En parlant de la première moitié de In the Wake of Poseidon, je dois dire que je n'ai jamais vu une telle similarité entre une musique d'un album et celle de l'album qui précède. Voyez un peu : passé "Peace - A Beginning", on retrouve le morceau bien rock avec saxophones - arrivée de Mel COLLINS - et un riff mordant ("Pictures of a City", en référence plus ou moins fidèle à "21st Century Schizoid Man", en moins marquant aussi), la ballade doucereuse et éthérée avec flûte traversière ("Cadence And Cascade", en référence à "I Talk to the Wind", très réussie), enfin l'hymne fabuleux contenant un fort arrangement de mellotron (le morceau-titre, hommage évident à "Epitaph", en aussi bien).

En revanche, l'ancienne face B se fait plus originale, en proposant outre la suite "Peace", tout d'abord le jazzy "Cat Food", avec le piano barré de Keith TIPPET et une ligne de chant qui me rappelle celle que Greg LAKE (celui-là même qui joue pour la dernière fois avec KING CRIMSON) emploiera sur le "Mass" du Tarkus de EMERSON LAKE & PALMER sorti un peu plus tard. Quant à la suite instrumentale, souvent décriée, je trouve qu'elle se bonifie avec les écoutes, et qu'on se rend compte au final que ce n'est pas une simple grandiloquence du mellotron, appareil désormais cher à Robert FRIPP.

Un album meilleur que ce qu'il paraît aux premières écoutes. A savourer car la suite ne sera plus aussi "évidente".