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La parole aux artistes - Vol.1 : Alan Simon
Par GEGERS le 28 Juin 2011 Consulté 4312 fois

Forces Parallèles inaugure une nouvelle rubrique : l'edito signé de la main des artistes ! De manière régulière, nous essaierons de vous proposer de courts écrits rédigés par ceux qui constituent notre raison d'être. L'occasion pour ces derniers de faire part de leur premier contact avec le monde de la musique, leurs illusions et désillusions, leurs craintes et espoirs quant à son évolution.

C'est le grand Alan Simon (saga Excalibur, Anne de Bretagne notamment - chroniques disponibles sur le site : http://fp.nightfall.fr/index.php?choix=5&idgrp=135) qui nous fait l'honneur d'inaugurer cette rubrique qui, espérons-le, se verra agrémentée d'autres témoignages à l'avenir ! L'artiste aux multiples talents et à la discographie aussi riche que son carnet d'adresses nous fait part, avec beaucoup de réalisme et d'une pointe d'optimisme, de son point de vue sur l'évolution de la consommation musicale depuis quelques décennies. Merci à lui, et bonne lecture.


Je suis issu de la dernière génération "24 pistes"... Remember ce méga magnéto de 200 kilos avec ses fameuses bandes "Ampex" que l'on considérait comme de saintes reliques ! En ces temps reculés (sourire!), entrer en studio était alors un privilège réservé à un "cercle d'élus", presque un acte sacré! Il fallait être fin prêt pour donner définitivement le meilleur car chaque jour était précieux!

Le coût journalier d'un studio était une folie pour la plupart d'entre nous (environ 3000 francs /jour plus le salaire de l'ingé son), il fallait donc faire de gros efforts financiers pour boucler alors une production digne de ce nom. D'un autre côté, lorsque l'artiste ou le groupe avait déjà un nom, nous disposions de budgets beaucoup plus confortables qu'aujourd'hui... Les labels des majors ou indés confondus étaient capables de folies... Ils étaient certainement moins stressés dans leur quotidien puisque le disque se vendait encore très correctement!... Au bout de cette chaine, les disquaires indés ou le vendeur, un vrai passionné qui vous faisait écouter religieusement ses coups de cœur, n'était pas rare! Cet âge d'or a disparu avec le concept marketing, avec l'arrivée progressive d'internet, avec l'évolution du marché, avec une autre façon de vivre la musique... Par ailleurs, la multiplicité de l'offre artistique a du coup précipité pas mal de beau monde dans les abîmes de l'oubli. Poussez-vous les ringards, j'arrive!... C'est la loi du genre !

En même temps, la nouvelle génération est dotée de remarquables fines lames... Des instrumentistes souvent redoutables et précis... guitaristes, batteurs, bassistes. Contrairement à nous, ils ont bénéficié de l'expérience passée des plus grandes références du genre. Les DVD, sites internet etc. où l'on vous décortique telle ou telle technique sont légion. Ce n'était pas le cas dans les 70'S et dans les 80's. Puis l'arrivée des Protools and co a totalement modifié la donne question technique d'enregistrement. Le nombre de pistes est devenu quasi infini. Il suffit d'avoir les interfaces suffisantes! Un coin de chambre dispo et hop c'est parti !... Plus de souci majeur de budget. Les disques faits avec quelques milliers d'euros sont nombreux! Alors bien sûr il reste le plus important c'est à dire le contenu. L'imaginaire et l’émotionnel, matrices d'un bon album, en ont certainement pris un coup car cette facilité de production n'incite guère à l'acte unique!...

Télécharger un album, s'échanger des fichiers pour pas un rond n'a jamais été aussi simple... Mais comment reprocher à un gamin de 15 ans de s'offrir l'intégrale des Doors à l’œil ? Après tout nous faisions bien la même chose avec les antiques K7 longue durée! Le souci n'est pas franchement (et encore!) le back catalogue d'artistes mythiques mais il devient catastrophique pour les artistes en devenir (ou du moins qui l'étaient jusqu'à ce que "mort" s'en suive)... Car la qualité dans la filière musicale s'est extrêmement détériorée. Un poste pour cinq, des budgets promo minuscules etc...
Tout cela reste fondamentalement une question d’éducation, de génération, de point de vue. Il sera bien difficile de mettre tout ce beau monde au diapason.
Affolées par un chiffre d'affaire qui plonge d'année en année, les maisons mères basées à Los Angeles ripostent à présent avec une série de mesures drastiques et ce en s'en prenant directement via la justice aux hébergeurs de la toile. Chez nous la loi "Hadopi", ça ressemble à du "Gargamel chez les Schtroumpfs"...

Alors que dire en conclusion ? La répréssion, quand elle est intolérante, m'a toujours donné la nausée, mais je dois bien reconnaître que je n'ai jamais autant bossé pour y arriver, et je crois ne pas être le seul! Bizarrement je crois qu'au final tout cela finira par plus ou moins se stabiliser. Il est dans l'intérêt commun de tous de trouver un juste équilibre et d'éviter la voie sans issue!
N’oublions pas qu'internet peut être aussi un outil fabuleux comme la révolution arabe l'a démontré. Grace à la toile, la musique a repris une dimension sociale qu'elle avait quelque peu perdue. Elle s'est aussi énormément popularisée en devenant plus simplement accessible.
Et puis au-delà de ces enjeux financiers, il y a simplement le respect d'autrui. Celui de l'auteur ou de l’investisseur qui vit de la musique. A part "deux abrutis", je ne connais personne parmi les plus jeunes qui ne soit pas fondamentalement d'accord avec cela. Malgré les pièges, malgré la tendance, je reste persuadé que le meilleur reste devant nous car une grande majorité (public, artistes, médias, industries...) souhaite trouver une issue favorable à ce "no man's land" actuel. So Step by step!... Il est probable qu’un peu plus de dialogues, d'écoute, d'ouverture d'esprit et de respect de toutes parts ne nous feraient pas de mal pour avancer efficacement.

Amitiés à tous!
Alan Simon (Songwriter/producer)



Le 04/07/2011 par MACAREUX

Intéressante, cette chronique.
Sympathique (merci à vous) de nous donner l'avis d'un de nos "fournisseurs".
J'aime beaucoup son opinion et son ouverture...
Par contre, dialogue, écoute, ouverture d'esprit et respect, ça s'annonce mal non ?
;-)))



             



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