On avait déjà eu les cas de Green Desert et, dans une moindre mesure, de Quinoa. Mais cette fois, la couleuvre est difficile à avaler. Histoire de meubler la discographie de TANGERINE DREAM, Edgar Froese a décidé en 2005 d'aller rechercher des soi-disant vieux enregistrements oubliés. L'un daterait de 1983, composé lors d'une tournée au Japon, publié en 2005 sous le nom Kyoto, l'autre daterait de 1988, composé aux États-Unis, publié en 2006 sous le nom Blue Dawn. Deux cas très similaires où on se demande de qui on se moque.

Pour ce qui est de Kyoto, la musique serait signée Edgar Froese et Johannes Schmoelling. Exit Chris Franke ? Sauf preuve du contraire, il était également présent lors de cette tournée. Le livret ne le mentionne pas, les photos ne le montrent pas. J'appelle ça du révisionnisme. Il est possible que Franke n'ait pas voulu apparaître là-dessus, certes, mais il est plus probable que Froese ait simplement menti.

Une chose est sûre, comme Green Desert qui sonnait comme du T.D de 83 et non de 73, Kyoto sonne comme du matériel de 2005, pas de 83. Quant à la part de Schmoelling dans le mélange, elle n'est pas très évidente. Il y a bien quelques sonorités et passages rappelant la grande époque d'Hyperborea et de Poland, mais ce n'est pas de la plus grande évidence. On peut donc penser que ces 11 plages étaient des ébauches qui ont été complètement retravaillées et complétées par Froese seul en 2005. Il est peu probable que son fils Jerome et leur collaborateur Thorsten Quaeschning, qui ont permis à Jeanne d'Arc sorti la même année d'être un bien bel album, soient en quelque manière mêlés à ce Kyoto.

Et donc, on voit le genre... De longues plages aux sonorités plutôt agréables, mais qui ont tendance à devenir agaçantes après quatre minutes. Bien sûr, le disque déploie pendant plus d'une heure une musique mécanique, peu inspirée. On ne vibre guère malgré les beats assez marqués (et, de nouveau, fort typiques des années 2000). Pour autant, ceci reste préférable au pire des années 90 ou à la majorité de la trilogie Dante. Donc, pas tout à fait du vol, mais ce n'est quand même pas bien sérieux. Difficile de retenir un titre plutôt qu'un autre. L'ouverture "Streets of Kyoto" est assez sympa. Parmi les autres plages longues, "Tamago Yaki" présente un rythme un peu différent et une ambiance inquiétante. Sinon, les plus courtes ont l'avantage de l'être, comme "Lizard Lounge", "Kyoto Sunrise" ou "Mad Sumo Yamoto". L'exemple du disque pour fans collectionneurs uniquement.

Note : 1,5

PS : Cette chronique entame la trop longue série des dernières œuvres du 'groupe'. Edgar Froese a passé ses dernières années à sortir tout ce qu'il avait en tête sans grand discernement, à la fois pour des motifs commerciaux et peut-être aussi parce qu'il sentait à raison la fin approcher. C'est triste et assez pathétique, tout comme l'est son attitude entre cachotteries et mensonges. Comme il y a peu de données historiques fiables à traiter, surtout quand il y a trois ou quatre albums par an, ces chroniques seront volontairement d'un format plus court.