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C'est depuis son Pays de Galles d'adoption, loin du tumulte du monde, que l'apaisant Darren Wharton a parlé avec nous du contenu et de la conception du nouvel album de son précieux groupe DARE. Un instant suspendu.

Gegers : DARE est remonté très récemment sur scène après deux ans de mise au repos forcé. Comment s’est passé cette reprise des activités live pour le groupe ?

Darren WHARTON : Eh bien, nous avons traversé cette épreuve tous ensemble, n’est-ce pas ? Cela aura été une sorte de cauchemar dont on croyait ne jamais sortir. Cela a rendu l’enregistrement de notre nouvel album très compliqué, car nous ne pouvions pas voyager, nous ne pouvions pas nous rendre en studio… La période a été compliquée, non seulement pour DARE mais pour tout le monde. Naturellement, nous avions hâte de remonter sur scène, car c’est là que nous nous sentons à notre place, c’est un plaisir que de jouer notre musique en concert. Mais il y avait un peu de nervosité également, car nous avions rangé les crampons pendant deux ans. Et finalement notre concert de reprise, en fin d’année dernière, s’est déroulé de manière fantastique. C’est un peu comme remonter sur un vélo. Tu remontes sur scène, tu fais ton truc, tu retrouves tes amis… Donc notre nervosité s’est rapidement transformée en plaisir brut, et nous avons hâte de nous produire en Angleterre et dans le reste de l’Europe dans les prochains mois. Les perspectives sont réjouissantes !

Un petit mot sur la France ? Notre pays n’a malheureusement jamais été une terre d’accueil pour DARE même si de nombreuses personnes suivent la carrière du groupe. Trouves-tu que le public français fait preuve d’indifférence ?

Nous avons essayé de percer chez vous, nous aimerions beaucoup être plus connus en France, mais comme tu le dis il y a une poignée de gens très débrouillards qui tentent de nous aider et de faire connaître le groupe, et c’est ce dont nous avons besoin : des gens convaincus, qui tentent de nous soutenir en diffusant nos morceaux, en écrivant sur nous. Il y a un tel foisonnement d’artistes alors que nous traversons une époque où les gens n’achètent plus de CDs, donc le simple fait de parler de nous est déjà un soutien formidable. Mais nous gardons espoir de faire connaître plus largement le groupe chez vous, en tout cas nous n’allons pas cesser d’essayer.

Comme c’est souvent le cas chez DARE, ce nouvel album débute avec des sons d’orage, de vent, de pluie… Je trouve que cela créé une atmosphère très ancrée dans la nature, presque païenne. Et cette impression est confortée par tes textes qui font souvent référence à la nature. Pourrais-tu me décrire ta relation à la nature et la manière dont cette relation transparaît dans ta musique ?

Tu sais en ce moment je suis à la maison, je regarde par la fenêtre et je vois les montagnes, la pluie au loin… Cela a une très forte influence sur moi. Je fais souvent des rêves lucides, c’est-à-dire que lorsque je rêve j’ai conscience que je suis en train de rêver, c’est un phénomène bien connu. Et j’ai l’impression que ces rêves ont un impact sur mon écriture. Et puis, je vis au Pays de Galles dans une région où officiaient les druides à l’époque des Celtes. Je suis entouré par les mythes et légendes celtiques. Et je pense que, étant à moitié Gallois, tout cela a participé à construire mon identité. Et bien sûr, les années passées au sein de THIN LIZZY ont également été assez marquées par cette influence celtique. C’est de là que j’ai puisé cette envie que DARE soit un groupe profondément enraciné dans la Terre, dans la nature. Et puis, lorsque je vois et que j’entends les éléments autour de moi, la pluie, le vent, le tonnerre, cela m’inspire et me donne envie de composer de la musique, tout simplement. Je pense que cela fait partie du son du groupe. Après, tout, nous sommes tous de la poussière d’étoile, et ma musique ne dit pas autre chose. On retrouve cette idée dans plein de morceaux : « Sacred Ground », « Calm Before the Storm », « Beneath the Shining Water »…

Tu parlais de l’influence celtique. Sur cet album on ne la retrouve pas tellement au niveau des instruments mais plutôt dans l’ambiance générale de l’album et dans certaines mélodies, notamment sur les solos de guitare. As-tu déjà envisagé de faire un album plus imprégné de ces influences, comme pouvait l’être l’album Belief en 2001, où trouves-tu que l’équilibre actuel convient mieux au groupe ?

