Avec la sortie d'Underwater Sunlight, TANGERINE DREAM entame une douloureuse descente artistique. Si le groupe d'Edgar Froese avait mené une carrière exceptionnelle entre 1970 et 1985, il n'y a pas de doute à dire que le meilleur est déjà sorti. Quelques éclats viendront cependant par la suite, mais pas assez pour relever le niveau. Est-ce la faute au nouveau membre, Paul Haslinger ? Peut-être pas, mais il n'a pas sauvé les meubles, pour sûr.

Pourtant, Underwater Sunlight n'est pas un album franchement mauvais. Il contient même des morceaux vraiment excellents, pour peu qu'on sache accepter le changement. La première partie de "Song of the Whale" est même prenante et superbe à entendre, surtout avec les mélodies cristallines qui se développent. Hélas, le reste de l'album est très fortement inégal. Si TANGERINE DREAM inscrit bien sa patte pour ne pas trop perdre de vue ses auditeurs, force est de constater qu'il se complait dans une facilité musicale décevante. Le problème ne vient pas tant du son proposé ici. TANGERINE DREAM a montré qu'avec une production lisse, on pouvait quand même avoir de grandes choses (Hyperborea, Le Parc). Mais la composition déçoit à plus d'un titre. Elle ne va pas jusqu'à devenir indécente, tout de même, mais la baisse est plus qu'évidente. "Dolphin Dance", par exemple, ressemble à une chute de White Eagle gonflée au new-age et abusant légèrement d'un effet emphatique. La seconde partie de "Song of the Whale" est également à blâmer, que ce soit l'intro au piano risible ou la partie centrale.
A côté de ces passages ratés, d'autres sont vraiment bons, comme dit plus haut. Comme morceau de bonne facture, "Underwater Twilight" peut clairement venir en premier à l'esprit. "Ride on the Ray" fait aussi plaisir par son dynamisme, bien qu'il y avait moyen de réduire le morceau. Enfin, d'un point de vue global, la présence bien prononcée de la guitare électrique est une idée vraiment lumineuse.

Le constat est en demi-teinte pourUnderwater Sunlight. D'un côté, TANGERINE DREAM se met à fléchir de manière dangereuse – et bientôt irréversible. D'un autre, les bonnes idées sont suffisamment nombreuses et surtout intéressantes pour l'écoute de l'album. A écouter pour avoir du beau et du correct.

Note réelle : 2,5/5