Exit est l'album du méfait. C'est là où tout commence vraiment, et non dans le bon sens du terme. C'est peut-être un jugement sévère, mais il est indéniable qu'Exit marque une inflexion en terme de qualité dans la discographie de TANGERINE DREAM. C'est en effet le premier échec du combo allemand. On a du mal à imaginer que le groupe qui a réalisé des monuments comme Stratosfear, Rubycon, ou même Force Majeure, ait pu composer des titres de cet acabit (ce n'est d'ailleurs pas le même line-up car Baumann n'est plus présent déjà depuis un petit moment). Exit marque donc un tournant car jamais le groupe ne retrouvera son niveau d'antan, malgré quelques éclairs de lucidité ou d'inspiration qui surgiront momentanément. Les années 80 furent dures, on le sait, pour de nombreux groupes et les Allemands n'y échappèrent malheureusement pas. Une longue descente commença et le groupe ne s'en releva qu'occasionnellement (Poland, Hyperborea notamment).

Le problème avec Exit est assez évident. Le format plus court des morceaux ne serait pas un problème en soi s'il n'avait pour corolaire des compositions qui sentent autant la facilité. Peu inventives, répétitives à l'envi, kitsch, sans sursaut, sans aucune improvisation ni moments forts, ces compositions plus 'pop' d'une platitude effrayante ne réservent aucune surprise. Il est certain que le groupe privilégie encore des humeurs méditatives, sereines, qui se veulent faciles d'écoute et pourquoi pas jolies également. Mais non, la sauce ne prend que rarement. Le summum est atteint sur "Choronzon" au riff ridicule et à la rythmique en plastique. Composition regrettable s'il en est, mais ayant de surcroît la mauvaise idée d'être le début d'une longue lignée d'autres tout aussi maladroites. Si Exit évite de peu le naufrage total, c'est grâce essentiellement à deux titres : "Remote Viewing", plage d'ambient particulièrement sombre au début et réussie, qui aurait pu figurer sur le Sorcerer de 1977 (et d'ailleurs possible chute studio), ainsi que le titre éponyme "Exit", où il faut avouer que la mélodie, sans être renversante, est plutôt catchy. C'est peu.