Oui je trouve que nous avons un bon équilibre actuellement. Je ne pense pas que nous ajouterons plus d’influences ou d’instruments celtes dans notre musique. J’aime ces sonorités, bien sûr, et depuis très longtemps. On peut les retrouver déjà dans la musique de THIN LIZZY, un titre comme « Emerald » par exemple, car Phil Lynott aimait beaucoup ces ambiances. Forcément, cela s’est infusé en moi puisque j’étais très jeune lorsque j’ai rejoint le groupe. Tout cela pour dire que l’équilibre actuel me convient bien. Je n’ai pas envie d’aller vers des arrangements plus celtiques car je n’aurais pas envie qu’on nous prenne pour autre chose qu’un groupe de rock, mais j’aime beaucoup ces sonorités. Il est vrai que nous les avons mises un peu de côté sur cet album pour proposer des morceaux plus directs et taillés pour la scène.

A ce sujet, DARE ne se contente pas de proposer des morceaux rock. Il y a énormément de choses, en termes d’arrangements, de mélodies, de chœurs, qui apportent de la profondeur et de la substance à la musique du groupe. Est-ce que tu as déjà une vision de la version définitive des morceaux dans ta tête ou alors y-a-t-il un long travail d’élaboration en studio pour leur donner forme ?

Tout démarre généralement d’une idée simple, le plus souvent composée au piano. Le plus souvent, ces mélodies arrivent très tôt le matin, parfois même je me réveille avec une mélodie en tête que j’enregistre rapidement sur mon Ipad. Et puis, si l’idée est suffisamment bonne, je l’emporte avec moi en studio, je l’affine, je compose à rajouter une guitare dessus, une ligne vocale, en réalité je construis le morceau pas à pas en rajoutant des éléments. Parfois, le processus est très rapide et j’ai déjà une idée du morceau dans son intégralité. 10 ou 15 minutes peuvent suffire dans ces cas-là pour écrire un morceau en entier. Nous passons tous notre temps à courir après ces incroyables bouffées d’inspiration. Le plus souvent, j’assemble des idées piochées ici ou là, je ressors de vieilles idées des cartons, certaines datent de plusieurs années. Je pioche un refrain, une mélodie, un texte, et ce travail permet à d’autres idées de naître et de s’insérer dans ce travail de création. C’est un patchwork, un travail d’assemblage, l’idée étant au final de créer de bonnes chansons.

Et à la fin du processus, y-a-t-il beaucoup de choses laissées de côté ? Je me rappelle qu’un album pirate de démos était sorti il y a quelques années, ce que tu n’avais pas du tout apprécié.

Oui, il y a beaucoup d’idées non utilisées. Et c’est justement pour cette raison que je n’ai pas envie que l’on diffuse ces démos sans mon autorisation. Ces idées sont restées à l’état de démos, c’est donc qu’elles n’étaient pas suffisamment abouties pour pouvoir être rendues publics. Si la maison de disques me propose d’ajouter sur l’album une b-side, finalisée, bien sûr, je n’ai rien contre. Mais sortir ces démos sans ma volonté, c’était passer outre mon souhait de garder ces idées, qui n’avaient peut-être simplement pas encore montré tout leur potentiel. Avec un peu de travail, ces démos auraient pu être améliorées, peut-être transformées en morceaux dignes d’intérêt. En étant diffusés, ces titres de travail sont finalement devenus pour moi inutilisables. Ils n’auraient jamais du être rendus publics, car ils n’étaient pas prêts.

Tes chansons racontent souvent des histoires. Des histoires d’amour, d’amitié, de transmission. Et à travers tes textes j’ai l’impression que tu partages des valeurs : prendre soin de l’autre, écouter la parole des ainés, respecter la nature… Dans quelle mesure dirais-tu que tes textes sont porteurs de messages ?

Lorsque j’écris des textes, j’essaie de me projeter au-delà de ma propre personne, j’essaie de me mettre dans l’esprit d’autres personnes, de partager leurs expériences. Mes textes sont en partie autobiographiques, mais ils ne parlent pas que de moi. Mon idée est de créer des textes qui peuvent résonner chez tout un chacun, provoquer des émotions ou une réflexion. Si tu prends le cas de « The Good Die Young » par exemple, ce texte peut parler à tout le monde, car nous avons tous perdu des amis ou des proches en chemin : un père, un ami d’école, un mentor… En écrivant ce texte, je pensais à Gary Moore, Phil Lynott, Elvis Presley, la liste est longue. Et chacun peut établir la sienne. Et cela s’applique à d’autres textes. « From The Cradle to the Grave » par exemple évoque mon père, disparu il y a maintenant six ans, mort d’un cancer. Et ce texte décrit la manière dont j’ai réalisé tout ce qu’il avait fait pour moi, de ma naissance jusqu’à sa mort, et j’avais envie de partager cela. C’est une thématique assez universelle à laquelle chacun peut se référer. Nos parents nous aiment, ils font tout pour notre bonheur, et lorsqu’ils disparaissent nous réalisons tous ces fantastiques gestes d’amour qu’ils ont fait pour nous, au quotidien.

