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L'industrie va bien, réjouissons-nous
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Comme tous les ans le SNEP, pour Syndicat National de l’Edition Phonographique, propose son bilan de l’année écoulée. Le sujet vous intéresse ? Le rapport complet est accessible sur ce lien.

Chers amis, musicophiles de tous bords, réjouissez-vous : le marché repart à la hausse. Les gens CON-SOMMENT. Peu importe la manière, où la qualité, la croissance enregistrée sur le marché français est de 5,4 % (pour un marché global de 570 millions d’euros), ce qui en fait la première hausse significative depuis 2002. Et le syndicat de se réjouir du « pari réussi d’une industrie culturelle qui a su répondre aux attentes des consommateurs ».
Voilà, l’industrie culturelle renoue avec la réussite. Félicitons-nous-en. Cette même industrie qu’il nous arrive parfois de représenter dans nos colonnes lorsque nous traitons des blockbusters musicaux puisque, vous le savez, Forces Parallèles est le portail de toutes les musiques.

Bien entendu, le marché physique poursuit son recul (-2,5%) au profit de la consommation numérique qui représente 41% des revenus du marché. C’est le streaming, notamment, qui est en grande partie responsable du sourire sur le visage du nouveau PDG d’Universal. Les gens, c’est tout naturel, utilisent les outils « connectés » pour écouter de la musique. Le streaming est depuis longtemps adopté par l’équipe des chroniqueurs de FP tout comme il l’est, c’est certain, par une grande partie d’entre vous.

« Le streaming séduit désormais toutes les générations de la population, et non plus seulement les jeunes français. A mesure qu’il se démocratise, le streaming fidélise le rapport à la musique », nous indique le rapport.
Peu importe l’âge, nous sommes tous aujourd’hui dans une génération de l’immédiat, du « titre à titre », du zapping permanent, une pratique dans laquelle la qualité et le confort d’écoute n’ont que peu d’importance. L’essentiel est l’accès. Pour le ressenti, on repassera.
Car après tout, peu importent les modes de consommation : streaming, digital, CD, vinyle, ou même cassette, support qui fait son grand retour ! (Elles se sont écoulées à plus de 150 000 exemplaires l’an passé, et Rolling Stone vous en dit plus à ce sujet. Après tout, ce qui compte, c’est l’objet de nos écoutes, et les artistes sur lesquels nous jetons notre dévolu. Pour me faire l’instigateur d’un certain marasme, je vais me contenter de lister les 10 artistes ayant vendu le plus de leurs nouveaux albums cette année :

1. Renaud
2. Céline Dion
3. Kids United
4. M Pokora
5. Kendji Girac
6. Maître Gims
7. PNL
8. Christophe Maé
9. Jul
10. Claudio Capéo

Effectuons donc un parallèle avec notre propre activité. Parmi ces 10 artistes, 3 ont vu leur dernier album chroniqué sur FP : Renaud (2/5), Jul (1/5), Claudio Capéo (1/5). Les autres, s’ils sont parfois présents dans notre base de données (Céline Dion, Kendji Girac, Maître Gims…) n’ont pas eu cet immense honneur. Sommes-nous de puants élitistes ? Des bobos-gauchos qui pensent que LEUR culture vaut mieux que celle qui plait aux « masses » ? Certainement pas (tout du moins nous ne le croyons pas). Il peut nous arriver d’aimer, nous aussi, écouter la radio, regarder les chaînes de clips ou les bacs des supermarchés (non, tout de même, il y a des limites). Seulement, nous sommes et restons persuadés que quantité rime rarement avec qualité, et que si nous nous réjouissons en permanence de la grande diversité musicale qui nous est proposée chaque jour (vous en êtes les témoins au quotidien), la bonne santé de l’industrie musicale française ne nous fait pas vraiment sauter au plafond. Que les industriels renouent avec les bénéfices n’est pas tellement notre souci premier.

