négligeable (euphémisme). À noter que certaines pistes ne sont pas tout à fait complètes, comme l'impro "The Law of Maximum Distress" dont il manque une bonne partie, en raison d'un couac de l'enregistreur et en l'absence d'un autre en remplacement à ce moment-là.

En ce qui concerne la musique en elle-même, c'est le bonheur assuré. Inutile de dire qu'un fan sera forcément aux anges tellement le talent du quatuor explose dans toutes les directions ici. Rares y sont les ratés, mais sans être négligeables, ils ne suffisent pas à baisser la moyenne qualitative de l'ensemble de manière sérieuse. En ce qui concerne les morceaux déjà connus du répertoire, force est de constater que, sublimés, ils gagnent en force par la magie du live. Rien que "Easy Money", le morceau le plus faible de Larks' Tongues in Aspic, arrive à se hisser en morceau incontournable, grâce notamment à une guitare plus abrasive.
De plus, quelques surprises viennent ponctuer ça et là The Great Deceiver. Ainsi, le groupe se met à jouer "Cat Food", titre issu de In the Wake of Poseidon. Ceci étant, seule sa présence est remarquable, vu que la chanson n'est clairement pas adaptée à John Wetton – qui, il faut le reconnaître, n'est pas le meilleur chanteur passé chez KING CRIMSON. Ensuite, "Doctor Diamond" est une chanson inédite, chose que l'on croyait inexistante chez la bande à Fripp. À première vue, elle peut être entendue comme une sorte de pétard mouillé, mais au final, l'idée de partir de manière énergique pour enchaîner sur un rythme plus lent et moins 'enjoué' est une riche idée.

À côté des compositions déjà connues, et déjà fort bien jouées, il y a les improvisations. La synergie entre les membres de KING CRIMSON transparaît alors totalement. Certaines d'entre elles sont si bien travaillées, si bien coordonnées qu'on peut légitimement se demander comment ils ont bien pu les jouer. Si l'idée du chaos en musique n'est pas appliquée ici, il faut au moins reconnaître qu'elle est fortement proche, tout en gardant une lisibilité certaine. Chacune d'elles possède en quelque sorte sa propre personnalité, du moins ses propres points forts. Ainsi, "A Voyage to the Center of the Cosmos" se construit comme une montée en puissance avant de partir dans de sombres recoins grâce au mellotron, tandis que "Tight Scrummy" insère une anxiété renforcée par des percussions métronomiques. De véritables moments d'anthologie se présentent même, avec "Some More Pussyfooting", doté d'une musicalité vicieuse, ou encore "...It Is For You, But Not For Us", construit à partir de "Easy Money". Cela dit, pour qui pense que KING CRIMSON est tout juste bon à faire du bruit en guise d'impro, on ne peut que les convier à se pencher sur l'apaisé "Daniel Dust".

Avec The Great Deceiver, KING CRIMSON fait bien plus que se rattraper auprès des fans, en ce qui concerne les albums live. Le quatuor offre ici au rock progressif ce qui pourrait bien s'apparenter au live ultime du genre. En tout cas, il est tout à fait impossible de ne pas avoir The Great Deceiver dans sa discothèque si l'on prétend aimer le rock progressif. Dommage cependant qu'au moment de sa sortie, un tel cadeau précède un retour en studio peu fructueux pour le Roi.

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   WALTERSMOKE

 
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- Robert Fripp (guitare, mellotron, piano électrique)
- Bill Bruford (batterie, percussions)
- David Cross (violon, mellotron, piano électrique)
- John Wetton (basse, chant)


1. Walk On... No Pussyfooting
2. Larks' Tongues In Aspic Part Ii
3. Lament
4. Exiles
5. A Voyage To The Center Of The Cosmos
6. Easy Money
7. Providence
8. Fracture
9. Starless

1. 21th Century Schizoid Man
2. Walk Off From Providence... No Pussyfooting
3. Sharks' Lungs In Lemship
4. Larks' Tongues In Aspic Part I
5. Book Of Saturday
6. Easy Money
7. We'll Let You Know
8. The Night Watch
9. Tight Scrummy
10. Peace - A Theme
11. Cat Food
12. Easy Money...
13. ...it Is For You, But Not For Us

1. Walk On... No Pussyfooting
2. The Great Deceiver
3. Bartley Bustford
4. Exiles
5. Daniel Dust
6. The Night Watch
7. Doctor Diamond
8. Starless
9. Wilton Carpet
10. The Talking Drum
11. Larks' Tongues In Aspic Part Ii
12. Applause And Announcement
13. Is There Life Out There ?

1. The Golden Walnut
2. The Night Watch
3. Fracture
4. Clueless And Slightly Slack
5. Walk On... No Pussyfooting
6. Soem Pussyfooting
7. Larks' Tongues In Aspic Part I
8. The Law Of Maximum Distress, Part I
9. The Law Of Maximum Distress, Part Ii
10. Easy Money
11. Some More Pussyfooting
12. The Talking Drum



             



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