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Klaus SCHULZE - Goes Classic (1994)
Par WALTERSMOKE le 14 Juin 2013          Consultée 3423 fois

Quiconque s'intéresse à Klaus SCHULZE sait que ce dernier est particulièrement intéressé par la musique romantique. Ses compositeurs fétiches, Richard Wagner en tête, ont en effet exercé au XIXème siècle que l'on sait incroyablement riche dans le domaine musical. Il n'est donc pas étonnant qu'il décide de réinterpréter une sélection de morceaux romantiques. Jusque-là, rien de vraiment incroyable. Sauf qu'il se décide à jouer des œuvres assez ambitieuses en termes d'instruments utilisés, mais avec des claviers et des ordinateurs uniquement ! C'est ainsi que huit compositeurs vont voir leurs œuvres rejouées avec du MIDI.

Goes Classic, sorti en cette prolifique année 1994, ne se présente pas comme un album de remixes de classique. Il s'agit bel et bien de musique classique jouée sur ordinateur, afin d’établir un pont entre l’ancien et le moderne, selon les dires de K.S. Projet intéressant s'il en est, mais qui aurait gagné à être plus travaillé. Le choix d'utiliser des claviers est une bonne idée, mais pour ce qui est du MIDI, c'est une autre histoire. L'album n'est clairement pas raté, mais parler de réussite semble quand même un poil exagéré.
Goes Classic propose six interprétations de morceaux devenus plus ou moins cultes dans la mémoire populaire. Un septième morceau est censé être une création originale de K.S, mais il n'en est rien. Il s'agit en fait d'un grossier collage, mais on y reviendra plus tard. C'est avec un morceau aussi fort que majestueux, à savoir "La Moldau" de SMETANA, que l'album s'ouvre. Aucune trace d'élégance ou de beauté n'est perdue ici. K.S s'emploie avec talent à jouer ce titre phare de la musique romantique. La deuxième moitié s'avère quand même un peu plus mollassonne, mais rien de bien méchant. L'ouverture de "Der Freischutz" est également un moment fort du disque. Sans pour autant égaler la qualité des interprétations des orchestres les plus réputés, ce titre épique de von WEBER fait toujours autant plaisir.

Les morceaux suivants laissent en revanche plus circonspects. Le côté synthétique de la musique ressort bien plus. Cette sensation se fait très forte sur la "Danse hongroise n°5" de BRAHMS. Ce qui peut d'ailleurs choquer au premier abord, c'est l'interprétation lente pendant le premier tiers. Un choix assez audacieux, et qui paie bien. En revanche, au deuxième tiers, une fois le rythme 'normal' pris, la fausse guitare utilisée pour la mélodie principale ne manquera pas de faire tiquer. Le petit quelque chose qui fait vibrer n'est même pas présent, c'est frustrant. Quant au quintette pour luth de K.S, il comporte des extraits du "Carnaval des animaux" de SAINT-SAËNS et du "Vol du Bourdon" de Rimsky-Korsakov. Le premier mot qui vient à l'esprit, c'est 'ennui'. Rien de passionnant ne figure dans ce morceau médiocre, sans être fondamentalement raté.
Au contraire du concerto pour violon de BEETHOVEN qui, lui, est complètement massacré. Il est presque tentant de dire qu'un remix IDM aurait été meilleur au vu du cataclysme. K.S fait ici n'importe quoi, il dénature complètement l'œuvre du compositeur allemand. Les effets sonores utilisés comme ersatz (dont les fumeux 'toot-toot') sont misérablement usités. Les 17 minutes que dure l'œuvre semblent durer en fait beaucoup plus longtemps.

Klaus SCHULZE, en publiant Goes Classic, savait qu'il n'allait pas forcément plaire, et pas qu'aux puristes. Cependant, sa démarche est assez originale et osée et, de plus, certaines interprétations peuvent plaire de manière large. Le plus important est avant tout d'ouvrir les gens à la musique classique, but louable s'il en est. Et puis, il restera toujours meilleur que Totentag.

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- Klaus Schulze (tout)
- Werner Eggert (ordinateur)


1. La Moldau (Smetana)
2. Rosemunde (Schubert)
3. Die Frieschutz : Ouverture (von Weber)
4. Quintette Pour Luth
5. Danse Hongroise No.5 (Brahms)
6. Danses Norvégiennes No.1, 2, 3 (Grieg)
7. Concerto Pour Violon, Op.61 (Beethoven)



             



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