Ta voix a un pouvoir. Elle porte en elle une douceur qui se marie parfaitement avec les riffs de guitare de Vinny Burns. Toi qui as commencé ta carrière comme claviériste, as-tu conscience des qualités de ta propre voix ? Comment te définirais-tu en tant que chanteur ?

Tu veux que je te réponde franchement ? Tu sais, j’apprécie les retours positifs sur ma voix, mais je me considère plus comme un compositeur que comme un chanteur. J’aimerais beaucoup chanter comme David Coverdale, Glenn Hughes, Lou Gramm, Nat King Cole ou Frank Sinatra ! Mais je ne suis pas tous ces mecs-là, alors je fais surtout en sorte de composer des chansons qui sont en accord avec mes capacités vocales, c’est aussi simple que ça. Je ne peux pas chanter comme Coverdale, donc je n’écris pas des chansons destinées à être interprétées par des grandes voix. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je n’apprécie pas l’album « Blood From Stone ». Car à cette époque, j’étais encore trop jeune pour juger objectivement de mes capacités vocales, j’étais sous l’influence de notre maison de disques, et donc je trouve que les lignes vocales sur cet album sonnent un peu forcées. Je n’étais pas honnête avec vois même. Si Coverdale avait chanté sur « Blood From Stone », alors l’album aurait été bien meilleur ! Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre cela. Pour revenir à ta question, je fais donc surtout en sorte de composer en ayant en tête mes limites vocales. Cela conditionne beaucoup les mélodies que je créé, je ressens dès l’écriture si le morceau va être adapté ou non à ma voix.

Tes morceaux sont porteurs d’ambiances apaisantes, de communion avec le monde. Dans un monde tel qu’il est aujourd’hui, est-ce un challenge pour toi d’écrire des textes porteurs de messages de paix ?

Je pense que mes morceaux sont plus porteurs de messages d’espoir que de paix. Un morceau tel que « Road to Eden » par exemple est pétri d’espoir. La vie de beaucoup de gens est faite de douleurs, de souffrances, et certaines personnes comme moi ont la chance de pouvoir s’élever au-dessus de ces souffrances, de les réduire au silence et de les canaliser à travers la musique. La vie est un combat, pour tout le monde, et je ne pense pas que cela change dans un avenir proche étant donné l’état actuel du monde. Mais pour ce qui ne sont pas directement dans des zones de conflits, nous avons la chance de pouvoir atteindre notre propre « Eden », de prendre un peu de hauteur et faire la paix avec le monde, trouver une sorte d’harmonie. Donc je dirai qu’il s’agit plus de porter de l’espoir, l’espoir d’une paix.

Pour finir, quelques questions sur tes premières fois musicales. Te rappelles-tu le premier album que tu as acheté avec ton propre argent ?

Je pense que c’était peut-être un album de Stevie WONDER, sans doute « Talking Book », celui avec « Superstition ». J’apprenais les claviers à l’époque, j’étais dans une période jazz, et j’étais fondu de cet album. Je jouais le riff de « Superstition » sans cesse aux claviers. Un autre album acheté très jeune est « School’s Out » d’ALICE COOPER. Je les ai achetés au HMV de Manchester.

Te rappelles-tu du premier concert auquel tu as assisté ?

C’était Rory GALLAGHER à l’Apollo de Manchester, et deux ans plus tard j’auditionnais pour THIN LIZZY ! Ce show était incroyable.

Aujourd’hui, écoutes-tu beaucoup de musique ?

Oui, j’écoute des choses assez variées, assez vieilles. Des groupes comme STEELY DAN, de la musique classique, des vieux PINK FLOYD, AC/DC, Frank SINATRA, Bing CROSBY, tout un tas de trucs. Ces derniers temps, j’ai un peu changé ma manière d’écouter de la musique et délaissé les albums pour grapiller des morceaux à droite à gauche. J’aime changer d’ambiances musicales !



Le 12/04/2022 par BRADFLOYD

Salut Gegers
ITW très intéressante (malgré quelques petites coquilles). Ce groupe m'a toujours plu depuis son premier album et j'avoue avoir une tendresse particulière pour certains de ses morceaux. Le dernier album vaut le détour. Merci donc pour cette retranscription.

NDC: que vous fassiez ou non partie de l'équipe, toute aide pour les fautes est la bienvenue! Pour info, le participe passé de plaire, c'est donc "plu" et non "plus" :)
On fait tous ce qu'on peut avec les règles du français!



             



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