Bien sûr, et les maisons de disques le revendiquent, le succès de leurs « gros noms » leur permet de financer des artistes émergents ou peu médiatisés. C’est un fait, sans les palettes qu’a écoulé de Renaud, Parlophone aurait pu couper le budget de ses poulains moins rentables, et pourtant peut-être plus compétents à nos yeux. Les labels indépendants ne sont pas autant à la fête, et le financement participatif, s’il est une solution ponctuelle, ne permet pas encore de mener une carrière viable sur la durée (voyez le semi-échec du site Patreon, qui vous permet de devenir le mécène d’un artiste.

Renaud, donc, est au top. Avec 735 000 exemplaires écoulés, le voici disque de diamant. Il y en a eu quatre cette année :

Renaud – Renaud
Céline Dion – Encore un Soir
Frero Delavega – Frero Delavega
Maître Gims – Mon Cœur Avait Raison

De nouveau laissons ici la qualité pour nous intéresser aux seuils de certification. Pour cacher leur faiblesse, les industriels certifient sur ce qu’ils nomment des « équivalents ventes », c’est-à-dire une somme des ventes physiques, des écoutes en streaming et des téléchargements. Retenez essentiellement qu’il suffit aujourd’hui de 50 000 exemplaires écoulés pour être certifié disque d’or, là où il en fallait encore 100 000 en 2006. Pour être album de platine, 100 000 ventes suffisent, soit le tiers d’il y a dix ans. Les certifications liées aux singles (qui ne sont plus distribués sur support physique depuis 2012) se basent uniquement sur les écoutes en streaming. Ainsi, coupez Internet, la musique actuelle n’existe plus. Alors que les émotions provoquées par la musique sont réelles (si si, la chair de poule que vous procure l’écoute d’un de vos morceaux fétiches, ce n’est pas du chiqué), la stabilité financière de l’industrie qui l’héberge ne repose désormais plus que sur du vent (si si, débranchez votre câble réseau, et votre musique n’existe plus).

Et puis, le constat dépeint finalement une note plutôt pessimiste en ce qui concerne la diffusion radio. Le titre le plus diffusé sur les ondes ? « Hymn for the Weekend », de Coldplay (tiens, nous avons également fait l’impasse). Mais ce qu’il faut noter, c’est surtout une hausse de la part des artistes du « top 100 » dans les diffusions radio, qui perdent ainsi en diversité pour favoriser les artistes « qui marchent ». Pas forcément encourageant.

Force est de reconnaître que, si vous êtes un musicophile « de niche », qui traite directement avec les artistes, les petits labels, ou êtes un chroniqueur de FP qui ne jure que par le tradi-funk tadjik, ces alignements de chiffres et de noms ne vous font ni chaud ni froid. Cette musique, qui est pourtant celle que l’on entend au quotidien, qui nous est imposée, ne témoigne pas d’une très grande diversité, et semble de plus en plus frileuse à la prise de risques. C’est cela surtout, et au-delà des ventes et des certifications, qu’il nous faut entretenir. Peu importe qu’un artiste vende 10 ou 100 000 copies de son nouvel album. Ce que nous voulons, c’est de l’audace, du changement, que les artistes continuent de secouer ce vivier d’émotions, afin de ne pas nous abreuver de lieux communs et de mélodies aseptisées, créées pour fonctionner. Fermons le rapport, et vivons la musique. Pour l’industrie, pas d’inquiétude, elle analysera de nouveaux chiffres l’année prochaine…



Le 03/03/2017 par ZEJACK

Je n'écoute pas volontairement la musique à la radio.
Je n'écoute la musqiue quasiment qu'à travers un support "physique".

Il m'arrive de devoir "subir" la radio en étant coincé dans un endroit diffusant NRJ ou je-ne-sais-qu'elle-radio "d'jeunz".

Sans entrer dans le débat qualité, la remarque de Gegers sur le peu de renouvellement et la heavy rotation imposée est effarante. Certains titres doivents quasiment passer toutes les heures sur des radios !

Du coup je m'interroge : quel interêt de les acheter si l'on est quasi sûr de les entrendre presque quand on veut à la radio ?



             



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