Après le faux pas que fut Exit en 1981, TANGERINE DREAM se reprend et décide de se remettre à une musique bien pensée et efficace. Ce sera chose faite dès l'année suivante avec White Eagle, une nouvelle preuve de la grandeur de la période Schmölling.

White Eagle, c'est avant tout son premier morceau, "Mojave Plan", qui occupe toute la face A. Il s'agit tout bonnement de la piste la plus extraordinaire jamais créée par T.D depuis Force Majeure. Que ce soit en terme de mélodies, de richesse sonore ou de transitions entre les sous-parties, tout y est quasi-parfait. La production est assez froide, mais bizarrement, cela n'impacte en aucun cas de manière négative, on serait même tentés de dire le contraire. Le seul vrai bémol se situe cependant au moment du final qui tombe comme un soufflé raté.
Rien que pour "Mojave Plan", White Eagle mérite clairement une écoute attentive. De bonnes choses se trouvent encore sur la face B, toutefois. "Midnight of Tula" est franchement kitsch, impossible de le nier, mais le rythme enlevé et l'ambiance développée en font un bon morceau.
"Convention of the 24" est une démonstration technique qui ne plaira pas du premier coup, mais a le mérite de montrer le trio berlinois sous un très bon jour. En guise de conclusion, "White Eagle" apporte beauté et légère tristesse. Pas de quoi faire pleurer dans les chaumières, mais tout de même, à moins de détester cordialement la musique électronique, la force émotionnelle de "White Eagle" se ressent au moins de manière fugace.

Je n'irais pas jusqu'à parler de chef-d'oeuvre, mais White Eagle est grandiose. Edgar Froese, Chris Franke et Johannes Schmölling continuent leur progression géniale dans la musique électronique. Et le pire, c'est que dès la même année, ils sortiront le pinacle de leur début des années 80.