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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  LIVE

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 Tangerine Dream Official Website (1345)

TANGERINE DREAM - Pergamon (1980)
Par ARP2600 le 8 Mai 2012          Consultée 4028 fois

Comme on le sait, TANGERINE DREAM est un groupe berlinois. Ajoutons même qu'Edgar Froese est né en Prusse orientale en pleine guerre mondiale (le 6 juin 44, ça ne s'invente pas). Il aurait tout aussi bien pu vivre dans le bloc de l'Est et qui sait quelle aurait été sa carrière dans ces conditions ? Mais il a bel et bien vécu à Berlin Ouest, cet îlot au statut si particulier. Et donc, il a fallu attendre janvier 1980 pour que le groupe puisse enfin livrer deux concerts de l'autre côté du mur, au Palais de la République, un genre de grosse maison du peuple. Notons qu'il est situé sur l' «île des musées», pas très loin du fameux musée de Pergame, nommé d'après le gigantesque autel ramené de l'antique cité grecque et reconstruit à l'intérieur même du bâtiment.

Initialement, le titre des morceaux joués était "Quichotte", un film en rapport avec le roman de Cervantès ayant d'ailleurs été projeté pendant un des concerts. C'est donc sous ce titre que l'album live est sorti une première fois en juin 80, mais uniquement en Allemagne de l'Est, sous leur label Amiga. Ce n'est qu'en 1985 qu'il a été réédité dans nos contrées, curieusement par Virgin. C'est bizarre parce qu'en 85, TANGERINE DREAM avait rompu avec le label anglais. Le concert a peut-être été enregistré pendant qu'ils étaient sous contrat. En tout cas, ça n'a pas été fait dans le dos du groupe, étant donné que l'étrange photo de la pochette occidentale a été réalisée par l'épouse d'Edgar Froese. Enfin, le titre Quichotte a été troqué pour le plus accrocheur Pergamon, en référence au musée dont je parlais plus haut. Néanmoins, les deux morceaux du disque portent toujours le nom originel.

Il est un peu dommage que la publication de cet album ait été ainsi différée, étant donné qu'il s'agit du vrai début de la participation de Johannes Schmoelling, claviériste diplômé et talentueux ayant apporté au groupe une sensibilité mélodique intéressante mais controversée. Pergamon ne pourrait être une transition plus nette. Cette musique est très différente de ce qu'on trouve sur Force Majeure, mais il est important de préciser que Schmoelling n'en est pas le seul responsable.

En effet, entre les deux, il y a un des plus grands albums de l'histoire de la musique électronique, réalisé en solo par Edgar Froese : l'incomparable Stuntman. Dans celui-ci, le compositeur développe un langage sonore étonnant, aidé en cela par l'arrivée des ordinateurs dans le monde de l'électro. Évidemment, à l'époque, ils étaient rudimentaires, mais ils ont permis d'emblée une certaine diversification des sons. Bien que les premiers synthétiseurs numériques aient été calqués sur le même procédé de synthèse soustractive que les analogiques, le son des oscillateurs émulés a toujours paru à la fois plus stable et plus froid. Les ordinateurs ont également rapidement permis un séquençage plus facile et plus riche. Stuntman sert vraiment de base à tous les albums de TANGERINE DREAM qui ont suivi, à commencer par cette première application en live des nouveaux procédés qu'on trouve sur Pergamon.

Comme toujours avec T.D, l'album live présente une sélection de passages choisis, mixés pour donner une impression de cohérence. Ainsi, bien que Pergamon soit constitué d'éléments des deux concerts de Berlin Est, il se présente comme un gros morceau de 46 minutes (la césure entre les faces aurait d'ailleurs pu être gommée sur le CD, comme ça a été fait pour Logos). On peut néanmoins distinguer quelques parties aux ambiances assez différentes.

Tout d'abord, les premières minutes sont très romantiques, avec un solo de piano surprenant. Il faut comprendre cela comme la présentation du nouveau membre, même si Schmoelling a gagné en finesse par la suite, ici c'est tout de même un peu mélo. Notons que cette mélodie a été utilisée plusieurs fois, ne fut-ce que dans l'album studio de la même année 80, Tangram. C'est après cinq minutes que les synthés commencent à dominer, pendant une deuxième section où le rythme se construit. A la minute onze, commence le premier grand passage séquencé qui me fait invariablement penser aux moulins à vent de Don Quichotte, c'est certainement conçu pour évoquer cela. Les notes donnent vraiment l'impression de tourner, de plus en plus puissamment, pour arriver à la minute quinze à une musique très intense. Dommage que la fin de la première partie soit un peu longuette, mais on a vu pire comme point faible.

La deuxième face commence par quelques minutes au son dilué et à l'ambiance inquiétante, avant que ne surgisse un séquençage sauvage, plus simple et plus rapide que dans la première face. Les sons cristallins donnent à ce long passage un caractère hypnotique étonnant. L'agression est bientôt renforcée par la guitare d'Edgar Froese, sans doute une de ses meilleures performances enregistrées. Évidemment, tout cela est un peu hermétique, mais également d'une beauté rare. Oui, vraiment, cette deuxième partie est sans doute un des vrais sommets de leur riche carrière.

Pour terminer, je dois prévenir qu'il peut être difficile de se procurer le disque, et c'est dommage étant donné sa qualité. Tout amateur du groupe qui ne le connaîtrait pas encore pour cette raison ou une autre serait bien inspiré d'essayer de le trouver pour combler cette lacune, car Pergamon est bel et bien un des maillons essentiels de la discographie de TANGERINE DREAM.

Note : 4,5 = (4+5)/2

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- Chris Franke (synthétiseurs, percussions électroniques)
- Edgar Froese (synthétiseurs, guitare électrique)
- Johannes Schmoelling (synthétiseurs, piano)


1. Quichotte Part I
2. Quichotte Part Ii



             



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