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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  B.O FILM/SERIE

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Klaus SCHULZE - Bodylove (1977)
Par WALTERSMOKE le 28 Janvier 2013          Consultée 5393 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Parmi les questions que se pose l'humanité, il y a les existentielles, comme "D'où vient la vie ?", "Quelle importance donner à une relation amoureuse ?" ou encore "Pourquoi Donald Duck ne porte-t-il pas de pantalon ?". Et il y en a d'autres, plus secondaires, comme "Comment faire une bonne B.O de film ?" : cette question mérite qu'on s'y attarde, tant il est évident qu'un bon film peut être complètement gâché par une musique hors-sujet et ridicule.
D'ailleurs, s'il est bien un genre cinématographique complètement à la ramasse sur ce point, c'est bien le cinéma pour adultes : pour ceux qui connaissent (et ils sont nombreux), il est impossible de regarder un film de ce genre sans qu'aux moments clé surgisse un saxophone geignard ou, pire encore, un clavier bontempi, quoi qu'il existe des exceptions. Ainsi, en 1977, lorsque le réalisateur Lasse Braun, une pointure du milieu, met en scène le film Bodylove (avec entre autres Catherine RINGER parmi les acteurs, c'est pas une blague), il décide ni plus ni moins de faire appel à Klaus SCHULZE pour composer la musique, étant donné qu'il cherche une piste sonore épousant parfaitement les mouvements et sensualité des acteurs.

Autant le dire d'emblée, je n'ai pas vu le film, donc la chronique ne traitera que de la musique en elle-même. Ce n'est cependant pas un problème car, du point de vue stylistique, Bodylove se situe exactement dans la même veine que Moondawn dont il est en quelque sorte un prolongement. En témoigne le titre "P.T.O", long mouvement de 27 minutes. Se plaçant dans la plus pure tradition schulzienne, il présente un festival de sons particulièrement intéressants qui se succèdent sur une séquence répétée tout le long du titre jusqu'aux deux tiers où une césure aussi brutale qu'inattendue plonge l'auditeur dans un final beau et mélancolique. Il n'y a pas de fantaisie joyeuse, juste une musique qui parle d'elle-même; "P.T.O" peut par ailleurs être considéré à juste titre comme un morceau de transition entre Moondawn et X.

Quant aux deux autres pistes, si elles proposent une direction artistique assez différente, elles n'en restent pas moins dans la même thématique, surtout "Stardancer", une sorte de version raccourcie de "P.T.O" qui ne reflète en aucun cas une quelconque sensualité, plutôt cette même tristesse qui va et vient. Ce qui gêne le plus, c'est la batterie d'Harald GROßKOPF qui ne participe pas à une certaine émotion, bien au contraire. Au final c'est "Blanche" le titre le plus réussi, avec son intro au piano absolument magnifique, à laquelle succèdent des claviers qui ne le sont pas moins. Notons également les séquenceurs quelque peu en recul comparés à ceux des autres morceaux. Mais dans l'ensemble, "Blanche" est le morceau qui s'approche le plus de l'idée d'illustration sonore des scènes du film.

Bodylove sort largement du lot en tant que B.O de film X et doit sans doute briller par le fait qu'il ne gâche pas le film. Mais, en tant qu'album de Klaus SCHULZE, il laisse quand même à désirer sans pour autant être médiocre. Il s'agit en tout cas d'une bien belle expérience qu'il retentera avec succès dans les années 80 avec Angst, musique d'un film d'horreur particulier puisque, contrairement à son titre mensonger, Bodylove Vol.2, sorti la même année, n'est pas une B.O de film, mais un album studio à part entière.

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   AIGLE BLANC

 
   (2 chroniques)



- Klaus Schulze (claviers, synthétiseurs)
- Harald Großkopf (batterie)


1. Stardancer
2. Blanche
3. P.t.o



             



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