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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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TANGERINE DREAM - Stratosfear (1976)
Par AIGLE BLANC le 17 Décembre 2014          Consultée 1211 fois

Stratosfear est l'album le plus fragile de TANGERINE DREAM à cause des déboires rencontrés lors de son enregistrement d'une part et, de l'autre, en raison de sa position historique.
De l'aveu d'Edgar Froese himself, un livre entier serait nécessaire pour relater les nombreux problèmes ayant rendu chaotiques les sessions d'enregistrement à l'Audio Studio de Berlin. Le facteur technique y occupe une place prépondérante, entre les pannes d'électricité à répétitions qui mettaient à mal les machines électroniques, les bandes enregistrées qui disparaissaient mystérieusement, sans compter le tout nouveau sequencer de Peter Baumann qui ne fonctionnait pas correctement. L'enregistreur multi-pistes a même rendu l'âme et la fumée occasionnée à détruit les unités Dolby du studio.

Le facteur humain n'est pas en reste non plus : les trois membres du groupe n'étaient jamais d'accord lorsqu'il s'agissait de déterminer quels morceaux retenir pour l'album. La relation entre Edgar Froese et Peter Baumann battait de l'aile, le premier n'appréciant pas l'ombre que lui jetait le second. En effet, c'est au cours de cette période que Baumann enregistra son premier album studio, assez éloigné de ce que faisait TANGERINE DREAM à cette époque, mais tout aussi bon. D'ailleurs, Stratosfear sera le dernier album studio du line-up classique de T.D, suivi uniquement du double live Encore (1977) avant que Peter Baumann ne prenne ses cliques et ses claques.

Stratosfear est le 7°album studio du groupe allemand, celui qui clôture la trilogie magique après Phaedra (1974) et Rubycon (1975). Avec l'imminent départ de Baumann, il signe donc la fin de la période classique de T.D et amorce une transition vers Cyclone (1978), l'album le plus pop-rock de leur discographie des 70'. Le live Encore enregistré lors de la tournée américaine annonce aussi la volonté d'Edgar Froese d'étendre son auditoire en touchant le marché d'Outre-Atlantique. Stratosfear présente donc déjà une volonté de changement perceptible dans le choix des instruments utilisés. Edgar Froese ressort ses guitares acoustique et électrique dans le titre éponyme qui sert d'ouverture à l'album et dans la dernière piste "Invisible Limits". On entend même en ouverture de "3 am At the Border of The Marsh From Okefenokee" une harmonica que Froese avait apportée un jour au studio pour ironiser sur les pannes à répétitions des machines électriques. L'album aussi se clôt sur un surprenant solo au grand piano.

A cause de ces changements, les fans de la première heure du groupe ont pris peur. Il est vrai que Stratosfear sonne infiniment moins expérimental que Phaedra, le son y est plus commun et les morceaux globalement plus courts dans un effort du groupe pour resserrer le propos.
Et pourtant, cet opus a trouvé ses fans dont votre chroniqueur fait partie évidemment. Compte tenu de l'enregistrement cahotique qu'il a subi et des problèmes d'ego grandissants entre Froese et Baumann, Stratosfear demeure un petit miracle d'équilibre et de cohérence. Le titre éponyme qui ouvre l'album est certes plus proche de Jean-Michel JARRE que tout ce qu'a produit auparavant le groupe, mais la comparaison avec le musicien français tourne incontestablement à l'avantage de TANGERINE DREAM qui se révèle infiniment plus solide sur le plan technique et évite l'aspect Musak que délivre parfois Oxygène (disque que je trouve par ailleurs excellent). Cet album, aussi hybride soit-il, me paraît même de bien meilleure qualité que le mythique Phaedra, beaucoup plus inégal dans son inspiration. Stratosfear délivre une ambiance mystérieuse qu'on ne retrouve dans aucun autre opus du groupe. Ecoutez attentivement dans le noir le titre "3 am At the Border of The Marsh From Okefenokee" pour vous en convaincre. L'atmosphère éthérée et sombre réserve ses moments de surprise, depuis l'harmonica introductive de Froese jusqu'à ces nappes ascendantes de claviers qui explosent en un fracas de cloche d'un effet saisissant, sans compter ce moment étrange où retentissent des bêlements de moutons. Ici, T.D tutoie les ambiances étranges développées par PINK FLOYD dans ses meilleurs moments.

Aucun autre album de T.D ne désoriente autant mes repères spatiaux-temporels. Zeit me fait voyager dans l'espace inter-sidéral, mais Stratosfear dans une contrée inconnue, à la fois douce et étrange, subtile et rêveuse, où brillent parfois des éclats de cauchemars.

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   DARK PANDA

 
   AIGLE BLANC

 
   (2 chroniques)



- Christopher Franke (percussions, orgue, clavecin,)
- Peter Baumann (piano électrique, moog, mellot)
- Edgar Froese (grand piano, guitares, basse,)


1. Stratosfear
2. The Big Sleep In Search Of Hades
3. 3 A.m. At The Border Of The Marsh From O
4. Invisible Limits



             



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