Le gros pavé du rock progressif. Un disque historique qu’on a envie de taper parce qu’il y a beaucoup de mellotron dessus et qu’en plus, il est adulé de toutes parts.
Le parfait exemple du rock à papa qu’on veut détester mais qu’on ne peut pas, parce que ce disque… Tue. Ouais, c’est comme ça.

Que ce soit le contraste saisissant (et pourtant pas choquant) entre la violence apocalyptique de "21st Century Schizoid Man", (la guitare de Fripp fait décidément des merveilles) et la ballade "I Talk to the Wind" qui adoucit les mœurs. Ce "Epitaph" absolument déchirant où on entend un Greg Lake possédé (sa meilleure performance ?). Sans oublier l’hymne des hymnes : le fabuleux "The Court of the Crimson King" aux superbes chœurs.
Bon d’accord, "Moonchild" dénote trop par rapport au reste de l’album et malgré sa magnifique intro, beaucoup risquent de s’endormir sur cette improvisation. Sans pour autant la détester, je me vois mal donner tort à ses détracteurs. Car le Roi Pourpre réitéra l’exercice de manière bien plus convaincante, que ce soit sur Red ou Starless and Bible Black. Quant à la production qui a un peu vieilli certes et ce mellotron, ils ne font qu’accentuer le charme du disque et lui donnent tout simplement du caractère.

Ce début de carrière en fanfare aura de graves conséquences sur leur carrière. KING CRIMSON souffrira énormément de la parution de ce premier album quand il décidera de faire quelque chose de moins abordable.

Reste un album majeur dont la popularité peut énerver puisqu‘il éclipse les autres disques du groupe. Mais quand on constate sa qualité exceptionnelle, on se dit finalement que ce n’est pas totalement injustifié.