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TANGERINE DREAM - Le Parc (1985)
Par AIGLE BLANC le 29 Mai 2020          Consultée 945 fois

14ème* effort studio du groupe, Le Parc est un album pour le moins mineur, ce qui ne signifie pas qu'il soit pour autant dénué d'atouts ni de charme. Il demeure en l'état emblématique de la carrière de TANGERINE DREAM : c'est en effet le dernier auquel ait collaboré Johannes Schmoelling avant son départ définitif du navire, et il annonce aussi en mineur les errements musicaux des années 1986-1990 qu'aggravera la défection inattendue du deuxième membre le plus ancien, le batteur et séquenceur Christopher Franke, départ qu'Edgar Froese ne digèrera jamais vraiment.
Jusqu'à ce disque, sorti exactement au mitan des années 80, la qualité musicale est au rendez-vous, quoiqu'en pense le fan nostalgique des années magiques 74-77 concentrant les albums les plus importants de TANGERINE DREAM, Rubycon et le live Ricochet en tête, soit ceux de la formation classique Froese/Franke/Bauman. Si le départ de Peter Bauman en 1977-78 avait obligé le groupe à redéfinir sa musique, osant ainsi un Cyclone (1978) à moitié chanté, crime de lèse-majesté pour le fan d'origine, et si la nouvelle décennie 80 avec ses nouveaux instruments électroniques digitaux avait orienté la musique vers des sons plus froids et plus compressés, aboutissant au rétro-futuriste Exit (1981), on ne pouvait nier le talent du groupe, même s'il avait commencé à abandonner les longues fresques de 20 minutes en resserrant son propos au-dessous de la barre des 10 minutes.

Mais à partir du Parc, il devient de plus en plus difficile de défendre inconditionnellement le groupe qui amorce là son déclin, non pas avec perte et fracas, mais de façon suffisamment palpable pour susciter de légitimes inquiétudes. Entraîné peut-être par le format obligatoirement réduit de ses musiques de films (Thief, Wavelengh, Firestarter) et lorgnant sans doute déjà vers le marché américain friand de rock F. M, Edgar Froese charcute sa tendance naturelle aux longues plages en adoptant un format quasi radiophonique (de 3 à 6 minutes). Au lieu de piocher dans les archives de sa propre musique, comme il le faisait au bénéfice de ses B.O, le groupe nous livre 9 titres inédits dont le format réduit ne permet plus vraiment l'évasion à laquelle aspire tout fan de T. D. Les atmosphères sont bien présentes encore, quoiqu'à des degrés divers de réussite, mais le groupe ne s'octroie plus l'espace suffisant pour les développer. Objectivement, on ne peut décemment pas considérer cette démarche comme rédhibitoire, la durée d'une composition n'entrant jamais en ligne de compte comme critère d'évaluation d'une oeuvre musicale.
Pour apprécier Le Parc, le fan doit donc impérativement accepter l'oeuvre pour ce que les membres du groupe ont voulu qu'elle soit : une visite furtive dans les plus beaux parcs internationaux. Le concept, qui aurait pu être celui d'une série documentaire consacrée aux parcs du monde entier, s'apparente donc à celui d'une B.O imaginaire. Sans être aussi fascinante que le Temps (concept de l'album Zeit -1972), l'idée séduit suffisamment pour constituer déjà un atout original et plutôt agréable de l'album. En neuf vignettes rafraîchissantes, le groupe nous invite à une déambulation dans les parcs de Paris ("Bois de Boulogne"), de Barcelone ("Gaudi Park"), de New York ("Central Park"), de Sydney ("The Cliffs of Sydney"), de Los Angeles ("Le parc -L.A Streethawk"), de Tokyo ( "Zen Garden"), sans oublier ceux de Berlin ("Tiergarten"), de Londres ("Hyde Park") et de Rocky Mountains ("Yellowstone Park"). La durée réduite des plages oblige le groupe à porter toute son attention sur la structure des compositions, ce qui n'est pas loin s'en faut sa spécialité. Et c'est là heureusement qu'intervient la science de Johannes Schmoelling qui maîtrise fort bien le format court si l'on en croit la discographie de sa carrière solo.
Les meilleurs moments de cet album sont justement ceux où le groupe plonge quasiment dans la pop, qu'elle soit sautillante comme le délicieux "Hyde Park" qui eût pu, agrémenté d'une voix célèbre, devenir un tube, ou sensible comme le beau et nostalgique "Tiergarten". Quant à "Gaudi Park" et "The Cliffs of Sydney", ils inspirent au trio une pop électronique robotique d'une belle fluidité. "Central Park" ose même, en accord avec l'esprit effréné de New-York, une escapade en un territoire jouxtant le funk, le jazz-rock et les tambours du Bronx.
La belle voix de Clare Torry (rappelez-vous son époustouflante performance dans "The Great Jig in the Sky" de PINK FLOYD) aide "Yellowstone Park" à conclure l'album sur une note agréable, le titre offrant un exemple réussi de pop progressive construite de manière classique avec une ouverture et une fermeture symphonique donnant l'impression de cordes s'accordant sur les archets.

Le Park ne prétend pas s'élever au-delà de l'anecdote, et c'est ce qui le rend en définitive attachant, même si la simplification de la musique de TANGERINE DREAM commence à devenir gênante par endroits et que le groupe s'adonne à un titre éponyme exécrable, tout droit issu du générique télévisé de la série américaine Tonnerre Mécanique ("Streethawk"), le genre de tube électronique de bas étage, gonflé aux amphétamines, indigne du groupe d'Edgar Froese.

* si l'on met de côté ses B.O de films et l'album Green Desert composé en 1973, mais publié dans une version remixée seulement en 1986, soit un an à peine après Le Parc

Note réelle : 2.5/5

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   (3 chroniques)



- Edgar Froese (instruments électroniques)
- Chris Franke (instruments électroniques)
- Johannes Schmoelling (instruments électroniques)
- Clare Torry (chant sur 9)
- Katja Brauneis (chant sur 5)
- Robert Kastler (trompette sur 1)


1. Bois De Boulogne
2. Central Park
3. Gaudi Park
4. Tiergarten
5. Zen Garden
6. Le Parc
7. Hyde Park
8. The Cliffs Of Sydney
9. Yellowstone Park



             



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